Roland-Garros
20 Mai - 9 Juin 2024
30 mai 2009 – Court Suzanne-Lenglen
Demi-finaliste un an plus tôt à 21 ans, Gaël Monfils revient cette année-là à Roland-Garros dans le flou le plus obscur. Il n'a pu disputer qu'un match (perdu) sur terre battue dans sa saison, en raison d'une blessure au genou. Son tournoi commence d'ailleurs de manière assez surréaliste puisqu'il convoque les journalistes non pas pour annoncer son forfait, comme ces derniers en sont convaincus, mais au contraire pour confirmer sa participation.
Le reste appartient à la magie de Paris. Après deux premiers tours rondement menés, le Français affronte le dangereux Autrichien Jürgen Melzer, tête de série n°24, qu'il a eu toutes les peines du monde à battre en cinq sets au même endroit et au même stade de la compétition, l'année précédente.
Monfils met le feu au Lenglen
Jusqu'à un set partout, 2-2, le combat fait rage. Monfils obtient alors, à 15-40, deux précieuses balles de break. Pour sauver sa peau, le gaucher de Vienne au tennis bien léché se rue au filet. Service kické sur le coup droit. Monfils retourne depuis les bâches. Volée de revers dans la brèche. Monfils revient du diable Vauvert. Smash à contre-pied. La Monf, déséquilibré, se retourne prestement et parvient à remettre la balle au prix d'une horizontale digne d'un gardien de but.
Une remise anodine, mais suffisamment imprévue pour surprendre Melzer, dont la tentative d'amortie de revers est un peu longue. Plus rien ne peut arrêter Gaël, qui sprinte comme un damné, avant de conclure d'une volée rageusement déposée dans le court presque vide.
La suite n'est que folie. Monfils s'embrase et met le feu au Lenglen. Bon prince, malgré ce break cruellement encaissé, l'Autrichien vient lui taper la main au changement de côté, conscient malgré tout de la beauté de l'instant. Il est pourtant K. O. Dans les minutes qui suivent, il plonge lui aussi puisqu'il ne marquera plus que deux jeux face à un adversaire dont le parcours s'arrêtera en quarts face à Roger Federer. Melzer, lui, attendra l'année suivante pour se consoler en atteignant les demi-finales.