Brisbane : Rafael Nadal, retour gagnant

Ce mardi, les yeux de tous les amateurs de tennis étaient rivés sur l’ATP 250 de Brisbane. Absent des terrains depuis 349 jours et sa défaite au deuxième tour de l’Open d’Australie 2023, Rafael Nadal y effectuait son grand retour en compétition officielle. Précis, véloce et toujours aussi puissant, l’homme aux 22 titres du Grand Chelem a impressionné.

Un succès rondement mené

En ces premiers jours de janvier, il est de coutume de prendre quelques bonnes résolutions et de souhaiter le meilleur aux gens qu’on aime. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les fans de Rafael Nadal auraient difficilement pu espérer un plus beau come-back pour leur champion. Opposé à Dominic Thiem dans un duel qui fleurait bon Roland-Garros, l’actuel 672e mondial ne s’est pas contenté de dépasser Ivan Lendl en glanant la 1069e victoire de sa carrière. Il l’a fait avec la manière (7/5, 6/1 en 1h29).

Une affiche alléchante et très attendue mais également entourée d’un nuage d’incertitudes concernant les capacités physiques et tennistiques du Majorquin. Si sa montée en puissance ne faisait aucun doute au vu de ses récents entraînements, les interrogations à propos de sa compétitivité en match officiel étaient légitimes. Au lendemain de sa défaite en double en compagnie de Marc Lopez, il a apporté des réponses plus que satisfaisantes.

Face à un adversaire qu’il n’avait plus affronté depuis la phase de poule du Masters 2020, le protégé de Carlos Moya a rapidement pris les choses en main. Particulièrement efficace sur sa mise en jeu (90% de points gagnés derrière sa première, 80% derrière sa seconde), il a patiemment attendu la fin de la manche pour porter l’estocade. A 6-5 en sa faveur, il a serré le jeu sur l’engagement adverse pour obtenir ses quatre premières balles de break et donc, de set. Une grossière faute en coup droit de l’Autrichien lui a alors permis de basculer en tête, sous les applaudissements de son clan et de l’ensemble du stade.

Une fin de première manche synonyme de libération pour l’un et de gros coup au moral pour l’autre. Une brèche psychologique dans laquelle l’homme aux 92 titres s’est engouffré pour s’envoler dans le deuxième set. Auteur d’un break d’entrée sur un passing magnifique, il a su serrer le jeu lorsqu’il s’est retrouvé mené 15-30 pour la première fois de la rencontre, le tableau des scores affichant déjà 3-1. En prenant une troisième fois l’engagement adverse, il a scellé le sort de ce match de reprise et n’a absolument pas tremblé au moment de conclure. Un succès convaincant et sans fausse note qui pousse évidemment à l’optimisme.

Un niveau de jeu très rassurant

Parce qu’au-delà du score et de l’opportunisme du natif de Manacor dans les moments clés, c’est bien la qualité de son tennis que l’on retient à l’issue de cette première sortie. Contrairement à ses précédents retours à la compétition, il a très rapidement fait preuve de justesse dans ses coups et ses déplacements. Agressif dès les premières frappes de balle, il a parfaitement utilisé son coup droit lasso pour cadenasser et déborder son adversaire. Et s’il n’a pas eu à effectuer de trop nombreuses courses vers l’avant, il a su faire preuve de vivacité et d’explosivité lorsque la situation s’y prêtait.

Enfin, et c’est peut-être le plus important, il n’a connu aucune alerte physique et n’a rien perdu de son attitude de guerrier. Le poing serré pendant la partie et le sourire jusqu’aux oreilles lors de l’interview d’après-match, "Rafa" semble bel et bien porté par une irrépressible envie de jouer et de profiter d’une année pleine sur les courts. "Après une des années les plus difficiles de ma carrière, c’est un jour important et très émouvant pour moi, a-t-il confié. Après un an sans jouer, j’ai la chance de pouvoir revenir et d’évoluer à un niveau très positif devant un public extraordinaire. C’est quelque chose qui nous rend fiers mon équipe et moi."

Un retour plus que réussi, presque comme si de rien n’était, que l’Espagnol tentera désormais de confirmer face à Jason Kubler au prochain tour. L’occasion de lever un dernier doute quant à sa capacité à enchaîner les rencontres et de retrouver cette fameuse routine de tournoi qui lui a tant manqué.