Ce qu'il fallait retenir de la saison 2019…

 - Romain Vinot

Retour sur les événements marquants de l'année tennistique écoulée. Et sur leurs protagonistes.

Rafael Nadal not believing he just won the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

Des vétérans toujours au sommet, des héritiers mieux installés et une âpre bataille pour la place de numéro 1 dans les tableaux masculin et féminin… Riche en émotions et en rebondissements, cette année 2019 peut être considérée comme un très bon cru. Retour sur les événements marquants de la saison.

L'Australie a donné le ton


En décembre dernier, les fans de tennis nourrissaient légitimement de beaux espoirs pour 2019. Et dès l’Open d’Australie, ils ont été servis !

Si la compétition a démarré avec les larmes d’Andy Murray – qui pensait alors disputer l’un des derniers matchs de sa carrière –, elle a terminé avec les grands sourires de Naomi Osaka et Novak Djokovic. Déjà victorieuse à l’US Open en 2018 au terme d’une finale riche en émotions contre son idole, la Japonaise a confirmé son leadership en remportant son deuxième tournoi du Grand Chelem, s’installant ainsi au sommet de la hiérarchie.



Un trône tout aussi douillet pour Novak Djokovic, vainqueur à Melbourne de son troisième Majeur consécutif, le septième dans son jardin australien. Marqué par les très beaux parcours de Lucas Pouille et Stefanos Tsitsipas (tombeur notamment de Roger Federer, tenant du titre, en huitième), le premier grand rendez-vous de la saison ne pouvait pas échapper au Serbe, auteur d’un tournoi parfait, jusqu’à sa grandiose finale face à son ennemi de toujours, Rafael Nadal.

De quoi imaginer un Grand Chelem sur deux saisons et une domination totale sur le tennis mondial ? C’était sans compter sur les incroyables ressources du roi de la terre battue…

Novak Djokovic doing his post victory speach with Rafael Nadal in the back at the US Open 2019©Corinne Dubreuil/FFT

Djoko-Rafa : encore et toujours


S’il n’y a eu que deux affrontements directs entre les deux hommes, ils ont une nouvelle fois marqué de leur empreinte cette année tennistique : 4 tournois du Grand Chelem, 4 Masters 1000 et une Coupe Davis. Au total, l’Espagnol a remporté 58 matchs, soit un de plus seulement que le Serbe.

 Finalement, les rencontres d’anthologie, les deux monstres les ont disputées contre les autres. On se souviendra longtemps du scénario incroyable de la finale de Wimbledon entre Djokovic et Federer et de la confrontation exceptionnelle entre Nadal et Medvedev pour le titre à l’US Open. Mais il ne faut pas non plus oublier les victoires face aux représentants de la nouvelle génération, de plus en plus ambitieux et performants dans les tournois prestigieux.



Pas étonnant donc que jusqu’aux derniers instants du Masters de Londres, les deux hommes se soient disputés la place de N°1 mondial, finalement acquise par le Majorquin. Une saison magnifique pour celui qui a failli ne pas disputer “son Roland“ à cause de blessures toujours aussi gênantes...

Si on ne peut pas dire que les deux hommes n’ont laissé que des miettes aux Héritiers annoncés, ils sont encore parvenus à repousser la concurrence et signeront volontiers pour la même saison en 2020.

Dominic Thiem smiling and fist pumping looking at his box during Roland-Garros 2019©Corinne Dubreuil/FFT

Thiem et Medvedev impressionnent…


Derrière le duo infernal, Roger Federer est parvenu à conserver sa 3ème place au classement ATP en soulevant notamment 3 titres (portant son total à 103) et en disputant les finales de l’Open d’Australie et de Wimbledon ainsi qu’une nouvelle demie à Roland-Garros.

Il est toutefois talonné de près par un Dominic Thiem de plus en plus polyvalent. Si l’Autrichien s’est de nouveau hissé en finale à “Roland“, il a prouvé qu’il n’était pas un simple terrien en remportant son premier Masters 1000 à Indian Wells puis en gagnant successivement à Pékin et à Vienne. Surtout, il a impressionné tout le monde au Masters de Londres en prenant le meilleur sur Djokovic, Federer ou encore Zverev.



Mais finalement, dans l’esprit des observateurs, le troisième homme de cette année 2019 se nomme peut-être Daniil Medvedev. Auteur d’une fin de saison exceptionnelle, le Russe a remporté 3 titres (dont 2 Masters 1000) et disputé 3 finales (dont une à l’US Open et une en Masters 1000) entre fin juillet et début octobre ! Au-delà de ses 59 victoires, on retiendra son attitude dos au mur et sa capacité à ne rien lâcher jusqu’au dernier point. Des qualités nécessaires pour se rapprocher des trois géants.

Stefanos Tsitsipas portrait during Roland-Garros 2019©Nicolas Gouhier/FFT

Tsitsipas nouveau maître


Trois géants qui ont été battus par un même homme cette saison : Stefanos Tsitsipas. Le Grec, vainqueur du Masters de Londres, s’est illustré tout au long de l’année en développant un tennis flamboyant et efficace.

Seul hic au tableau, son élimination dès le premier tour à Wimbledon et à l’US Open. Demi-finaliste à l’Open d’Australie, il a également livré l’un des plus grands matchs de la saison face à Stan Wawrinka à Roland-Garros. Une défaite pleine de promesses pour l’année prochaine…

Serena Williams hitting a forehand during the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

Barty pour durer ?  Serena n’y arrive pas


Cette saison encore, quatre joueuses ont chacune remporté un tournoi du Grand Chelem. Si certains y voient un problème de régularité, d’autres apprécient la mise en avant de profils bien différents. C’est notamment le cas d’Ashleigh Barty, dont les succès ont été aussi brillants qu’inattendus.

Celle qui s’était éloignée du tennis pour le cricket il y a quelques années n’a laissé aucune chance à ses concurrentes à Roland-Garros et au Masters de fin d’année, s’installant ainsi confortablement sur le fauteuil de numéro 1 (près de 2000 points d’avance sur Karolina Pliskova). Avec ses 56 victoires dont 12 sur des Top 10, elle est en pleine confiance et compte bien poursuivre sur sa lancée chez elle, dès janvier.



Déçue de ne pas pouvoir conserver son titre Porte d’Auteuil, Simona Halep s’est consolée à Wimbledon en livrant des performances de très haut niveau, notamment en finale. Et si dans le tableau masculin, la relève n’est toujours pas parvenue à enlever un Grand Chelem, Bianca Andreescu n’a pas laissé passer sa chance chez les dames. A 19 ans seulement, elle a marqué l’US Open de son empreinte après avoir remporté la Rogers Cup deux semaines auparavant. La Canadienne a gagné 173 places au classement WTA en un an seulement.

Mais le point commun entre Halep et Andreescu se nomme Serena Williams. A 38 ans, l’Américaine court toujours après son 24e tournoi du Grand Chelem. Comme en 2018, elle s’est donc inclinée en finale à Wimbledon et à l’US Open. Malgré un retour dans le Top 10 et des matchs très aboutis, ces deux défaites sèches (6-2, 6-2 contre Halep / 6-3, 7-5 contre Andreescu) gâchent un peu sa saison.

Cori Gauff doing the splits on the grass of Wimbledon 2019©Corinne Dubreuil/FFT

La nouvelle “Next Gen“ est déjà là !


Mais si les sœurs Williams manqueront au tennis lorsqu’elles décideront de raccrocher la raquette, les fans américains ont peut-être déjà trouvé leur future idole : Cori Gauff. A 15 ans, elle a déjà remporté un titre WTA à Linz en fin de saison mais surtout, elle a marqué les esprits à Wimbledon en battant Venus Williams au premier tour et en se hissant jusqu’en huitième de finale, puis à l’US Open en accédant au troisième tour. De quoi faire un bond en avant de 618 places au classement WTA en 2019… Des performances remarquables qui lui ont déjà valu les couvertures des magazines et les louanges de nombreuses célébrités.

Chez les hommes, le prometteur Felix Auger-Aliassime (19 ans) s’est de nouveau fait remarquer en participant à trois finales et en se hissant en demi-finale du Masters 1000 de Miami.

Mais les observateurs ont surtout découvert le nom de Jannik Sinner en fin de saison. Demi-finaliste du tournoi d’Anvers, il a été invité aux Next Gen ATP Finals. Les organisateurs ont eu du flair puisque l’Italien de 18 ans a remporté la compétition en battant Tiafoe, Ymer, Kecmanovic et De Minaur !

Cocorico


Enfin, comment ne pas terminer ce bilan sans évoquer les performances françaises de cette saison 2019. Si les individualités n’ont pas toujours été au rendez-vous malgré quelques beaux parcours dans les gros tournois, les Bleu(e)s ont gagné en double ou en groupe !

L’équipe de France a ainsi remporté la Fed Cup en prenant le meilleur sur l’Australie de Barty à Perth. Associée à Timea Babos, Kristina Mladenovic a également remporté Roland-Garros et le Masters et s’est inclinée en finale à l’Open d’Australie.

Chez les hommes, Pierre-Hugues Herbert et Nicolas Mahut ont remporté l’Open d’Australie et le Masters en fin d’année alors que les paires Chardy/Martin et Mahut/Roger-Vasselin se sont inclinées respectivement en finale à Roland-Garros et à Wimbledon.