La saga des Héritiers, 3 : Hyeon Chung

Ils ont brillé en 2018 et sont l'avenir. Tennis, personnalité, hobbies : on vous dit tout.

Hyeon Chung at the 2018 Australian Open©Corinne Dubreuil/FFT
 - Romain Vinot

Vainqueur du premier Masters Next Gen en novembre 2017 et demi-finaliste de l'Open d'Australie en janvier 2018, Hyeon Chung, 22 ans, s'est enfin fait un nom sur le circuit. Mais miné par les blessures, comme en 2016, il a manqué deux des trois autres tournois du Grand Chelem de l'année.

Il a d'ores et déjà promis à ses fans un retour en 2019, saison attendue comme celle de la confirmation. Présentation.

Hyeon Chung backhand at the 2018 Australian Open©Corinne Dubreuil/FFT
Tennis sur ordonnance


Atteint de problèmes de vue lorsqu'il était jeune, Hyeon Chung a tenu sa première raquette à six ans afin de pallier ce handicap. Bien aidé par son père coach, il a rapidement montré de bonnes dispositions, au point de remporter l'Orange Bowl - prestigieux tournoi junior - en 2008.

Une victoire qui lui a ouvert les portes de la Floride et plus particulièrement de la Nick Bollettieri Tennis Academy. Avec son frère Hong Chung, également sur le circuit, il a marché sur les traces d'Agassi, de Courier ou plus récemment de Nishikori, un de ses modèles. Evidemment, durant toutes les étapes de sa formation, il n'a jamais rangé ses lunettes, véritable marque de fabrique aujourd'hui.

Voulzy sud-coréen


Un accessoire indispensable qui lui vaut plusieurs surnoms sur le circuit. Avec sa capacité à prendre du recul sur ses performances, nombreux sont ceux qui l'appellent "le professeur". Mais certains ne s'arrêtent pas à cette sagesse et préfèrent le nommer affectueusement "le geek".

En se concentrant sur ses cheveux ébouriffés et ses fameuses lunettes, observateurs et spécialistes français ont quant à eux trouvé une ressemblance frappante avec Laurent Voulzy. De quoi devenir le tube de 2019.



Progression maison


Auteur d'un joli parcours junior ponctué par une finale à Wimbledon en 2013, le natif de Suwon (à 30km de Séoul) a intégré le circuit professionnel dès 2014, année où il remporte son premier tournoi Challenger à Bangkok et découvre la Coupe Davis avec l'équipe sud-coréenne.

S'en suit une année 2015 quasi parfaite avec quatre victoires en Challenger (Burnie, Savannah, Busan, Kaohsiung), des premiers pas à Wimbledon et l'US Open et un ATP Award du joueur s'étant le plus amélioré pour récompenser son intégration dans le Top 100. Une progression en Asie à moindre coût et surtout loin des projecteurs contrairement à ses concurrents de la Next Gen qui ont plus rapidement intégré les grands tournois.



Déjà dans l'histoire


Touché par des blessures en 2016, le Sud-Coréen entre enfin dans la lumière l'année suivante, en alternant victoires prestigieuses et défaites encourageantes. En fin de saison, il participe et remporte la première édition du Masters Next Gen, qui réunit les huit meilleurs pro de moins de 21 ans. Le joueur le moins médiatisé de cette fameuse génération dorée frappe un grand coup et donne rendez-vous à la concurrence dès l'Open d'Australie 2018. Alors qu'il n'avait jamais mis les pieds en deuxième semaine d'un Grand Chelem, il ne manque pas cette nouvelle échéance en sortant les frères Zverev, Medvedev, Djokovic et Sandgren.

Il devient alors le premier Sud-Coréen à se hisser en demi-finale d'un majeur. "Dans le dernier jeu, j'avais plein de choses en tête. Je savais que si je le gagnais, j'écrivais l'histoire de la Corée du Sud. J'ai essayé de rester calme jusqu'à la fin" a-t-il simplement confié après la rencontre. Peu importe la défaite face au maître Federer ensuite, la machine a été lancée.  



 

Nouvel influenceur


Si sa notoriété est montée en flèche en début d'année, Hyeon Chung n'est clairement pas le joueur le plus suivi de la Next Gen. Sponsorisé par Lacoste, il a tout de même réalisé quelques opérations marketing et a fait la couverture du GQ coréen. Conscient d'attirer de plus en plus de fans, il a franchi également le pas des réseaux sociaux après Melbourne.

Si depuis 2015, il alimente déjà son compte Instagram avec photos et légendes en coréen, il a créé un compte Twitter en promettant de progresser en anglais. C'est notamment par ce nouveau biais qu'il a annoncé sa fin de saison, en octobre. Un joueur coutumier du fait puisqu'il avait déjà posté une photo de son impressionnante blessure au pied fin janvier.



Le secret de la réussite


Malgré sa taille (1m88), le professeur impressionne par sa souplesse et sa vélocité sur les courts. S'il s'entraîne beaucoup physiquement, son secret pour être détendu et aborder sereinement ses rencontres est assez surprenant. "Avant chaque match, je mange chinois. C’est plus léger que la cuisine coréenne, ça ne reste pas sur l’estomac !" avait-il confié au moment de sa belle aventure australienne. Au vu de ses différentes publications, Hyeon Chung semble être un bon vivant !