La saga des Héritiers, 5 : Alex de Minaur

 - Romain Vinot

Ils ont brillé en 2018 et sont l'avenir. Tennis, personnalité, hobbies : on vous dit tout. Découverte.

Alex de Minaur at Roland-Garros 2018©Corinne Dubreuil/FFT

À 19 ans seulement, Alex de Minaur s'est déjà fait un nom au sein de la nouvelle génération du tennis mondial. Plus fin mais aussi plus vif et endurant que la plupart de ses adversaires, il les épuise avec des rallyes de fond de court et des retours de revers dévastateurs.

S'il n'a pas encore remporté de tournoi majeur ni battu de joueurs du Top 10 dans sa carrière, il ne manque pas grand-chose au finaliste du dernier Masters Next Gen pour changer de dimension. Présentation.

Australien de cœur

Suite à la finale du Masters Next Gen de Milan, Rod Laver a déclaré qu'Alex de Minaur était "un cadeau pour le tennis australien" sur Twitter. Un cadeau d'autant plus précieux qu'il aurait pu tomber dans la hotte déjà bien garnie de l'Espagne.

En 2004, alors qu'il n'avait que cinq ans, son père uruguayen et sa mère espagnole décident de s'installer à Alicante. Ce n'est qu'en 2012 qu'il retrouvera sa ville natale, Sydney, pour y perfectionner son tennis tout en continuant d'étudier.

"Dès que nous sommes revenus, c'est la première chose que je voulais faire : jouer pour l'Australie" a-t-il déclaré au Sydney Morning Herald. Son retour en Espagne il y a trois ans n'a rien changé, Alex s'est toujours senti Australien et est aujourd'hui très fier de porter les couleurs de son pays.

Destination finale


S'il ne compte pas encore de performance éclatante à son actif, Alex est en progression constante depuis plusieurs mois. Sur le circuit junior déjà, il a avancé sans bruit ou presque jusqu'à la deuxième place mondiale. Vainqueur en double de l'Open d'Australie, il s'était incliné en simple à Wimbledon face à Denis Shapovalov en 2016.

Seulement, chez les pros, un beau parcours ne suffit plus, il doit être sublimé par une victoire finale. Or, s'il a remporté son premier tournoi Challenger à Nottingham en juin, il n'a semble-t-il pas encore conjuré le sort. Cette année lors de ses finales ATP, il s'est incliné face à Medvedev, Zverev et Tsitsipas, des concurrents directs de la nouvelle génération.

Mais n'oublions pas qu'il n'a que 19 ans et qu'il est tout de même passé de la 208ème à la 31ème place mondiale cette année, remportant ainsi la distinction ATP de la révélation de la saison.



Ange ou démon ?


Lorsqu'il entre dans l'arène, Alex de Minaur ne fait pas tout de suite penser à un gladiateur. Moins impressionnant physiquement que ses camarades de la Next Gen, il paraît également beaucoup plus jeune. Mais derrière cette gueule d'ange se cache un redoutable concurrent, qui se jette dans chaque échange comme si c'était le dernier.

Très vif, il est l'un des joueurs les plus rapides du circuit dans ses déplacements et sa prise de balle. Souriant et disponible dans les travées du stade, il se transcende une fois sur le terrain.

Une attitude qui explique certainement son surnom de "démon" donné par ses camarades Nick Kyrgios et Bernard Tomic à l'occasion d'un rassemblement de l'Australie en Coupe Davis.

Mini Hewitt


Un Australien vif qui se bat sur tous les points et ne s'avoue jamais vaincu, ça nous rappelle forcément quelqu'un : Lleyton Hewitt. Et ça tombe plutôt bien puisque l'ancien numéro un mondial, vainqueur de l'US Open en 2001 et de Wimbledon en 2002 a intégré le staff du "démon" cette année.

L'idole semble être devenue bien plus qu'un conseiller tant la complicité entre les deux hommes est importante. Au-delà des astuces tennistiques, il travaille aussi sur le mental d'Alex pour lui faire franchir un palier. "La principale chose que j'ai apprise de Lleyton, c'est de toujours conserver la même énergie et la même intensité dans mon jeu. Et de puiser de l'énergie dans le public, aussi. Ici, à New York, la foule peut devenir dingue et j'aime ça", avait-il déclaré avant son seizième de finale à l'US Open.

Plus jeune numéro un de l'histoire, Hewitt a remporté son premier tournoi du Grand Chelem à 20 ans. Un très bon exemple donc, puisqu'Alex soufflera le même nombre de bougies en 2019...

Danse de la victoire


De Lleyton Hewitt, Alex de Minaur n'a pas que le style. Il a également la manière de célébrer les points.

Très démonstratif, il a constamment le poing serré et peut lancer des "come on!" sur commande. Rapide dans ses déplacements, il met également cette vitesse à profit pour fêter un échange gagnant.

La preuve avec cette petite danse qu'il a lui-même partagée sur les réseaux sociaux !



La Coupe Davis dans la peau


Fier d'être australien et de pouvoir représenter son pays lors des matchs de Coupe Davis, Alex a voulu marquer le coup en se faisant tatouer.

Il a choisi d'inscrire le nombre 109 sur sa poitrine puisqu'il est le 109ème joueur à défendre les couleurs de l'Australie dans la compétition.

Un fan VIP


Avec Kyrgios, Tomic et donc de Minaur, l'Australie est dotée d'une belle génération capable de glaner des titres. Mais les deux premiers cités n'ayant pas confirmé toutes les attentes placées en eux, les fans se tournent davantage vers Alex.

C'est le cas notamment de Hugh Jackman, célèbre acteur et chanteur australien, qui ne manque pas un match de la pépite. Il a d'ailleurs fièrement affiché son soutien sur Twitter lors du dernier Wimbledon.