Naomi Osaka, de championne à icône

 - Amandine Reymond

En 2020, Naomi Osaka a gagné son troisième titre du Grand Chelem et pris une nouvelle dimension !

Naomi Osaka Australian Open 2020©Corinne Dubreuil / FFT

En cette année 2020 si particulière, Naomi Osaka n’a disputé que quatre tournois sur le circuit WTA mais la championne japonaise, victorieuse de son deuxième US Open et troisième titre de Grand Chelem sur les courts de New-York en septembre, a complètement changé de dimension. De "simple" championne de tennis, elle est devenue une icône mondiale dont la popularité dépasse largement les lignes des courts de tennis sur lesquelles elle évolue. 

Alors que le monde du tennis l’avait découverte, timide adolescente, lors de son premier sacre en Grand Chelem face à Serena Williams à New-York en 2018, Naomi Osaka est sortie de son cocon cette année. 

Cette joueuse discrète et réservée née à Osaka le 16 octobre 1997 d’une mère japonaise et d’un père haïtien et élevée aux Etats-Unis a toujours mis en avant son métissage et la richesse de baigner dans plusieurs cultures mais cette année elle a davantage fait entendre sa voix. En mai d’abord, lorsqu’à la suite du meurtre de Georges Floyd, elle a pris la parole sur les réseaux sociaux pour dénoncer les violences policières aux Etats-Unis. Très investie dans le combat contre les discriminations, elle n’a pas hésité à défendre le droit des sportifs à prendre position. 

Faire entendre sa voix et celle des autres

Sur les réseaux sociaux et dans les médias, Naomi Osaka n’a pas ménagé ses efforts et utilisé sa popularité au service des causes qu’elle défend. 

En août ensuite. Lors de la reprise du circuit WTA après une longue pause liée à la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, Naomi Osaka n’a pas hésité à se retirer du tournoi de Cincinnati en signe de protestation contre les violences policières aux Etats-Unis avant de finalement reprendre sa place dans le tournoi après la décision des organisateurs de suspendre les matchs en soutien au mouvement contre les inégalités raciales. 

Deux semaines plus tard, elle s’est servie de la médiatisation autour de l’US Open pour remettre le mouvement "BlackLivesMatter" au premier plan en entrant sur le court avec un masque noir barré du nom d’un citoyen afro-américain tué par la police : Breonna Taylor, Elijah McClain, Ahmaud Arbery, Trayvon Martin, Philando Castile, Tamir Rice, et George Floyd, un nom différent chaque jour… "J’ai conscience que le tennis est suivi au niveau mondial et peut-être que certains qui ne connaissent pas l’histoire de Breonna Taylor vont chercher son nom dans Google… Pour moi, l’idée est de sensibiliser les gens. J’ai l’impression que plus les gens connaîtront l’histoire, plus leur intérêt autour de cette cause grandira…".

Devenue une des figures de la lutte contre les discriminations, Naomi Osaka, auréolée de son nouveau titre à l’US Open a été désignée sportive de l’année par le magazine américain Sports Illustrated aux côtés de cinq autres athlètes (les basketteurs LeBron James et Breanna Stewart et les footballeurs Patrick Mahomes et Laurent D. Tardif).

Icône de mode

Véritable égérie, soutenue par de nombreux sponsors qui ont repéré l’extraordinaire potentiel de cette personnalité atypique, Naomi Osaka est également en train de devenir une icône de mode. Après une collection créée avec la créatrice de mode japonaise Hanako Maeda et présentée lors de la fashion week new-yorkaise en février, Naomi Osaka a également participé à la création d’une ligne de sacs de la marque écossaise Strathberry.

La joueuse qui collectionne les unes de magazine a également depuis peu, sa propre ligne chez Nike qui n’a pas hésité à lui créer son propre logo. 

Influence grandissante

Sportive la mieux payée en 2020 selon le magazine Forbes, elle figure au 29e rang des sportifs les mieux payés et, avec 37,4 millions de dollars de gain ces douze derniers mois, elle a dépassé Serena Williams et Maria Sharapova qui trustaient les premières places ces dernières années. 

Idole des plus jeunes, Naomi Osaka, a décidé de s’investir auprès de certains de ses sponsors en faveur des générations futures, à l’image de son investissement dans Play Academy, une initiative lancée en partenariat avec Nike et la fondation Laureus Sport for Good pour inciter les jeunes filles à faire du sport. 

Des courts aux mangas en rêvant d'or

Bientôt héroïne d’une série manga au Japon, elle espère inspirer encore plus les jeunes générations en brillant lors des Jeux Olympiques de Tokyo qu’elle attend impatiemment.