Serena, enfin prête pour le 24 ?

 - Myrtille Rambion

Serena Williams a balayé Elina Svitolina pour se qualifier pour la finale à New York.

Serena Williams and Elina Svitolina during their semifinal at the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFTl m

Plus qu’un match. Encore un.

Serena Williams s’est déjà retrouvée dans cette position. Celle de n’être plus qu’à une marche d’un vingt-quatrième titre du Grand Chelem et d’égaler ainsi le record de Margaret Court. Trois fois, même. Et à chaque fois, elle a été rattrapée par une nervosité venue nous rappeler que oui, même Serena est humaine. La championne ultime peut parfois être traqueuse et perdre pied.

Au point de se battre elle-même, peu importe l’adversaire, aussi méritante et respectable soit elle, cela va sans dire. Mais cette fois, tout est différent. Ou semble l’être en tout cas, un an exactement après le Serena-gate en finale face à Naomi Osaka.

Serena Williams portrait during 2019 US Open semifinal©Corinne Dubreuil/FFT

Serena sur orbite

La joueuse la plus titrée en Chelem de l’ère moderne est impressionnante depuis le début du tournoi, de son premier tour en mode démolition contre Maria Sharapova, à sa demi-finale expéditive contre Elina Svitolina. Avec, au passage, la perte d'un seul set à déplorer, au deuxième tour, face à la jeune Catherine McNally.

Ce jeudi soir dans un Arthur Ashe Stadium électrisé et l’encourageant dès l’interview d’avant-match diffusée sur les écrans géants, Serena Williams a été implacable.



Trente-quatre coups gagnants, 86% de points remportés sur ses premières balles et, surtout, l’impression qu’elle était tellement au-dessus d’une Elina Svitolina qui a essayé de tenir la cadence, de varier les trajectoires, mais qui a la plupart du temps était repoussée loin derrière sa ligne de fond ou prise de vitesse.

3-0 en 18 minutes, rien de tel pour lancer la machine Serena et la mettre sur une orbite de pleine confiance. “J’ai eu des occasions de break d’entrée, a reconnu Elina Svitolina, mais je ne les ai pas converties. Mais en même temps, c’est parce qu’elle jouait extrêmement bien. Elle était très concentrée et très précise dans ces deux premiers jeux et au troisième, elle a réussi un jeu de service incroyable.“

 

Serena Williams and Elina Svitolina at the net 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

“Mieux préparée qu'à Wimbledon“

Pour remporter une septième couronne à New York et dépasser ainsi Chris Evert, Serena Williams n’a que deux choses à faire : continuer sur ce rythme-là. Et ne pas retomber dans un engrenage négatif d'auto-destruction. Utiliser la pression plutôt que la subir.

“Me retrouver une nouvelle fois en finale (la 10e à New York, ndlr), cela fait super plaisir et en même temps, cela me semble complètement dingue, a commenté la femme aux 23 titres du Grand Chelem. Je me sens mieux préparée qu’à Wimbledon où je n’avais eu qu’une semaine, donc c’était super (d’être en finale, ndlr). En Australie, je m’étais vraiment bien préparée, je jouais très bien et puis je me suis tordu la cheville.“



Et à Flushing Meadows l’an passé, inutile de rappeler que la finale n’avait pas eu grand-chose à voir avec le tennis… Mais on se souvient qu’une jeune joueuse novice à ce stade de la compétition, Naomi Osaka, avait, elle, géré comme une grande la situation. Avec nerf et avec classe.

Andreescu, “teen queen“?


Clin d’œil du destin, c’est une “teen“ comme on dit ici (une joueuse âgée de moins de vingt ans) qui a rendez-vous avec elle, dans ce match pour entrer dans l’histoire.

Bianca Andreescu, la Canadienne tout juste sacrée à Toronto, après son succès surprise à Indian Wells un peu plus tôt cette année. Et qui a battu Belinda Bencic (7/6, 7/5) et s’est offert un ticket pour la finale à sa toute première participation au grand tableau. Une stat qui parlera sûrement à Serena Williams qui, il y a vingt ans, avait décroché son premier titre majeur à Flushing Meadows. A sa première participation.