Qualifiés... et maintenant ?

 - Naël Makhzoum et Marius Veillerot

Ils ont passé la première épreuve : voici cinq qualifiés que l'on a hâte de (re)voir dans le tableau principal.

Mirra Andreeva, 3e tour, qualifications, Roland-Garros 2023©Loïc Wacziak / FFT

Entre révélations de prodiges de 16 ans et retours sous les projecteurs du tableau principal, les qualifications ont donné lieu à quelques belles histoires. Voici cinq joueuses et joueurs qui méritent votre attention, au moment où tous s'apprêtent à s'attaquer au premier tour de Roland-Garros.

Brenda Fruhvirtova (premier tour contre Elena Rybakina)

Avant même de souffler sa 16e bougie en avril dernier, Brenda Fruhvirtova avait déjà trempé le bout des pieds dans le grand bain. A la faveur d’une année 2022 remarquable et ponctuée de huit titres en ITF, la jeune Tchèque a su valider l'étape des "qualifs" à l'Open d'Australie en janvier. Bis repetita Porte d’Auteuil, où la petite sœur de Linda – plus jeune joueuse du top 100, du haut de ses 18 ans – n’a concédé qu’un set, à Antonia Ruzic, avant de disposer de Katinka Von Deichmann, puis d'éteindre les espoirs de premier Grand Chelem de la Française Alice Robbe. A Paris, un défi d’une ampleur encore inédite l’attend : elle affrontera pour la première fois une top 5 mondiale, qui plus est l'une des favorites du tournoi : Elena Rybakina.

Mirra Andreeva (premier tour contre Alison Riske-Amritraj)

Il a fallu qu’Aryna Sabalenka croise sa route pour que Mirra Andreeva goûte à sa première défaite sur le circuit professionnel. Au sortir d’une finale perdue à l’Open d’Australie juniors, l’actuelle 143e mondiale a empoché deux tournois ITF, avant de devenir la plus jeune joueuse de l'histoire à rallier les huitièmes de finale d’un WTA 1000, à Madrid. Bilan : 16 victoires consécutives pour lancer sa carrière. Selon son coach Jean-René Lisnard, interrogé par L’Equipe, Andreeva est "un prodige, un projet éponge", qui assimile chaque conseil prodigué à vitesse grand V. Au 3e tour des "qualifs" de Roland-Garros, la droitière de 16 ans a assommé la tête de série numéro 1, Camila Osorio, de ses variations. Pour sa première entrée dans le tableau principal d’un Grand Chelem, elle a désormais rendez-vous avec Alison Riske-Amritraj, qui a le double de son âge.

Elias Ymer (premier tour contre Casper Ruud)

Le premier tour de Roland-Garros a réservé un derby scandinave au Suédois Elias Ymer, qui défiera le Norvégien Casper Ruud. Malgré cinq années passées à l’écart du grand tableau Porte d’Auteuil, le frère de Mikael a la main chaude : au 3e tour des "qualifs", il a battu Yannick Hanfmann, pourtant rempli de confiance après son quart au Masters 1000 de Rome. Il faut dire que le joueur d’origine éthiopienne - son père a fui la guerre civile en 1989 pour rejoindre la Suède - a longtemps été un spécialiste de la case "qualifs". En 2015, le natif de Skara a même réussi à s’extraire de cette étape lors des quatre Grands Chelems. Le 155e joueur mondial n’a malheureusement remporté qu’un seul de ses huit premiers tours disputés dans un tableau principal de Majeur. Accrocher le numéro 4 mondial signerait brillamment son retour sur l’ocre parisienne.

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Elias Ymer, 3e tour, qualifications, Roland-Garros 2023©Cédric Lecocq / FFT

Lucas Pouille (premier tour contre Jurij Rodionov)

Une seule dose de Rodionov lui aurait probablement suffi. Cueilli à froid dans la première manche avant de se refaire dans les deux suivantes, Lucas Pouille pensait en avoir fini avec l’Autrichien lors du dernier tour des qualifications (1/6, 7/5, 6/0). Mais il le retrouvera finalement à l’entrée du tableau principal, dans la peau du lucky loser revanchard. Pas de quoi gâcher le plaisir de l’ex-top 10 mondial, de retour d’une période noire de six mois sans jouer, avant de réattaquer l’année par une floppée de Challengers pour retrouver le goût du tennis. Le Français tentera d’atteindre le deuxième tour d’un Grand Chelem pour la première fois depuis l’US Open 2019.

Fiona Ferro (premier tour contre Rebecca Peterson)

S’il y en a une qui scrutera avec attention ce remake des "qualifs", c’est bien Fiona Ferro. Et vice-versa, d'ailleurs, tant les deux Tricolores incarnent la renaissance et s’inspirent de leurs parcours mutuels. Elle aussi a passé un long moment loin des courts et elle aussi voit ce retour en Grand Chelem comme un soulagement, après avoir passé les qualifications non sans difficultés, au terme de six heures à cravacher. Sans le savoir, la Française a mis fin à une série noire : aucune Tricolore n’était sortie des qualifications de Roland Garros depuis 2006. Elle affrontera la Suédoise Rebecca Peterson, qui a passé le premier tour à Roland-Garros à trois reprises dans sa carrière, en 2018, 2019 et 2021.