Un jour, un point culte : l'envolée de Mary

6 juin 2000 – Court Suzanne-Lenglen

Mary Pierce arrive cette année-là touchée par la grâce, épanouie comme une fleur, habitée par une mission divine depuis sa rencontre christique quelques mois auparavant. "Dès le début du tournoi, j'ai eu comme un pressentiment que j'allais gagner. Mais j'ai gardé ça pour moi…"

La Française a plutôt laissé parler la raquette, parvenant sans le moindre souci jusqu'en quarts de finale, où l'attendait son premier gros choc, contre Monica Seles. Pas simple.

Mais Pierce est envahie de bonnes ondes. Elle le prouve dès le premier jeu du match. Égalité sur son service. La Française est débordée par un enchaînement typiquement "selesien" : accélération meurtrière de coup droit long de ligne. Mary est là, mais elle accuse le coup. Deuxième couche en revers du côté opposé. Mary est encore là, mais elle vacille. Volée liftée de revers croisée. Normalement, c'est le coup du K. O.

Du Monfils avant l'heure

Mais Mary est partie comme un bolide du bon côté. Tellement vite qu'elle en a presque dépassé la balle. Celle-ci lui arrive droit dessus. Même plus le temps d'esquiver. Alors, Mary s'élève et réplique par un tweener "monfilsien" qui lobe son adversaire et retombe... pleine lucarne ! Aux manettes sur France Télévisions, Michel Drhey manque de s'étouffer . Seles est incrédule.

Mary, elle, ne peut plus s'arrêter. Prise par son élan et son enthousiasme, elle sprinte de l'autre côté. Sa course folle ne prendra fin que quatre jours plus tard, avec la coupe Suzanne-Lenglen dans les mains. 

Regardez l'envolée de Mary en vidéo.