Kenin comme une grande

 - Rémi Bourrieres

L'Américaine s'est appuyée sur sa force mentale et son sens du jeu pour se qualifier pour la finale.

Sofia Kenin, Roland-Garros 2020, demi-finales©Nicolas Gouhier / FFT

Pour ceux qui avaient encore un petit doute, désormais, il n'y en a plus ! Sofia Kenin (n°4) fait bel et bien partie des toute meilleures joueuses au monde. On serait même tenté de dire qu'elle est la toute meilleure en ce moment. Elle l'a confirmé en se qualifiant pour la finale de Roland-Garros aux dépens de Petra Kvitova (n°7), 6/4, 7/5 en 1h44, à l'issue d'une demi-finale où elle a fait l'étalage, une fois de plus, de ses immenses qualités mentales et de son grand sens du jeu.

"Jouer deux finales de Grand Chelem dans la même année, c'est incroyable. Je suis vraiment heureuse de tout ce qui m'arrive en ce moment", s'est exclamée la n°6 mondiale (qui deviendra n°3 en cas de sacre samedi), pourtant pas du genre à s'enflammer.

Avec un vent tournoyant qui n'a pas aidé les joueuses à pratiquer leur meilleur tennis, l'Américaine a fait preuve de beaucoup d'abnégation pour résister aux assauts cristallins de la grande joueuse tchèque. Ainsi qu'au double retour de celle-ci, à la fois dans le premier set, où Kenin menait 4-1, double break, et dans le deuxième set, où elle s'était détachée 5-3.

A l'inverse, Kvitova s'est montrée la plus fébrile sur les points importants, à l'image de cette balle de 6-6 manquée d'un coup droit dans le filet, et de son faible 17 % de balles de break converties (2/12).

Un chiffre à mettre en balance avec les 4 balles de break sur 5 converties par l'Américaine, pour qui ce dialogue service/retour a probablement été la clé du match :

"J'ai bien retourné aujourd'hui. Je connaissais plus ou moins les zones sur lesquelles elle aime servir sur les points importants, cela m'a aidé. Comme je ne peux pas rivaliser avec elle en puissance, il fallait que je me mette en position de dicter les échanges., ne pas lui donner de balle facile et bien servir. C'est ce que j'ai essayé de faire, notamment en passant beaucoup de premières balles (69 %, ndlr)."

A 21 ans, Sofia Kenin tentera donc de remporter son deuxième titre du Grand Chelem, neuf mois après son premier sacre majeur à l'Open d'Australie. En finale, elle retrouvera l'invitée surprise de ce Roland-Garros, la Polonaise Iga Swiatek, qui l'avait battue ici chez les juniors en 2016. Il lui faudra être forte, là encore. Dans sa tête comme dans son jeu.