WTA / ATP : Swiatek et Sinner en haut de l’affiche

 - Romain Vinot

Invincibles à Doha et Rotterdam, la numéro un mondiale et le champion de l’Open d’Australie se sont encore distingués ce week-end.

Iga Swiatek / Titre Doha 2024©Tnani Badreddine/FFT

Absente des débats depuis sa frustrante élimination à Melbourne, Iga Swiatek a repris sa marche en avant en s’adjugeant un troisième titre de rang au Qatar. Des sommets que ne quitte plus Jannik Sinner, de nouveau couronné de lauriers trois semaines seulement après son premier titre en Grand Chelem.

Swiatek X3

Une réaction de championne. Comme Elena Rybakina la semaine passée à Abu Dhabi, Iga Swiatek a définitivement tourné la page de sa désillusion australienne en soulevant un trophée, le 18e de sa carrière. Un dénouement inattendu pour la double tenante du titre, débarquée dans ce premier tournoi WTA 1000 de la saison avec très peu de certitudes dans ses bagages. "Je pensais que j’allais perdre au deuxième tour, a-t-elle expliqué. Je n’étais pas très confiante avant le tournoi, je n’avais pas eu beaucoup de temps de repos à la maison pour me concentrer donc je n’attendais pas grand-chose. Mais vous savez, quand vous vous donnez à 100% et que vous travaillez dur, les bonnes choses arrivent."

Impériale lors de ses trois premières sorties puis privée de demi-finale suite au forfait de Karolina Pliskova, c’est face à sa bête noire de 2023 (trois défaites en autant de rencontres) que la patronne du circuit a conclu son brillant parcours (7/6(8), 6/2 en 2h19). Menée 4-1 par Rybakina dans la première manche, elle est parvenue à recoller avant de prendre définitivement les commandes, à l’issue d’un tie-break au cours duquel elle a sauvé une balle de set.

Une prestigieuse 12e victoire consécutive à Doha synonyme de triplé inédit depuis Serena Williams à Miami entre 2013 et 2015. "Vous ne savez même pas à quel point c’était difficile de ne pas y penser, a-t-elle poursuivi. Venir ici avec la casquette de double championne en titre n’a pas été simple. En arrivant, j’étais assez stressée parce que je sentais que les attentes étaient nombreuses. Mais comme toujours, j’ai simplement essayé de faire étape par étape et ça a fonctionné. Je suis heureuse d’avoir réussi à ne pas trop y penser pour me concentrer sur les choses importantes, c’était la clé."

Si la joueuse de 22 ans explique ne pas accorder énormément d’importance aux statistiques et aux records, ce nouvel accomplissement pourrait définitivement lancer sa saison 2024. Comme toutes les autres stars du circuit, elle est désormais attendue de pied ferme à Dubaï avant de s’envoler aux Etats-Unis pour y disputer le fameux Sunshine Double.

Sinner, l’homme à battre

Lui n’est pas encore installé au sommet de la hiérarchie mais il s’en approche à grandes enjambées. Par son jeu, son état d’esprit et ses incroyables résultats, Jannik Sinner a tout d’un futur grand patron. Sous le feu des projecteurs à l’occasion de son premier tournoi depuis son sacre en Majeur, il a une nouvelle fois nettement dominé les débats pour remporter l’ATP 500 de Rotterdam, au nez et à la barbe d’Alex de Minaur (7/5, 6/4 en 2h05).

Puissant et précis (22 coups gagnants pour 12 fautes directes), il a fait parler sa science de la couverture de terrain pour signer un 7e succès en autant de confrontations face au démon australien. "Mon équipe et moi avons fait du très bon travail il y a quelques semaines et on a recommencé ici, a confié le champion qui n’a perdu qu’un set contre Gaël Monfils sur la route de son 12e titre en carrière. Je suis très fier du niveau atteint tout au long de la semaine. Nous avons connu des situations difficiles mais nous les avons gérées de la bonne manière. Nous essayons toujours de nous améliorer, c’est le plus important."

Conscient d’avoir une cible dans le dos depuis ses exploits perpétrés au cœur de la Rod Laver Arena, il assume parfaitement son statut et confirme que son irrésistible ascension ne fait que commencer.  Actuellement au cœur d’une série de 12 succès consécutifs en 2024, il reste sur 32 victoires lors de ses 34 dernières rencontres. Des chiffres hallucinants, une armoire à trophées qui s’agrandit et un nouveau palier atteint en guise de cerise sur le gâteau : ce lundi, il est devenu le premier Italien de l’histoire à intégrer le Top 3 mondial. Novak Djokovic et Carlos Alcaraz sont prévenus…

Un rêve éveillé pour Diaz Acosta

D’autant que le Murcien connait actuellement une période plus difficile et moins faste, à l’image de sa défaite dans le dernier carré au tournoi ATP 250 de Buenos Aires. Venu chercher certaines réponses et de la confiance sur les courts en terre battue de la capitale argentine, celui qui n’a plus remporté de titre depuis Wimbledon 2023 est reparti déçu et frustré. "C’est une défaite difficile et qui fait mal, a commenté le n°2 mondial. Le point positif, c’est que je vois que j’ai beaucoup de choses à améliorer… Je dois mieux lire les matchs et donner le meilleur de moi-même dans les moments de tension. C’est décevant de constater que je ne me suis pas amélioré au niveau de la concentration depuis 2023. Je n’ai pas le choix, mon niveau de jeu est basé sur mon attitude et mon énergie. Mais l’année est encore longue, beaucoup de choses peuvent se produire donc on verra comment ça se passe par la suite."

Un tournoi finalement remporté par le local de l’étape, Facundo Diaz Acosta. Bénéficiaire d’une wild-card, le joueur de 23 ans n’a pas perdu le moindre set, y compris en finale contre Nicolas Jarry (6/3, 6/4 en 1h44), pourtant tombeur de Carlitos en demies. Une victoire inattendue pour le nouveau 59e mondial, qui n’avait remporté que quatre matchs sur le circuit professionnel jusqu’ici et qui pointait au 87e rang mondial avant cette semaine de rêve. "Je n’arrive toujours pas à y croire, a-t-il souri. Cela fait longtemps que je rêve de ce moment avec mon équipe et que je travaille dur chaque jour pour y parvenir. Je pense que j’ai joué un bon match en finale, comme je l’ai fait toute la semaine mais je n’arrive toujours pas à comprendre comment j’ai pu gagner le tournoi sans perdre le moindre set !"