La saga des Héritiers, 9 : Daniil Medvedev

 - Romain Vinot

Ils ont brillé en 2018 et sont l'avenir. Tennis, personnalité, hobbies : on vous dit tout. Huitième volet : Daniil Medvedev.

Daniil Medvedev at Roland-Garros 2018©Corinne Dubreuil/FFT

Vainqueur de trois tournois cette saison (Sydney, Winston-Salem, Tokyo), Daniil Medvedev (22 ans) a terminé la saison 2018 dans 16e mondial, le meilleur classement de sa carrière.

Le natif de Moscou, qui s'est entouré d'un staff français dès ses débuts en pro, a pris son temps pour éclore et confirmer les espoirs placés en lui. Si la route est longue - notamment en Grand Chelem -, il connait ses axes de progression et espère franchir un nouveau cap en 2019.

(Re)découverte.

L'accent du sud

Né à Moscou en 1996, Daniil Medvedev a succombé aux charmes du tennis en regardant jouer son illustre compatriote, Marat Safin.

Mais s'il résidait encore en Russie lors de son intégration dans le circuit junior, c'est en rejoignant sa sœur Elena dans l'Hexagone qu'il a franchi un palier.

Depuis quatre ans, il progresse et gagne des titres sous la houlette de Gilles Cervara au sein de l'académie Jean-René Lisnard de Cannes. On comprend mieux sa maîtrise de la langue de Molière.



"L'ours" veut se faire un prénom

Lors de ses premières apparitions en pro, observateurs et spécialistes ont rapidement fait le rapprochement entre Daniil et Andreï Medvedev. Sauf que l'Héritier n'a aucun lien de parenté avec le finaliste de Roland-Garros en 1999.

"Il est Ukrainien, je suis Russe", a-t-il rétorqué avec le sourire à un journaliste qui lui a récemment posé la question. Même constat concernant Dmitri, ancien président russe qui ne fait pas non plus partie de la famille.

En attendant que tout le monde se fasse à son prénom, ses amis l'appellent "l'ours" rapport à son nom (medved en russe), sa taille (1m98) et son caractère ! Plus facile à retenir.

Daniil Medvedev hitting a forehand at the 2018 Rolex Paris Masters©Corinne Dubreuil/FFT
Une progression éclair


S'ils sont nombreux à vouloir prendre la relève, peu sont les jeunes joueurs à pouvoir se targuer d'une progression plus rapide que celle de Daniil Medvedev. S'il n'a pas spécialement brillé ou performé en junior, il est en revanche passé de la 329e place mondiale à la 99e durant la seule année 2016 en pro.

Une performance remarquable qui lui a valu de remporter le concours "Young Guns" organisé par l'un de ses équipementiers et d'empocher 50 000 dollars pour étoffer sa structure d'entraînement. Remise à Londres en novembre 2017, cette récompense lui avait permis de goûter l'ambiance du Masters. Nul doute qu'il espère bientôt s'asseoir à la table des participants.



Masters Next Gen et nouvelles règles


D'ailleurs, en novembre 2017, ses bonnes prestations lui ont permis de participer au Masters Next Gen de Milan, nouveau tournoi réunissant les huit meilleurs joueurs de moins de 21 ans de l'année.

Eliminé en demi-finale, il a tout de même pu tester en avant-première les nouvelles règles qui pourraient être adoptées dans un futur proche : sets en quatre jeux gagnants, fin du let au service, fin des avantages et mort subite à 40 A, limite de temps pour le service, présence de l'entraîneur, etc.




S'il a globalement apprécié l'expérience, le déplacement autorisé des spectateurs pendant l'échange l'a perturbé. "C'est l'innovation que j'aime le moins et avec laquelle j'ai eu le plus de mal. C'est même sans doute la seule que je n'ai pas du tout aimé [...] On a besoin de calme pendant l'échange".

Parole d'un joueur qui a parfois justement du mal à garder son sang-froid.



Nerveux et imprévisible

Calme et posé dans la vie de tous les jours, Daniil s'emporte encore trop facilement sur les courts. Une nervosité qui engendre parfois des gestes regrettables, à l'image du fameux lancer de monnaie au pied de la chaise de l'arbitre après sa défaite conte Ruben Bemelmans au deuxième tour de Wimbledon en 2017.

Frustré et déçu de s'incliner à ce stade après une entrée en lice victorieuse face à Stan Wawrinka, il n'a pas eu le bon comportement et s'en est excusé après la rencontre : "Dans le feu de l'action, j'ai mal réagi et je vous présente mes excuses. Mon geste n'avait pas de signification, c'était juste stupide".



Passionné de foot, phobique des araignées !

Cet été, nul doute que Daniil a apprécié la Coupe du Monde de football, organisée dans son pays. S'il n'aurait pas été contre embrasser une carrière professionnelle, il se contente finalement de suivre les matchs des grands clubs européens et particulièrement du Bayern Munich.

Evidemment, être fan du club bavarois n'empêche pas de faire un selfie avec d'autres stars du football lorsque l'occasion se présente. Dans une interview accordée au site We love tennis, Daniil évoque aussi sa passion pour le cinéma et sa phobie des araignées !

"Je déteste les insectes et plus particulièrement les araignées. J'essaye de dominer cette peur mais je n'y arrive pas. En même temps, je dois dire aussi que je n'en rencontre pas souvent", a-t-il confié.  

Son cœur n'est plus à prendre


Alors que certains joueurs essaient de cacher au maximum leur vie privée, Daniil Medvedev n'a pas hésité à partager son bonheur sur les réseaux sociaux lorsqu'il a épousé sa petite amie Daria en septembre.

Un mariage réussi quelques jours avant... un match de Coupe Davis ! "J’avais très peur que le mariage ne me permette pas de bien performer, mais finalement, tout s'est bien passé", a-t-il déclaré après la compétition. Un bonheur ne vient jamais seul, paraît-il.