5 choses à savoir sur... Juan Ignacio Londero

 - Julien Pichené

Focus sur le moins connu des huitièmes de finaliste : l'Argentin Juan Ignacio Londero.

Juan Ignacio Londero©Pauline Ballet / FFT

Il a soulevé son premier trophée... dès son deuxième tournoi !

C'était il y a quatre mois à Cordoba, une nouvelle étape du circuit ATP, où Juan Ignacio Londero (alors 112e) avait reçu une invitation en tant que local de l'étape. Alors qu'il n'avait disputé qu'un seul match ATP (à Bastad l'an passé).

L'Argentin a fait honneur au cadeau en engloutissant une sacrée brochette de forçats de la terre battue : Nicola Jarry, Lorenzo Sonego, Pedro Cachin, Federico Delbonis et Guido Pella en finale.

"Remporter mon premier titre à 40 km de chez moi, devant toute ma famille et mes amis, c'est formidable !" Après huit saisons passées à vivoter en troisième ou deuxième division (Futures et Challengers), il intégrait enfin le top 100 (il est aujourd'hui 78e) pour s'offrir une nouvelle vie. À 25 ans !

Pourquoi une éclosion si tardive ? Comme lui-même ne s'y attendait pas, il ne parvient pas à l'expliquer :

"Je ne m'attendais vraiment pas à tout ça. Je ne pensais jamais gagner un titre ATP ! À la rigueur, disputer une demi-finale ou un quart de finale un jour, mais c'est tout. J'avais des doutes. Mais ce résultat n'est pas tombé du ciel. J'ai travaillé dur..."



Il dispute son premier tournoi du Grand Chelem

Désormais du bon côté du "cut" pour disputer les tournois majeurs sans avoir à passer par les qualifications, Juan Ignacio Londero dispute ici son premier tournoi du Grand Chelem.

Cette nouvelle expérience se solde par un conte de fées. L'Argentin a commencé par battre son premier joueur du top 20, Nikoloz Basilashvili (n°15), avant d'enchaîner avec une victoire sur Richard Gasquet (42e) puis Corentin Moutet (102e), contre lequel il a disputé et remporté son premier match en cinq sets.

"J'ai l'impression d'être dans un rêve", a-t-il déclaré. Il est vrai que peu de joueurs se sont faufilés jusqu'aux huitièmes de finale dès leur première participation dans un tournoi majeur. Le dernier en date : David Goffin, ici même, en 2012.



Il est fan de Nalbandian et... très bruyant

Fan de David Nalbandian (demi-finaliste à Roland-Garros en 2006) durant l'adolescence, Juan Ignacio Londero propose un tennis différent de celui pratiqué par son célèbre compatriote. La lourdeur de sa frappe et son envie rappellent une ribambelle d'autres Argentins dont le colt était toujours fumant sur terre. "J'ai joué toute ma vie sur cette surface, qui est celle qui colle le mieux à mon jeu."

Regarder jouer Londero, c'est revoir Alberto Mancini, Augustin Calleri, José Acasuso ou Mariano Zabaleta etc... Mais d'un point de vue sonore, le bizut se rapproche plus d'un Gaston Etlis ou d'un Marcelo Charpentier, deux Argentins moins connus du grand public dont les terribles râles avaient fait trembler les tribunes des courts annexes à la fin des années 1990.

Il a failli tout arrêter... faute d'argent !

Les mugissements de Juan Ignacio Londero prennent un sens presque romanesque lorsque l'on connaît son histoire. En 2017, faute de moyens financiers suffisants pour poursuivre sa quête d'une place au soleil en sillonnant les tournois du monde entier, Londero a pensé tout arrêter.

"Il y a beaucoup de dépenses. Il faut payer ses billets d'avion, son entraîneur. On voyageait tout le temps. Toutes les semaines. Il m'arrivait de penser à l'argent en plein match. Je me disais parfois : là je n'ai pas le droit de perdre, car j'ai besoin de cet argent !"

Durant cette mauvaise passe, l'Argentin a même envisagé de quitter l'Argentine pour battre pavillon mexicain. "J'aurais pu ainsi jouer la Coupe Davis pour le Mexique et bénéficier de plus de moyens."

Des idées qu'il a finalement abandonnées, préférant plutôt continuer le tennis en changeant de méthode de travail. Depuis plusieurs mois, c'est peut-être la clé de sa réussite : Londero travaille avec un psy et s'est mis... au yoga.

Juan Ignacio Londero©Cédric Lecocq / FFT

Et son film préféré est ?

Éloignez les âmes cinéphiles ! Dans le domaine, Londero fait certes preuve d’une parfaite cohérence : ses goûts ressemblent à son jeu. Son cinéma de prédilection est tout en bruit et fureur. Trêve de suspens, la réponse est la série des "Fast and furious". Et à part les bolides ? Rien de doux non plus : il aime Batman, l’électro et regarder MTV.