ATP : pléiade de stars à Pékin

 - Romain Vinot

Les stars sont en Chine pour prendre part à un tournoi ATP 500 particulièrement relevé.

Daniil Medvedev & Carlos Alcaraz / Demi-finale US Open 2023©Corinne Dubreuil / FFT

La page US Open définitivement refermée par le 23e titre en Grand Chelem de Novak Djokovic, les meilleurs joueurs du circuit sont en Chine, point de départ d’une fin d’année aux multiples enjeux. Si le numéro un mondial ne participera pas à cette tournée, ses poursuivants se retrouvent cette semaine dans un tableau étoilé.  

Zverev et Khachanov arrivent lancés

Si certains protagonistes ont privilégié le repos après un dernier Majeur éprouvant physiquement et mentalement, nombreux sont ceux qui n’ont pas pris la peine de ranger les cordages au placard. Qu’il s’agisse de la Coupe Davis, de la Laver Cup ou de premiers événements sur le continent asiatique, ils ont souhaité garder le rythme pour aborder au mieux la dernière ligne droite de cette saison 2023.

Une stratégie qui a notamment donné raison à Alexander Zverev. Vainqueur d’un huitième de finale homérique contre Jannik Sinner à l’US Open avant de s’incliner face à Carlos Alcaraz, l’Allemand a confirmé ses bonnes dispositions en s’adjugeant l’ATP 250 de Chengdu. Opposé en finale à un excellent Roman Safiullin, il a de nouveau livré un très gros combat (6/7(2), 7/6(5), 6/3 en 2h59) pour s’adjuger son 21e titre en carrière, le premier sur dur depuis le Masters en 2021.

Passé à deux points de la défaite dans le tie-break de la deuxième manche, celui qui avait servi pour le gain de la première à 5-4 a fait preuve de détermination et de résilience avant de rendre hommage à son adversaire durant la remise des trophées. "Il joue le meilleur tennis de sa vie, c’est certain, a-t-il expliqué. Cette semaine, il a très bien joué, il a assez facilement battu beaucoup de grands joueurs. Je suis heureux d’avoir été capable de revenir dans le match et de remporter ce titre."

Toujours en Chine mais cette fois du côté de Zhuhai, Karen Khachanov a quant à lui mis fin à une disette de près de cinq ans pour remporter le cinquième titre de sa carrière. Sacré à Chengdu en 2016 puis à Marseille, Moscou et au Rolex Paris Masters en 2018, l’actuel 14e joueur mondial a retrouvé sa pleine puissance (34 coups gagnants dont 9 aces) pour prendre le meilleur sur Yoshihito Nishioka (7/6(2), 6/1 en 1h42) et ainsi conclure en beauté son deuxième tableau en simple depuis Roland-Garros. Eliminé dès le premier tour à New York pour son retour après une fracture de fatigue au dos, "KK" pourrait bien jouer les trouble-fête lors des futurs événements, tous cruciaux dans la course aux Finales ATP de Turin.

Un nouveau duel Alcaraz – Medvedev ?

Têtes de série n°1 dans ces deux tournois ATP 250, Sascha et Karen n’auront pas les mêmes honneurs à Pékin, échéance qu’ils débuteront respectivement face à Diego Schwartzman et Lorenzo Musetti. Il faut dire que huit membres émérites du Top 10 (dont l’Allemand) se retrouvent dès ce jeudi dans la capitale chinoise. Particulièrement prestigieux pour une compétition de la catégorie 500, le tableau est dominé de part et d’autre par Carlos Alcaraz et Daniil Medvedev, qui ne pourront donc pas se croiser avant la finale. Une affiche tout à fait plausible au vu de la forme et de l’ambition des deux hommes, notamment sur dur.

Dépossédé de son trône par Novak Djokovic au cours d’un Grand Chelem new-yorkais qu’il n’est pas parvenu à conserver, le Murcien compte désormais 3260 points de retard sur son ainé au classement ATP mais pourrait revenir à 315 petits points à la Race (le classement sur l’année civile) en cas de septième titre cette saison à Pékin. Une perspective particulièrement enthousiasmante pour celui qui avait déjà réussi cette performance l’an passé.

"Actuellement, Novak est n°1 mais je viens ici avec une motivation supplémentaire pour essayer de récupérer cette place à la Race, a-t-il confié avant le début des hostilités. Comme je l’ai déjà dit, c’est quelque chose que j’ai en tête, à chaque fois que je m’entraîne ou que je prends part à un tournoi. Ce n’est pas une obligation pour moi de récupérer cette place mais il faut toujours se fixer des buts pour l’année. Et la première place est toujours l’un des principaux objectifs. Je veux faire de grandes choses dans ce genre d’événements pour m’en rapprocher."

Un retour à la compétition aux allures de très gros test pour "Carlitos" puisqu’il pourrait retrouver sur sa route Khachanov ou Musetti, Casper Ruud et Holger Rune ou Jannik Sinner avant pourquoi pas de disputer une finale de rêve face au spécialiste incontestable du dur ces dernières saisons. Déjà vainqueur de 38 rencontres sur cette surface en 2023, Daniil Medvedev a remporté quatre titres et disputé deux autres finales, dont la plus récente à l’US Open, évidemment. Un parcours magnifique, des victoires maîtrisées (notamment face à Alcaraz dans le dernier carré) et un sentiment d’invincibilité seulement mis à mal par le joueur le plus titré de l’histoire dans cette catégorie.

Son billet déjà poinçonné pour Turin, le 3e joueur mondial a l’esprit libre mais voudra sans aucun doute poursuivre sa moisson et grimper encore un peu plus dans la hiérarchie. Une quête qui débutera tambour battant puisqu’il sera opposé à Tommy Paul dès le premier tour ce vendredi.

Des premiers tours (très) alléchants

Outre cette entrée en lice et celle de Carlos Alcaraz face à Yannick Hanfmann, l’entry list dantesque de l’événement promet des rencontres immanquables et ce dès les premiers jours. Au vu de la mauvaise passe qu’ils traversent et des très nombreux points qu’ils devront défendre lors des prochaines échéances, le match entre Holger Rune et Félix Auger-Aliassime pourrait compter double.

Également en plein doute notamment depuis son élimination précoce à New York par la sensation Dominic Stricker, Stefanos Tsitsipas sera opposé à un client, en la personne de Nicolas Jarry. Enfin, face à un joueur très en forme et plus que jamais en lice pour disputer son premier Masters, Andy Murray tentera de conjurer le sort face à Alex de Minaur (l’Australien mène 4-0 dans leur duel). On en salive d’avance.