WTA / ATP : Krejcikova renverse Swiatek, Djokovic confirme

 - Romain Vinot

Barbora Krejcikova, Elise Mertens, Novak Djokovic et Taylor Fritz ont tous brillé ce week-end.

Barbora Krejcikova / Open d'Australie 2022©Corinne Dubreuil / FFT

Une nouvelle intense semaine de tennis s’est conclue ce week-end par des finales qui ont tenu leurs promesses. A Ostrava, Monastir, Astana et Tokyo, les stars de la WTA et de l’ATP ont réjoui les fans.

Krejcikova, prophétesse en son pays

Le défi était de taille pour la championne de Roland-Garros 2021. Sur ses terres en République Tchèque, la récente gagnante du WTA 250 de Tallin affrontait l’invincible Iga Swiatek en finale. Auréolée d’un deuxième sacre en Grand Chelem cette saison à New York, la numéro un mondiale abordait cette dernière rencontre avec une confiance énorme, boostée par ses incroyables stats. Titrée lors de ses 10 précédentes finales, la Polonaise n’avait plus connu la défaite à se stade de la compétition depuis sa première tentative, à Lugano en 2019.

Bien lancée par un début de match canon (5-1) celle qui a signé sa 60e victoire de la saison (!) en demi-finale face à Ekaterina Alexandrova a vu son adversaire recoller à 5-5 avant de finalement parvenir à boucler la manche (7/5). Un scénario cruel qui n’a pas coupé les jambes de Barbora Krejcikova, bien au contraire. Très entreprenante depuis le fond du court, la nouvelle 14e joueuse au classement a profité des moindres failles adverses pour rester dans la partie et égaliser au terme d’un tie-break bien négocié (7/6(4)). De plus en plus intense et indécise, la rencontre a finalement basculé sur un break blanc à 4-3, offrant ainsi la possibilité à la Tchèque de servir pour le gain de ce match de très haut niveau. Sur sa sixième opportunité, un ace extérieur est venu mettre fin à ce thriller de 3h16, l’un des plus beaux de l’année sur le circuit WTA (5/7, 7/6(4), 6/3).

Avec ce prestigieux succès, l’ancienne n°2 mondiale confirme pleinement son come-back, après une saison gâchée par les blessures et en deçà de ses espérances. "Ma blessure et le fait d’être absente pendant trois ou quatre mois ont rendu mon retour difficile, a-t-elle analysé après sa finale. Je suis simplement heureuse d’avoir enfin retrouvé ma forme et mon niveau. Il y a eu beaucoup de travail, des jours difficiles et de nombreuses émotions… Je ne sais pas vraiment ce qui m’a servi de déclic, je pense que c’est simplement le fait de travailler dur, d’avoir confiance et de croire que ma chance allait se présenter". Une belle série de neuf victoires consécutives qui illumine sa fin de saison et promet beaucoup pour celle à venir.

Djokovic enchaîne à Astana

Lorsqu’on parle de série de succès, difficile de ne pas s’attarder sur celle de Novak Djokovic. Déjà vainqueur à Tel Aviv la semaine passée, le Serbe comptabilise désormais 16 victoires consécutives sur le circuit et n’a plus perdu depuis son quart de finale à Roland-Garros face à Rafael Nadal (soit 25 succès lors de ses 26 dernières sorties). Et si certaines interrogations planaient pour son retour à la compétition en Israël, sa nouvelle démonstration à l’ATP 500 d’Astana a définitivement mis tout le monde d’accord : le "Djoker" est de retour et fera partie des prétendants crédibles au Rolex Paris Masters et au Masters de Turin pour lequel il est désormais officiellement qualifié.

Cette semaine encore, le recordman de semaines passées sur le trône du tennis mondial n’a pas perdu la moindre manche, écartant tour à tour Garin, van de Zandschulp, Khachanov, Medvedev et enfin Stefanos Tsitsipas. Une finale au cours de laquelle il n’a laissé que des miettes à son adversaire, qui n’a pas eu le loisir de se procurer la moindre balle de break. Agressif à la moindre opportunité, "Nole" n’a commis que sept fautes directes durant toute la partie et a dicté le jeu, qu’il s’agisse de prolonger ou de raccourcir les échanges. De quoi remporter sans trembler le 4e titre de sa saison (après Rome, Wimbledon et Tel Aviv), le 90e de sa carrière (6/3, 6/4 en 1h16).

Absent à l’Open d’Australie et à l’US Open, privé de points à Wimbledon, le Serbe n’a pas le classement qu’il mérite (il occupe actuellement le 7e rang mondial) et ses récentes performances le rappellent. Au vu de sa forme et de son appétit, difficile de ne pas voir en lui le grand favori des ATP Finals. "Physiquement, je me sens bien et je joue bien. Je ne vois pas pourquoi je devrais ralentir. Évidemment, je veux toujours jouer les plus grands tournois a-t-il confié. Aujourd’hui, Carlos est n°1 et il y a plein de jeunes qui arrivent, je veux encore rivaliser avec eux. Peu importe l'endroit où je joue un tournoi, c'est pour le gagner. J'ai toujours pensé comme ça et ça ne changera jamais". Ses adversaires sont plus que prévenus.

Fritz, un troisième titre et le top 10

Si la saison de Novak Djokovic est particulière à bien des égards, celle de Taylor Fritz est sans aucun doute la plus aboutie de sa carrière. Déjà vainqueur de son premier Masters 1000 en mars à Indian Wells et de l’ATP 250 d’Eastbourne en juin, l’Américain a complété sa jolie panoplie 2022 par l’ATP 500 de Tokyo. En finale, il est venu à bout de son compatriote et homme en forme Frances Tiafoe (7/6(3), 7/6(2)) au terme d’une rencontre où les deux hommes ont brillé sur leurs engagements. Un score quelque peu surprenant puisque le demi-finaliste du dernier US Open restait sur 13 tie-breaks remportés consécutivement.

Ce succès, acquis après avoir passé une semaine en quarantaine suite à un test Covid positif, est également synonyme de première entrée dans le Top 10 pour le natif de Rancho Santa Fe, un événement pour les Etats-Unis depuis Jack Sock en 2017. "Pour chaque joueur, le Top 10 est une étape importante et un objectif qu’on veut cocher, a-t-il expliqué après sa victoire face à Denis Shapovalov dans le dernier carré. Evidemment, tout le monde veut être top 5 ou numéro un mondial mais quoi qu’il arrive je serai toujours un joueur ayant atteint le top 10, on ne pourra jamais me l’enlever".

Désormais 8e mondial et 7e à la Race, Taylor Fritz pourrait connaître une autre grande première en disputant les ATP Finals de Turin. Une qualification qui passera sans doute par une perf’ du côté du Rolex Paris Masters où il avait été éliminé en quarts de finale par Novak Djokovic l’an passé.

Mertens stoppe Cornet

En lice pour décrocher un 7e titre en carrière après une très belle semaine sans concéder la moindre manche à Monastir, Alizé Cornet a subi la loi d’Elise Mertens en finale (6/2, 6/0 en 1h21). Très agressive en retour, la Belge a d’abord sauvé trois balles de break en début de rencontre avant de s’envoler vers la victoire. Ne montrant absolument aucun signe de faiblesse, elle n’a pas desserré l’étau jusqu’à la balle de match, synonyme de premier titre cette année, son 7e en carrière.

Un trophée mérité qui lui permet de grimper à la 36e place au classement WTA. "Ce titre représente énormément pour moi. J’ai eu une année difficile et quand on m’a dit que je participais à ma première demi-finale cette saison, je me suis dit ‘OK, on est en octobre et il n’est jamais trop tard pour commencer l’année ou la terminer sur une bonne note’ a-t-elle lucidement évoqué. Ça permet de reprendre confiance et ça donne un petit coup de pouce pour continuer à travailler. Il ne faut jamais cesser d’y croire".

Le clan français, qui a tenu les premiers rôles toute la semaine à Monastir, a tout de même assisté au sacre de Kristina Mladenovic en double, en compagnie de Katerina Siniakova, l’habituelle partenaire de Barbora Krejcikova !