Victoria Azarenka : elle est (enfin) de retour !

 - Emmanuel Bringuier

"Vika" peut enfin quitter le territoire américain avec son fils Léo. Et donc jouer sur la terre européenne.

Victoria Azarenka in Roland-Garros 2018©Corinne Dubreuil/FFT

La Biélorusse a obtenu de quitter le territoire américain avec son fils Léo et donc de pouvoir participer à la tournée européenne sur terre battue. Inscrite à Madrid, elle est opposée ce samedi à la Serbe Aleksandra Krunic. Mais "Vika" peut-elle jouer les premiers rôles sur ocre ? Et à Roland-Garros ?

Libérée…. délivrée... et enfin prête à jouer ! Il y a quelques jours, Victoria Azarenka a obtenu de la justice américaine de pouvoir se rendre en Europe avec son fils Léo, né en décembre 2016. Photo du bambin à l’appui, la Biélorusse a partagé l’information sur son compte Twitter, ajoutant que le premier arrêt de sa tournée européenne se ferait au tournoi de Madrid.



Depuis de longs mois, “Vika“ était bloquée aux États-Unis par la bataille judiciaire qui l’oppose au père du petit Léo.

Débarrassée de cette contrainte, la joueuse de Minsk va pouvoir désormais se focaliser sur son tennis… et la terre battue européenne, donc. Ce samedi, à Madrid, elle joue son premier tour face à la Serbe Aleksandra Krunic. Mais la joueuse peut-elle réellement jouer les premiers rôles sur l’ocre ? Eléments de réponse.



En forme, oui, mais en manque de matchs

Parler de la forme d’Azarenka cuvée 2018 revient à analyser… huit matchs. Pour se concentrer sur sa bataille juridique, elle a en effet mis le tennis entre parenthèses, ne disputant que deux tournois américains cette année (Indian Wells, Miami) et en 2016 (Wimbledon et Majorque). Une carrière en pointillés qui se ressent au classement, puisque la double championne de l’Open d’Australie (2013, 2012) n’occupe aujourd’hui que le 99e rang à la WTA.

La Biélorusse joue donc peu… mais joue toujours bien. En Floride il y a quelques semaines, “Vika“ avait effectué un parcours des plus concluants. Malgré son manque de compétition, elle n'avait cédé qu'en demi-finale face à la lauréate de l'épreuve, Sloane Stephens (3/6, 6/2, 6/1).



Une joueuse pas très “terre à terre“

Grosse cadence du fond de court, revers à plat fulgurant : Azarenka est une cogneuse et le dur est sa surface. La terre, son lift, son jeu plus lent, tout cela résonne moins bien dans la raquette de la Biélorusse. Sa meilleure performance dans un “grand“ tournoi de terre battue reste deux finales à Madrid, en 2011 et 2012. Quant à Roland-Garros, son dernier match remonte à 2016 et à un abandon au premier tour contre Karin Knapp. Elle n’a pas rejoué de tournoi sur terre depuis.



Des références à Paris

Malgré tout, les résultats de la Biélorusse sur l’ocre parisien sont loin d’être anecdotiques. Porte d’Auteuil, Azarenka a atteint une fois le dernier carré (en 2013) et deux fois les quarts de finale (2011 et 2009). Absente pour cause de blessure en 2014, elle avait affiché un excellent niveau de jeu en 2015, avant d’être éliminée par la future lauréate Serena Williams au bout d’un 3e tour très accroché. Si statistiquement, Roland-Garros est le tournoi du Grand chelem qui lui réussit le moins, elle s’y est souvent montrée dangereuse.

Victoria Azarenka© Instagram Victoria Azarenka
Un circuit sans reine

Bien malin qui pourra donner une favorite pour la saison sur terre et son apothéose, Roland-Garros. Simona Halep est une légitime n°1 mondiale, mais la finaliste de Roland-Garros 2017 court toujours après une première victoire en Grand chelem et n’a plus gagné de tournoi depuis Shenzhen en janvier. Serena Williams revient de grossesse, et son niveau pose encore question. Caroline Wozniacki n’est pas des plus à l’aise sur ocre, et la tornade Jelena Ostapenko, tenante du titre Porte-d’Auteuil, reste aussi puissante qu’inconstante.

Bref, la tournée de terre battue et “Roland“ s’annoncent particulièrement ouvert. Libre dans sa tête et à l’aise dans son tennis,  "Vika" Azarenka pourrait bien en profiter.