Une photo, une histoire

Le jour où… Roland Garros a vendu une voiture à un médaillé olympique.

Hiver 1909, Paris. Un monsieur élégant, coiffé d’un chapeau melon, pose fièrement au volant de sa nouvelle automobile. Dans l’ombre de la boutique et l’encadrement de la porte, demi-sourire aux lèvres, un commercial à moustache observe la scène.

Ce jeune homme à l’air timide c’est Roland Garros. A peine diplômé d’HEC, il ouvre sa propre enseigne “Roland Garros automobiles-voiturettes de sport“ au 6 avenue de la Grande Armée, à deux pas de l’Arc de Triomphe.

Les plus grands noms au volant


Inspiré par l’air du temps, il mise tout sur cette industrie naissante, promise à un essor gigantesque, en revendant les voitures du fabricant Grégoire.

En 1909, 800 voitures de cette nouvelle marque “très bon marché“ sortent des usines de Poissy et le succès est immédiat. Journalistes, artistes, industriels, les plus grands noms de l’époque roulent au volant de leur voiture de course ou de grand tourisme. Les sportifs aussi…

Image inédite

Parmi eux Max Decugis, 27 ans. Le grand champion de tennis du début du XXe siècle vient d’acheter sa voiturette à Roland Garros et pose dans la foulée pour le photographe. Champion de France, champion olympique aux Jeux intercalaires d’Athènes, en 1909, celui qu’on appelle le roi du tennis est au sommet de son jeu. Premier joueur de classe internationale il remporte de 1903 à 1920 plus de 28 titres.

Cette image inédite traverse plus d’un siècle pour nous parvenir. Elle illustre parfaitement la passerelle, jusque-là très mince, entre le futur héros de l’aviation Roland Garros, qui donna son nom au stade, et le tennis français incarné par Max Decugis.