Samedi 3 juin : les matchs à ne pas manquer

La journée qui boucle le troisième tour réserve plusieurs affiches indécises. Les amateurs de suspense vont être servis.

Mirra Andreeva / Coco Gauff (n°6) : la jeunesse triomphante

Court Suzanne-Lenglen, deuxième rotation

La nouvelle génération n'est pas avare en ambitieuses ambassadrices. Mirra Andreeva (16 ans) va déjà jouer son sixième match Porte d’Auteuil. Passée par les qualifications, la 143e joueuse mondiale n’a lâché que six jeux dans le tableau principal du tournoi. Sur le court, elle semble voler. La protégée de Jean-Christophe Faurel brille aussi aux micros de la presse, devant lesquels elle n’a pas caché son admiration pour Andy Murray. "Imaginez à quel point elle sera géniale lorsqu’elle aura une meilleure vue", a plaisanté le Britannique sur Twitter en guise de remerciement.

En face d'Andreeva s'avance un autre talent encore plus précoce, devenu depuis quelques années une valeur sûre du circuit féminin. A 19 ans, Coco Gauff réussit partout où elle passe et continuent de surprendre. Elle est également très inspirée lorsqu’elle prend la parole. Ses discours portent toujours le sceau de la maturité, de l'humour et de l’amour pour Paris. Sa ville préférée l’a inspirée l’an passé. Finaliste de "Roland" en 2022, l’Américaine avance avec assurance cette année. Toujours aussi agressive, elle a déroulé depuis le début de la quinzaine, excepté lors de son premier set contre Masarova.

Si les deux joueuses ne boxent évidemment pas encore dans la même catégorie, la gagnante de ce duel confirmera un certain statut : celui de la star qui fait respecter son rang ou celui de la nouvelle étoile qui s'offre la plus belle victoire de sa jeune carrière.

Ekaterina Alexandrova (n°23) / Beatriz Haddad Maia (n°14) : rendez-vous en terre inconnue

Court Simonne-Mathieu, deuxième rotation

La dernière fois qu’Ekaterina Alexandrova et Beatriz Haddad Maia s’étaient croisées sur terre battue, c’était au premier tour des qualifications du tournoi de Prague, en 2017. Une autre vie pour les deux joueuses, qui vont se disputer le premier ticket de leur carrière pour la deuxième semaine d’un Grand Chelem.

Novice au troisième tour, la Brésilienne a été propulsée dans le Top 20 l’an dernier, notamment grâce à ses titres sur le gazon de Nottingham et de Birmingham. Mais la native de Sao Paulo est également difficile à déborder sur ocre. A Rome, elle s’est inclinée au bout du match le plus long de la saison contre Anhelina Kalinina (6/7 (2), 7/6 (6), 6/3 en 3h41).

Face à elle se dresse Alexandrova. Cette dernière a rapidement pris le dessus sur Anna-Lena Friedsam (6/2, 6/0) au deuxième tour, malgré une première balle de service légèrement irrégulière. Si elle soigne sa mise en jeu, qui est d'ordinaire plutôt efficace, la tête de série numéro 23 sera très dangereuse. Pensez à la crème solaire, la rencontre pourrait durer sous le soleil parisien !

Francisco Cerundolo (n°23) / Taylor Fritz (n°9) : le match des possibles

Court Suzanne-Lenglen, troisième rotation

Avec eux, on peut s’attendre à tout. Après avoir fait face à un public français largement acquis à la cause d'Arthur Rinderknech, Taylor Fritz a montré qu'il avait les épaules pour résister à la pression du Lenglen. Et même s'il n'a pas encore atteint la deuxième semaine de "Roland" en six apparitions, il veut confirmer son statut de pensionnaire à long terme du Top 10.

Si l'Américain est davantage performant sur dur, son adversaire se plaît quant à lui sur terre battue. Tête de série n°23, Francisco Cerundolo est dans la forme de sa vie. A 24 ans, il est capable de tout et ses références sur la surface sont solides cette saison. Des victoires contre Casper Ruud à Barcelone, Jannik Sinner à Rome et une correction infligée à Cameron Norrie sur l'ocre de Lyon : le natif de Buenos Aires n'a peur de rien. Surtout pas de se retrouver là où personne ne l'attend. Il y a un an, pour son premier Masters 1000, il s'était invité dans le dernier carré à Miami alors qu'il n'avait gagné aucun match sur dur sur le circuit ATP avant le début du tournoi.

Daniel Altmaier / Grigor Dimitrov (n°28) : l'Allemand peut-il refaire le coup ?

Court Simonne-Mathieu, quatrième rotation

On a forcément envie de le revoir. Après son incroyable exploit face à Jannik Sinner, Daniel Altmaier sera-t-il remis de ses émotions et de ses 5h26 de combat ? L'Allemand n'est pas habitué à aller aussi loin dans l'effort - il n'a joué que deux fois au meilleur des cinq manches dans sa carrière - et s'apprête à batailler de nouveau contre un habitué des lieux.

Les Grands Chelems, Grigor Dimitrov connaît. C'est la 13e fois qu'il se présente Porte d'Auteuil et la 49e fois d'affilée qu'il est sur la ligne de départ d'un Majeur. Avec une demi-finale dans chaque tournoi, sauf à... Roland-Garros, où il n'a connu qu'une seule fois la deuxième semaine, en 2020. Vainqueur du Masters en 2017, le Bulgare a atteint le 3e rang mondial à l'époque. Et même s'il n'évolue plus à la même altitude au classement, il reste un concurrent polyvalent et sûr de ses forces : un jeu complet fait de frappes puissantes en fond de court et de belles variations au revers. Mais si Altmaier est encore sur son nuage et que le public du Simonne-Mathieu le pousse autant que sur le Lenglen, alors peut-être...