Alcaraz - Tsitsipas : soirée en haute altitude

 - Rémi Tricault

Carlos Alcaraz et Stefanos Tsitsipas se feront face en session de soirée ce mardi. Un véritable choc entre deux favoris à la victoire finale.

Alcaraz - Tsitsipas

L’hypothèse d’un quart de finale entre le Grec et l'Espagnol faisait saliver depuis le tirage au sort. Elle se matérialisera bel et bien ce mardi. Une affiche de gala entre deux joueurs de calibre élite, impressionnants depuis le début du tournoi.

Alcaraz, l'héritier

Spectaculaire. Bluffant. Attachant… On manque rapidement de superlatifs quand il faut aborder le sujet "Carlitos". Pour sa troisième participation à Roland-Garros, Carlos Alcaraz retrouvera une nouvelle fois les quarts de finale. L’année dernière, il n’était encore "qu’un" phénomène de 19 ans avec des résultats probants en Masters 1000 mais sans certitude au meilleur des cinq sets. Un an plus tard, le voici numéro 1 mondial, auréolé d’un titre à l'US Open et favori sur la terre battue parisienne.

Il suffit de regarder les matchs du Murcien pour constater son le niveau stratosphérique depuis le début de la quinzaine. Capable d’amorties soyeuses comme d’ogives surpuissantes en fond de court, à l’aise aussi bien au filet que sur ses bases arrières, il ne montre jamais de véritables failles. Et même si sa taille "normale" (1,82m) l’empêche de figurer parmi les plus gros serveurs du circuit, sa capacité à trouver de superbes angles sur ses mises en jeu lui procure un avantage certain. Pour chipoter, relevons néanmoins quelques sautes de concentration et une légère précipitation, inhérents à côté "joueur", qui lui ont notamment coûté un set face à Taro Daniel au deuxième tour (6/1, 3/6, 6/1, 6/2). Le seul véritable accroc sur le chemin de l’Espagnol, qui avait déjà écarté Flavio Cobolli en trois sets et qui a encore hausser le curseur contre Denis Shapovalov puis Lorenzo Musetti.

En l’absence de Rafael Nadal, les Espagnols, nombreux dans les allées de Roland-Garros, ont trouvé leur nouveau chouchou. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des supporters ibériques vêtus de t-shirts à l’effigie de "Rafa" donner de la voix pour encourager Alcaraz. Une période de transition entre le roi et son héritier ? "Il y a des gens qui disent que j'ai des coups de Rafa, des coups de Djokovic, des coups de Federer. Je suis simplement 100% Alcaraz", tranche Carlos. Du caractère sur et en dehors des courts, la marque des grands champions.

Tsitsipas, un cap à franchir

Si l’on devait remplir le bulletin de la saison de Stefanos Tsitsipas, l’appréciation générale ressemblerait surement à quelque chose comme : "De bons résultats mais peut encore mieux faire". Contre Alcaraz, le Grec va disputer son 7e quart de finale de l’année. Défait en demies à Rome par Daniil Medvedev, il s'était également incliné en finale de l'Open d'Australie contre Novak Djokovic. En avril, une nouvelle finale à Barcelone lui a échappé, contre le Murcien, justement. Qu'on se le dise, il ne lui manque qu'un titre.

Sur la terre battue de Roland-Garros, Tsitsipas figure toujours parmi les grands favoris du tournoi. Demi-finaliste en 2020, finaliste l’année suivante, le Grec exprime pleinement son talent sur les courts de la Porte d'Auteuil. Doté d’un service puissant et d’un coup droit ravageur, il possède les qualités athlétiques nécessaires pour couvrir l’entièreté du terrain et dispose d’une large palette de coups. En 2023, après un match de réglage face à Jiri Vesely, durant lequel il a laissé échapper un set, "Tsitsi" a déroulé face à Roberto Carballes Baena, Diego Schwartzman et Sebastian Ofner.

Autant dire que le Grec arrive sur ce quart de finale après avoir emmagasiné de la confiance, en lui et en son jeu. Ce n’est un secret pour personne, un Tsitsipas bien dans sa tête est un Tsitsipas dangereux.

Alcaraz en bête noire

Carlos Alcaraz partira inévitablement avec un avantage psychologique, puisqu'il a remporté les quatre premiers duels. Dernier affrontement en date, la finale de l’ATP 500 de Barcelone. Le Murcien s’était imposé 6/3, 6/4, sans forcer son talent. En format Grand Chelem, Stefanos Tsitsipas s’était incliné en 2021 à New York au troisième tour (6/3, 4/6, 7/6(2), 0/6, 7/6(5)).

Dans une forme olympique sur les courts des Jeux de Paris 2024, Alcaraz est favori pour rallier les demi-finales. Mais Tsitsipas est bien décidé à conjurer le mauvais sort.

Programmées du lundi 29 mai au mercredi 7 juin sur le court Philippe-Chatrier, les dix sessions de soirée débuteront à 20h avec l'immanquable "Before" du groupe Berywam - champion du monde de beatbox -, qui promet de faire monter la température et de plonger tout le stade dans une ambiance électrique !