Andreescu, la jeunesse au pouvoir

 - Myrtille Rambion

Bianca Andreescu a surclassé Serena Williams 6/3, 7/5 pour s’offrir son premier titre du Grand Chelem. À 19 ans.

Bianca Andreescu kissing her trophy 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

Il y a un an et deux semaines, Bianca Andreescu, alors classée au-delà de la 200e place mondiale (208e), échouait au premier tour des qualifications de l’US Open. Incroyable et pourtant très vrai.

L’année 2019 a été la sienne et celle du Canada, déjà sacrée en NBA grâce aux Toronto Raptors et, croyez-nous, de ce côté-ci de l’Atlantique, cela veut dire beaucoup.

Mais pour revenir à la fulgurante ascension de celle qui sera 5e mondiale au nouveau classement WTA de lundi : les faits et les statistiques sont là pour en attester.

Bianca Andreescu not believing she just won the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

Après un printemps compliqué

Pour son premier tournoi de l’année, à Auckland, Bianca Andreescu s’est hissée jusqu’en finale et depuis, pas beaucoup de déchet à vrai dire. À condition que les blessures la laissent tranquille.

Un titre à Newport Beach (WTA 125), puis une demi-finale à Acapulco avant l’éclosion sur le devant de la scène avec une victoire à Indian Wells, en domptant Angelique Kerber en finale (6/4, 3/6, 6/4). Elle devient la plus jeune joueuse à s’imposer dans le désert californien depuis… Serena Williams en 1999.

Le printemps sera plus compliqué, marqué par une déchirure à l’épaule, qui la forcera à renoncer à Wimbledon. Et à revenir à Toronto. Où elle s’impose.

Face à Serena Williams, mais sans vraiment combattre puisque l’Américaine a abandonné à 3-1 en faveur de la Canadienne, en raison d’une blessure au dos.

 

Bianca Andreescu hitting a backhand during the 2019 US Open final©Corinne Dubreuil/FFT

Serena a fait une Serena

Voilà pour ce qui est de planter le décor. Et comprendre dans quel état d’esprit et dans quelle forme, Bianca Andreescu a traversé son US Open 2019. Et comment elle a pu purement et simplement surclasser Serena Williams en finale.

Dans un Arthur Ashe stadium plein à craquer (23 700 places), bondé de stars (Meghan Markle, désormais Duchesse de Sussex étant la plus royale d’entre elles) et en large et bruyante majorité en faveur de l’Américaine.



Cette fois, Serena a fait son match, mais sans son efficacité des grands jours au service, elle a été dépassée et bombardée de coups par une joueuse qui n’était pas née lorsqu’elle remportait son premier titre majeur, ici même à Flushing Meadows.

Étonnante de maturité, la “teen“ a quelque peu tremblé au moment de conclure alors qu’elle s’était détachée 5-1 dans le deuxième manche et balle de match.

Serena Williams disappointed 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

“Rêvé de ce moment depuis tellement longtemps.“

Serena a alors fait une Serena : elle est revenue à 5-5. Mais pas plus. Et deux jeux plus tard, à la faveur d’une dernière faute de celle dont le compteur restera donc une nouvelle fois bloqué à “23“, Bianca Andreescu est devenue la nouvelle “Queen“ du Queen’s.

“Bianca joue vraiment bien sous pression, a admiré Serena Williams. À Indian Wells, déjà, elle avait très bien joué. Ici, elle n’était clairement pas la favorite, mais elle est entrée sur le terrain pour tout donner. Elle a fait ce qu’elle sait faire de mieux : jouer haut, claquer des coups gagnants et jouer avec énormément d’intensité.“



De son côté, la nouvelle championne de l’US Open a commenté, au bord des larmes : “Avant de jouer aujourd’hui, ce n’est pas la première fois que je me suis imaginée en train de jouer contre Serena Williams. C’est trop dingue! J’ai rêvé de ce moment depuis tellement longtemps.“

Non seulement, Bianca Andreescu en a rêvé, mais elle l’a fait. Et l’avenir lui semble promis.