Iga Swiatek lance sa (re)conquête

 - Romain Vinot

La numéro un mondiale démarre sa campagne sur terre battue aujourd’hui à Stuttgart.

Iga Swiatek / Demi-finale Roland-Garros 2022©Corinne Dubreuil/FFT

Seulement battue par Caroline Garcia sur cette surface la saison passée (18 victoires, 1 défaite), Iga Swiatek retrouve le chemin de l’ocre et du circuit ce jeudi, en huitièmes de finale du tournoi WTA 500 de Stuttgart. Diminuée par des problèmes physiques et légèrement éclipsée par les brillantes performances de ses concurrentes depuis le début de l’année, la reine du circuit a un statut et des points à défendre.

La menace n’est plus fantôme

Il y a deux semaines, Iga Swiatek a fêté son premier anniversaire tout en haut de la hiérarchie. Une célébration loin des terrains, la faute à des côtes toujours douloureuses. Pas de bagel en guise de cadeau donc, mais le souvenir bien présent d’un exercice 2022 exceptionnel, marqué notamment par une série de 37 victoires consécutives (entre le 22 février et le 2 juillet) et huit titres dont deux en Grand Chelem. Une domination quasi-totale et des miettes laissées à ses concurrentes, toutes largement dépassées à l’issue de rencontres expéditives ou de combats arrachés au mental et au caractère. En décembre, la question de la longue durée de vie de cette hégémonie était alors déjà sur toutes les lèvres.

Si elle est loin d’être terminée, force est de constater que la donne a changé depuis janvier. Malgré un titre conservé à Doha après seulement 2h58 passées sur le court et cinq petits jeux perdus, la numéro un mondiale est davantage challengée par des adversaires moins apeurées ou complexées. C’est notamment le cas d’Elena Rybakina, déjà tombeuse de la Polonaise à deux reprises, en huitièmes de finale de l’Open d’Australie puis dans le dernier carré à Indian Wells. Au total, elle a connu 4 pannes sèches pour 16 succès écrasants, sans jamais passer par la case troisième set.

Un côté tout noir ou tout blanc et un constat simple : malgré un bilan très positif et un sentiment récurrent de nette supériorité, 1ga n’est plus seule au monde. Pour preuve, elle ne compte plus "que" 2000 points d’avance sur sa dauphine et championne de l’Open d’Australie Aryna Sabalenka, alors qu’elle en possédait plus de 6000 sur Ons Jabeur en décembre dernier.

Elena Rybakina et Iga Swiatek / Open d'Australie 2023©Corinne Dubreuil/FFT

De retour à 100%

Diminuée par une blessure ressentie depuis Doha et qui l’a empêchée de défendre pleinement ses titres à Dubaï (finale) et Indian Wells (demi-finale), Swiatek a préféré se retirer du circuit avant même son premier tour à Miami. Une convalescence d’un mois qui lui a permis de totalement récupérer avant de débuter sa saison sur terre battue, surface qui l’a révélée aux yeux du grand public lors de son sacre à Roland-Garros, en 2020. "Je ne suis plus blessée et c’est le plus important pour moi, a-t-elle confié à l’occasion du Media Day, à Stuttgart. J’ai l’impression d’avoir bien utilisé cette pause à Varsovie pour me reposer et ne pas penser au tennis. J’ai continué à me préparer physiquement et j’ai repris l’entraînement petit à petit. Maintenant je suis là et je pense que je suis prête".

La patronne de la WTA a profité de son arrivée précoce en Allemagne pour multiplier les entraînements afin d’être dans les meilleures dispositions possibles avant son entrée en lice. "On verra ce qu’il se passera sur le terrain mais honnêtement, à l’entraînement, je joue comme si je n’avais pas fait de pause. C’est assez agréable. D’expérience, je suis toujours parvenue à revenir rapidement après mes blessures, comme en 2019. Je pense que je suis encore capable de le faire et j’espère que ça ne changera pas avec l’âge !" a poursuivi la joueuse qui fêtera ses 22 printemps, le 31 mai.

Un premier vrai test sur ocre

Tenante du titre ici-même ainsi qu’à Rome et Roland-Garros, Iga espère légitimement renouer avec la gloire avant le grand rendez-vous Porte d’Auteuil. Au-delà des points à défendre, ce retour sur sa surface de prédilection pourrait lui permettre de définitivement lancer sa saison. A condition toutefois d’entrer pleinement dans le vif du sujet et ce, dès son huitième de finale programmé aujourd’hui contre Qinwen Zheng. Seule joueuse à être parvenue à lui prendre un set lors de sa fabuleuse épopée parisienne, la Chinoise avait récidivé quelques mois plus tard à San Diego.

Un premier test grandeur nature donc, qui pourrait être suivi d’affiches alléchantes puisque Ons Jabeur et Elena Rybakina (dans sa partie de tableau) ou encore Caroline Garcia et Aryna Sabalenka font partie des prétendantes crédibles à la victoire finale.

Reste à savoir si l’ocre, véritable socle de son royaume, est toujours une terre promise pour Iga Swiatek.

Iga Swiatek, Roland Garros 2022, final©Cédric Lecocq/FFT