Federer, le retour tant attendu

405 jours… C’est le temps qui se sera écoulé entre la défaite de Roger Federer contre Novak Djokovic en demi-finale de l’Open d’Australie 2020, et son retour à la compétition mercredi à Doha où il s’était imposé en 2005, 2006 et 2011.  

Un an, un mois et onze jours pendant lesquels le Suisse aura subi deux opérations du genou avant de soigner sa rééducation et préparer son retour sur le circuit. 

D’abord contraint à une arthroscopie au niveau du genou droit en février 2020, l’actuel n°6 mondial avait espéré revenir plus tôt mais des douleurs apparues lors de sorties en vélo, l’avaient contraint à changer ses plans. Après une nouvelle opération en juin dernier, le Suisse a privilégié la prudence et pris son temps pour préparer son corps à un retour à la compétition. 

Lui qui fêtera ses 40 ans en août prochain aurait pu s’inquiéter du temps perdu loin des terrains mais il préfère positiver. "J’ai joué presque 1500 matchs… les pauses sont toujours les bienvenues. Je crois vraiment que le temps perdu pendant les blessures peut se rattraper en fin de carrière, a commenté l’ex-numéro un mondial ravi de retrouver le circuit. Ça m’a manqué ! Ma deuxième famille, comme j’appelle le circuit, m’a manqué !"

Si le Suisse, déjà très satisfait de pouvoir jouer sans douleur, préfère tempérer les attentes autour de sa reprise, il concède tout de même qu’il ne sait pas exactement à quoi s’attendre. "Mes attentes sont très basses mais j’espère que je peux me surprendre et peut-être en surprendre d’autres. Je sais que les gens pensent que les critères d’évaluations seront seulement les titres, les trophées, les finales et demi-finales et ça me plait que les gens pensent à moi de cette façon mais, honnêtement, les attentes sont ailleurs pour moi.

Peu importe comment va se passer ce tournoi, je serai heureux en quittant le court car j’aurai rejoué un tournoi. Je sais qu’il reste du travail pour devenir plus fort, meilleur, plus rapide et tout ça… Mais je vais peut-être me surprendre. Je l’ai déjà fait à l’entraînement ces trois dernières semaines. J’ai été surpris de voir à quel point les choses se sont bien passées. Mais on sait que les matchs sont une autre histoire, donc pour l’instant je prends juste jour après jour."

Aussi bien qu'en 2017 ?

"C’est excitant d’être de retour, de revoir tous les joueurs… J’ai hâte de commencer." Ce nouveau départ aura lieu mercredi face à Jérémy Chardy ou Dan Evans. 

Et peu importe ce qu’il adviendra lors de ce premier match, les adversaires de Roger Federer savent qu’ils devront s’attendre à tout face à lui dans les prochaines semaines. 

En 2017, après sa première grosse pause dans sa carrière pour une opération du genou gauche, il avait ajouté deux titres du Grand Chelem (Open d’Australie et Wimbledon) à son palmarès avant de remporter un 20e titre majeur à Melbourne l’année suivante. 

"L'histoire n'est pas finie..."

Même s’il assure ne pas se focaliser sur ce record (désormais co-détenu avec Rafael Nadal devant Novak Djokovic (18)), Roger Federer, déjà à la tête de 103 titres, rêve évidemment de soulever d’autres trophées… "J’ai juste l’impression que l’histoire n’est pas encore finie… La retraite n’a jamais vraiment été à l’ordre du jour. L’une de mes motivations à revenir est que j’ai envie de rejouer contre les meilleurs joueurs, de jouer les plus gros tournois, de les gagner j’espère et de faire partie des débats. "

Course aux records

Et si un sujet revient souvent au cours des discussions c’est bien la course au plus grand nombre de Grands Chelems… "Ce que Novak et Rafa ont fait dernièrement est extraordinaire. Ils n’ont pas 25 ans non plus ! Ils semblent au meilleur de leur forme, ce qui est génial pour le tennis et pour la compétition. 

Je suis dans une situation différente mais évidemment on aime garder chaque record. Mais tous les records sont faits pour être battus. Ces gars sont incroyables, on le sait tous ! J’espère qu’ils vont continuer comme ça, j’espère qu’ils vont réussir tout ce qu’ils veulent et qu’ils n’auront aucun regret. On veut tous arrêter sans aucun regret et je pense que de ce point de vue-là, on dort tous très bien la nuit."

Mais avant d’arrêter, le Big Three au complet pourrait encore nous faire tous rêver !