Simona Halep, la délivrance

Victorieuse de Sloane Stephens en trois manches (3/6 6/4 6/1 en 2h03), au terme d’une finale somptueuse et longtemps indécise, Halep est devenue la deuxième joueuse de nationalité roumaine à inscrire son nom au palmarès du simple dames de Roland-Garros. La joueuse de Constanta a succédé à Virginia Ruzici, désormais son agent, titrée lors de l’édition 1978. Pour le pays de l’Est, c’est un troisième titre à Paris, dames et messieurs confondus. Ilie Nastase avait ouvert le compteur en remportant le simple lors de l’édition 1973.

"Je n’étais peut-être pas prête à gagner cette finale. J’espère jouer une nouvelle finale ici et la gagner. C’est mon rêve." Il y a un an, après sa défaite en finale de l’édition 2017, la droitière avait fait le serment de retenter sa chance et de conquérir Roland-Garros. Le clin d’œil à sa finale de l’année dernière a été fort. Menée 6/3 et 2-0 par une Sloane Stephens sur un nuage et en contrôle, samedi, Halep est parvenue à complètement retourner la situation et chasser ses démons du passé. Au niveau scénaristique, il s'est produit l'exact inverse de sa finale perdue face à Jelena Ostapenko sur le court Philippe-Chatrier.

Au bord du gouffre au deuxième set, au septième ciel au troisième

Longtemps dominée par la puissance, le premier coup fort, la tactique et la force physique de sa rivale, la n°1 mondiale a attendu son heure avant de frapper. Plus mobile pour couvrir le terrain, plus précise en revers, capable de sortir Stephens du court avec son coup droit, elle a utilisé ses armes de la meilleure des façons pour aller chercher le débreak et renverser la vapeur au début de cette deuxième manche fondamentale. A 4-4, à huit points d'une troisième défaite en finale de Roland-Garros, c'est elle qui a été la plus solide pour remporter deux jeux de suite et donc le set. C'est à ce moment-là que la rencontre a tourné.

La suite a ressemblé à un cavalier seul. En position de force, et plus acclamée que jamais, par le public du court Philippe-Chatrier, Halep s'est envolée vers le sacre. Dans ce dernier acte, où Stephens a accusé le coup sur tous les plans, la patronne du circuit féminin n'a laissé qu'un petit jeu en route (6/1). Son sacre a été celui de l’intelligence de jeu et surtout de la résistance mentale. Et c'était magnifique à voir.