Les 5 matchs à suivre ce lundi

 - Iris Chartreau et Rémi Bourrieres

Avec, en vedette, un duel pour les puristes entre Grigor Dimitrov et Stefanos Tsitsipas.

Sofia Kenin (n°4) - Fiona Ferro (49e) : le bal des princesses

Court Philippe-Chatrier, 4e rotation

La Française vient d'atteindre son premier huitième de finale dans un tournoi majeur. L'Américaine en avait fait de même ici l'an passé en battant Serena Williams. Depuis, elle a fait bien du chemin, jusqu'à remporter en début d'année un sacre surprise à l'Open d'Australie, son premier en Grand Chelem, à 21 ans.

On souhaite à Fiona Ferro de connaître une courbe de progression aussi vertigineuse. En tout cas, sa collaboration entamée l'an dernier avec Emmanuel Planque lui a fait passer un énorme cap, à 23 ans. Depuis la reprise post-confinement, la Niçoise native de Belgique reste sur 18 victoires consécutives, en incluant les deux étapes du Challenge Elite FFT cet été. Il est vrai aussi qu'elle a été forfait pour la tournée américaine en raison d'un œdème osseux à la côte, qu'on espère être définitivement derrière elle.

Mais à propos de cap, celui incarné par Sofia Kenin en est un encore supérieur. L'Américaine aux origines russes et au lancer de balle à l'aveugle, qui a longtemps travaillé dans sa jeunesse avec l'ancien joueur français Cyril Saulnier, a acquis une régularité qui laisse pantois. Du genre jamais contente, toujours pressée et naturellement confiante, elle ne donnera rien à la Française, c'est sûr. Celle-ci devra aller chercher son exploit à la force de son énorme coup droit.

Ons Jabeur (n°30) - Danielle Collins (57e) : le choc des mondes

Court Suzanne-Lenglen, 2e rotation

Beaucoup de talent attendu sur le court, avec ce duel entre deux jeunes femmes de 26 ans qui s'appuient sur des armes très différentes, sans jamais négliger le spectacle.

Un duel qui, vu par le prisme du classement et de l'expertise de la terre battue, semble pencher du côté d'Ons Jabeur. La Tunisienne à la main cousue d'or ne cesse de hisser haut les références du tennis arabe : première à atteindre les quarts de finale d'un Grand Chelem en début d'année en Australie, elle pourrait en faire de même à Paris, où son 3e tour atteint en 2017 constituait de toute façon déjà un record. La championne juniors de l'édition 2011, dont l'objectif à court terme est d'intégrer le top 20, se régale des conditions, en cette année où son sens de l'amortie s'avère redoutable. 

Danielle Collins n'a pas les mêmes références sur terre battue mais elle s'y débrouille beaucoup mieux depuis qu'elle a pris pour coach l'Espagnol Nicolas Almagro. On l'a vu au tour précédent, où l'Américaine, qui a longtemps étudié avant de se lancer sur le circuit (avec un double titre universitaire à la clé), a proposé un tennis puissant et varié pour sortir Muguruza après avoir été menée 4-2, deux balles de 5-2 au 3e set.

Demi-finaliste à l'Open d'Australie 2019, la Floridienne n'est pas la joueuse la plus constante. Mais quand elle est "dedans", elle est redoutable. Et il se trouve qu'elle est "dedans"...

Petra Kvitova (n°7) – Zhang Shuai (39e) : les chics filles

Court Philippe-Chatrier, 1ère rotation

Un match de tennis se joue rarement au baromètre de la popularité, mais il se dit qu'on aura là, face à face, deux des joueuses les plus gentilles du circuit. Bon, Zhang Shuai n'a pas été particulièrement sympathique avec les Françaises depuis le début du tournoi puisqu'elle a sorti Alizé Cornet puis Clara Burel au terme de deux combats très accrochés. Mais les mots particulièrement bienveillants qu'elle a eus ensuite à l'égard de la jeune Bretonne accréditent la thèse d'une jeune femme pleine d'empathie.

Petra Kvitova, elle aussi, a sorti une Française (Océane Dodin au premier tour) et s'est frottée samedi à la nouvelle génération, en l'occurrence la Canadienne Leylah Fernandez, contre laquelle elle était menée 5-1, balle de 6-1 au premier set.

Évidemment, la gauchère tchèque au tennis cristallin part favorite, forte de ses deux titres en Grand Chelem, face à une joueuse qui, à 31 ans, n'a jamais fait mieux que quart de finale (Open d'Australie 2016, Wimbledon 2019).

Mais dans ce Roland-Garros féminin de toutes les surprises, on ne jure plus de rien. Ou plutôt si, on jurerait que la combativité de la Chinoise, la première à atteindre la deuxième semaine à Roland-Garros depuis Li Na en 2012, pourrait aussi pousser régulièrement la Tchèque à la faute. A condition de mettre un peu de méchanceté dans son jeu.

Novak Djokovic (n°1) - Karen Khachanov (n°15) : le choc des extrêmes

Court Philippe-Chatrier, 3e rotation

Le meilleur retourneur du monde face à l’un des cogneurs du circuit. Novak Djokovic a déjà croisé le chemin de Karen Khachanov à quatre reprises, pour trois succès. Mais ces deux-là ne se sont jamais affrontés sur terre battue.

Certes, l'ocre n’est pas la surface favorite de Khachanov, alors que Novak Djokovic maîtrise parfaitement l’art de la glissade. Mais le Russe s’est entraîné pendant quatre ans sous la houlette d’un Espagnol, Galo Blanco, avec qui il a travaillé sa stratégie sur terre à Barcelone.

Le 16e mondial a d’ailleurs prouvé qu’il s’adaptait très bien à l’ocre parisienne, où il reste sur trois deuxièmes semaines et surtout un quart de finale l’an dernier. Au tour précédent, Cristian Garin, pourtant un terrien pur jus avec deux titres au compteur cette saison, a plié devant ses assauts répétés.

Khachanov détient aussi un autre atout, celui de savoir comment battre le Serbe. Il l’a déjà fait par le passé, en finale du Rolex Paris Masters 2018. Il est donc convaincu que le défi, aussi immense soit-il, n’est pas impossible à relever. Avec sa puissance, ce cogneur pourrait donc poser quelques problèmes à Novak Djokovic. Les premiers de la quinzaine pour le Serbe, qui n’a pas eu à affronter le moindre top 50 jusqu’à présent et a balayé tous ses adversaires en trois manches.

Novak Djokovic, Roland-Garros 2020, 3e tour©Clément Mahoudeau / FFT

Stefanos Tsitispas (n°5) / Grigor Dimitrov (20e) : le rendez-vous des esthètes

 Court Philippe-Chatrier, 2e rotation

Les amateurs de revers à une main vont être servis avec cette affiche d’esthètes. Stefanos Tsitsipas et Grigor Dimitrov s’affrontent pour la première fois sur le circuit. Les deux joueurs au toucher de balle soyeux et à la technique admirée des puristes espèrent franchir le mur des huitièmes de finale pour la première fois à Roland-Garros.

L’aérien Grigor Dimitrov a atteint le dernier carré dans les trois autres Majeurs, mais son aventure à Roland-Garros a souvent été contrariée prématurément. Sa dixième participation pourrait être la bonne. Dans des conditions plus humides que d’habitude, avec un rebond moins haut, le Bulgare arrive à exprimer d’avantage son jeu d’attaque et à mieux exploiter la diversité des angles offerte par son revers.

L’ancien 3e joueur mondial possède l’avantage d’avoir passé peu de temps sur le court, avec trois victoires expédiées en trois manches. Il a même profité de l’abandon de Roberto Carballes Baena au début du troisième set lors de son troisième tour.

Comme l’an passé, Stefanos Tsitsipas est arrivé à Paris confiant, après une transition réussie sur terre battue à Hambourg (défaite en finale face à Andrey Rublev). La tête de série numéro 5 a cependant bien failli prendre la porte dès son entrée en lice. Mené deux sets à zéro par Jaume Munar, il a dû lutter pour s’imposer en 3h12 de jeu. La suite a été plus tranquille, avec un succès en trois manches face à Pablo Cuevas et une victoire acquise en 1h20 sur l'abandon d'Ajlaz Bedene, blessé au pied. Le Grec aura donc eu le temps de récupérer et toutes les conditions sont réunies pour un duel au sommet de l'Olympe.

Grigor Dimitrov, Roland-Garros 2020, 2e tour©Nicolas Gouhier / FFT

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