WTA Finals : Muguruza de retour au sommet

 - Amandine Reymond

Victorieuse 6/3, 7/5 contre Anett Kontaveit en finale du Masters, Garbiñe Muguruza s’est offert son premier titre majeur depuis 2017.

Garbiñe Muguruza WTA Finals 2021©Jimmie 48 Tennis Photography

Déjà deux fois titrée sur le sol mexicain avant ce Masters (Monterrey 2018 et 2019), Garbiñe Muguruza n’a pas caché sa joie de retrouver le public mexicain et ce dernier le lui a bien rendu tout au long de la semaine. "Quand on m’a dit pendant l’US Open que le Masters se jouerait peut-être à Guadalajara, je me suis tout de suite dit qu’il fallait absolument que j’y sois…" Moins de trois mois plus tard, elle est bien au Mexique, sourire aux lèvres et trophée dans les bras…

"C’est vraiment spécial de faire partie de l’histoire. Ce tournoi est vraiment spécial car il regroupe les 8 meilleures joueuses de la saison et chaque match est comme une finale, c’est le tournoi le plus prestigieux. Et le fait de l’avoir remporté ici au Mexique, c’est un rêve devenu réalité."

Deux fois championne de Grand Chelem, Garbiñe Muguruza sacrée à Roland-Garros en 2016 et Wimbledon en 2017 connaissait déjà l’ivresse de la victoire dans les tournois les plus prestigieux. Mais ce titre conquis à Guadalajara a une saveur particulière pour la joueuse espagnole née au Vénézuela. Parce qu’elle l’a remporté en Amérique latine bien sûr, mais aussi et surtout parce qu’il parachève son retour au plus haut niveau après trois saisons en deçà des standards qu’elle avait elle-même fixés. 

Numéro deux mondiale fin 2017, Garbiñe Muguruza n’avait pas réussi à conserver sa place dans la hiérarchie mondiale depuis. Perturbée par ses propres attentes et celles des autres, elle était même retombée à la 36e place mondiale fin 2019 avant d’opérer des changements majeurs dans son entourage. 

Le chemin de l'apaisement

Séparée de son entraîneur Sam Sumyk, c’est avec Conchita Martinez qu’elle a peu à peu reconstruit la confiance nécessaire à son jeu agressif. Et fin 2020, après avoir fait l’ascension du Kilimandjaro un an plus tôt, elle s’est offert un stage de survie auprès de la Guardia Civil pour repousser une nouvelle fois ses limites mentales et physiques. Des expériences qui l’ont aidée à appréhender différemment sa vie sur le circuit. 

"Ma mentalité a déjà évolué dans la façon d’approcher chaque tournoi, expliquait-elle avant l’Open d’Australie 2021. Maintenant, j’arrive sur chaque tournoi du Grand Chelem en me disant que je suis heureuse d’être ici !"

"Ces deux dernières années, je ne jouais plus comme avant. Je ne jouais pas mal mais je n’arrivais pas à aller loin en Grand Chelem, a-t-elle confié en conférence de presse après son succès contre Anett Kontaveit. J’ai toujours senti que j’avais le tennis mais je n’arrivais pas à me dépasser dans la bagarre. J’ai toujours cru en mes capacités mais il fallait que je prouve que j’étais capable. C’était difficile évidemment."

A la bagarre

En finale du Masters, mercredi soir à Guadalajara, Garbiñe Muguruza a montré à tout le monde, elle la première, qu’elle avait toujours cette rage de vaincre au fond d’elle. Avec 16 coups gagnants contre 15 pour Kontaveit mais 14 fautes directes de moins que son adversaire, elle n’a pas manqué ce grand rendez-vous. Et c’est dans les moments clés qu’elle a su faire la différence comme lorsque menée 5-3 dans le second set, service à suivre pour l’Estonienne, elle a encore élevé un peu plus son niveau de jeu pour s’offrir les 4 jeux suivants et le trophée ! 

"Je pense qu’on était toutes les deux très fatiguées. C’était encore plus important d’être forte mentalement. Essayer de toucher chaque balle, se battre sur chaque point, ne pas flancher."

Avec ce troisième titre de la saison, le dixième de sa carrière, l’Espagnole, première représentante de son pays à remporter le Masters WTA, termine en beauté une saison 2021 riche en émotions. 

"Je suis si contente de m’être de nouveau prouvée à moi-même que je peux être la meilleure, que je peux être la "maestra" comme on dit en espagnol. Je pense que c’est ma meilleure année. Je n’ai peut-être pas gagné de Grand Chelem mais je sens vraiment que j’ai été plus heureuse, plus stable, moins dramatique et j’en suis vraiment contente."

Assurée de terminer l’année au troisième rang mondial, son meilleur classement en fin de saison depuis 2017 (2e), Garbiñe Muguruza peut légitimement avoir de grosses attentes pour la saison 2022. Mais, tout à sa joie du moment, l’Espagnole refuse de se projeter pour le moment. 

"Pour l’instant je n’ai même pas envie de penser à l’année prochaine. La saison a été très longue et je viens de gagner ce qui est peut-être le plus grand titre qu’on puisse gagner alors je veux juste en profiter un peu et là tout de suite il me faut de la tequila !"

Final en beauté pour Krejcikova et Siniakova

Déjà sacrées à Roland-Garros et aux Jeux Olympiques, Barbora Krejcikova et Katerina Siniakova ont conclu en beauté leur superbe année 2021 en dominant la paire Mertens/Hsieh 6/3, 6/4 en finale du Masters WTA pour soulever leur cinquième trophée de la saison.