Simple dames : les affiches de dimanche (1/8e)

 - Marius Veillerot

Focus sur les premiers huitièmes de finale du simple dames de cette édition 2023.

Svitolina - Kasatkina

Avant que le soleil ne se couche pour laisser place à la session de soirée (Sloane Stephens contre Aryna Sabalenka), trois huitièmes de finale du tableau féminin se disputeront sur les courts Philippe-Chatrier et Suzanne-Lenglen. Ce dimanche, les surprises de la quinzaine sont à l'honneur.

Anastasia Pavlyuchenkova / Elise Mertens (n°28) : la salle des machines

Court Philippe-Chatrier, première rotation

"J'ai fait des troisièmes tours et des huitièmes, une demie à Monterrey (WTA 250), mais j'ai besoin de gagner contre les meilleures pour atteindre les quarts de finale, ou mieux". A l'issue de sa victoire contre Camila Osorio au deuxième tour, Elise Mertens savait ce qu'il fallait faire pour survivre dans cette édition 2023. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la Belge a joint le geste - et la manière - à la parole en dominant Jessica Pegula, tête de série n°3, au troisième tour (6/1, 6/3). La native de Louvain a fait tourner le distributeur à highlights pour battre l'Américaine. De quoi déblayer sa partie de tableau, pensait-on.

Seulement au même moment, Anastasia Pavlyuchenkova a quant à elle activé la machine à remonter le temps. Deux têtes de série éliminées, une joueuse prodige écartée et un comeback pleinement complété : la 333e mondiale n'a pas chômé, deux ans après sa finale perdue en 2021. Un nouveau défi s'offre à la joueuse de 31 ans ce dimanche. Comme Mertens, elle n'a jamais aligné plus de trois victoires en 2023, mais les deux joueuses ont rarement été aussi en forme cette année...

Karolina Muchova / Elina Avanesyan : la pochette-surprise

Court Suzanne-Lenglen, deuxième rotation

Un rire nerveux avant de passer la tête sous une serviette. Le regard rêveur, Elina Avanesyan semblait naviguer dans une autre dimension au terme de son succès au troisième tour. La 134e joueuse mondiale est comme transportée depuis qu'elle a été repêchée après sa défaite en "qualifs" contre Kayla Day, qui a elle aussi connu une certaine réussite dans le tableau principal.

Chez les dames, la droitière de 20 ans est l'une des sensations du tournoi. Quel que soit le profil affiché en face de son nom au tableau des scores, Avanesyan s'en sort. Tête de série référencée (Belinda Bencic), Française chouchoute du public (Léolia Jeanjean) ou espoir danoise (Clara Tauson), elles sont toutes tombées face à la lucky loser au regard sombre et perçant.

Face à elle pour ce huitième, Karolina Muchova n'est plus une surprise. En revanche, elle distribue des bonbons par poignées au public de la Porte d'Auteuil, entre favorites écartées, amorties glissées et slices ciselés. La question était de savoir si le corps de la Tchèque allait la laisser en paix, avant de se prononcer sur sa capacité à réussir une percée dans le tableau final. La 43e joueuse mondiale a pour l'instant réponse à tout et une occasion en ocre de rallier le premier quart de sa carrière à Paris.

Elina Svitolina / Daria Kasatkina (n°9) : 6-0, reprise

Court Suzanne-Lenglen, troisième rotation

Avant d'aborder son cinquième huitième de finale à Paris, Elina Svitolina part avec un solide avantage psychologique. Au cours de ses six précédentes confrontations avec Daria Kasatkina, l'Ukrainienne n'a laissé filer que deux sets. Un bilan plus que solide, même si les deux joueuses n'ont foulé la même terre battue qu'à une seule occasion, à Rome en 2018.

Néanmoins, pour la première fois, Kasatkina va s'avancer dans le costume de favorite face à l'ancienne numéro 3 mondiale. A la manière de son épopée de l'an passé - et dans le style d'Iga Swiatek, qui l'avait stoppée dans le dernier carré -, elle a activé le mode rouleau compresseur et ne laisse aucune manche lui échapper.

Affronter la tête de série n°9, d'autant plus sur ocre, c'est la certitude de s'exposer à un mille-feuilles tactique et à une avalanche de variations. Mais Svitolina n'a pas oublié son tennis, malgré un break d'un an. Martina Trevisan, autre demi-finaliste de "Roland" l'an passé et éliminée au premier tour par l'Ukrainienne, peut en témoigner.