Rétro 2019 (III) : quand Dominic Thiem a surpris Indian Wells

TROISIÈME ÉPISODE. Une première en Masters 1000, qui plus est sur dur. Indian Wells, ou quand la réalité a rejoint la fiction pour Dominic Thiem…

“J’étais dans la zone.“ Illuminé d’un sourire franc dont il ne parvient plus à se départir, Dominic Thiem hésite encore. Ce qui vient de se passer sur le Stadium 1 d’Indian Wells était-il la réalité ou l’a-t-il rêvé ?

“Pour moi, c’est assez irréel ce qu'il s'est passé ces dix derniers jours et en finale“, lâche-t-il dans la salle d’interview, quelques heures après avoir battu Roger Federer et gagné son premier titre en Masters 1000.  

Confiance retrouvée

Sur dur, lui qui voue un amour absolu à la terre battue. En étant arrivé en Californie sans résultats probants (une demi-finale à Buenos Aires comme seul bagage notable, ndlr).

Après avoir travaillé encore et encore et retrouvé niveau de jeu et confiance. Entamé une petite révolution, en s’adjoignant les services du champion olympique Nicolas Massu. Qui deviendra son unique coach à l’aube de Roland-Garros, après que la rupture avec Günter Bresnik, son entraîneur historique, aura été consommée.

Mais c’est une autre histoire.

“J'ai eu un peu de chance"

Pour l’heure, les pensées de “Domi“ se trouvent à des années lumières des semaines qui l’attendent. L’Autrichien se repasse les derniers instants d’un match de rêve, où il a évolué à un niveau auquel on ne l’avait plus vu depuis la fin de la saison précédente.

Sur le plan mental, surtout. “Domi“ n’a rien lâché face à l’homme aux 20 titres du Grand Chelem et aux 5 Indian Wells.

“J’ai dû d’abord m’habituer au jeu de Roger qui est complètement différent des autres, a-t-il confié à l’issue de la rencontre. Il jouait à un très haut niveau dans le premier set. J’étais un petit peu en difficulté de mon côté, j’ai eu un peu de chance de sauver ces balles de break en début de deuxième set mais je me suis battu pour rester dans le match.“

Et le faire tourner. Jusqu’à ce dernier coup droit expédié dans le filet par Roger Federer. La joie qui s’en est suivie a été à l’image des dix jours vécus dans le désert californien. Dominic Thiem allongé sur le court, la tête entre les mains. Sans l'air de vraiment y croire.

“J’ai fait un très mauvais début de saison, dira-t-il plus tard l’Autrichien. Mais je suis fier de moi parce que je me suis créé l’occasion de réussir une belle performance ici. Je suis venu très tôt à Indian Wells et j’ai quasiment refait une pré-saison avant le tournoi. J'ai mis beaucoup d’intensité à l’entrainement et j’étais donc parfaitement préparé aux conditions de jeu.“

Victoires sur le “Big Three“

Ce premier succès en finale d’un Masters 1000 a véritablement lancé la saison de “Domi“.

En Europe, le nouveau protégé de Nicolas Massu a retrouvé sa verve : un titre à Barcelone, sur “sa“ surface, après avoir au passage signé une victoire sur Rafael Nadal en demie (la 4e sur terre battue) ; une demi-finale à Madrid, seulement perdue sur le fil de deux tie-breaks contre Novak Djokovic après avoir sorti Roger Federer en quarts.

Tout cela avec un seul but : le préparer au mieux pour Roland-Garros, son vrai objectif.

Là, il signera une victoire épique face à Novak Djokovic conclue 7/5 au cinquième set pour s’offrir le droit de disputer une deuxième finale consécutive à la Porte-d’Auteuil. Une deuxième fois face à “Rafa“. Avec l’issue que l’on sait : une victoire en quatre sets du Majorquin pour un 12e sacre à “Roland“.

Derrière, suivront un titre à Kitzbühel, Pékin et Vienne ainsi qu’une finale au Masters de Londres. Pour clore en beauté une année où Dominic Thiem a battu chaque membre du “Big Three“. Et qui avait pourtant mal commencé.

Jusqu’à cette révélation à Indian Wells.