Nadal / Thiem au scanner

 - Emmanuel Bringuier et Julien Pichené

Service, temps passé sur le court... Les clés de la finale messieurs Nadal / Thiem.

Thiem Nadal finale hommes / men's singles final.

Que demander de plus ? Rafael Nadal contre Dominic Thiem : les deux meilleurs joueurs du monde sur terre battue vont s'affronter dimanche en finale de Roland-Garros. Entre le décuple vainqueur du tournoi et le seul assez fou pour lui tenir tête sur terre battue depuis deux ans, les lifts bombés et les glissades spectaculaires devraient pleuvoir à verse. Voici quelques "stats" avant de savourer ce choc.

Sets perdus depuis le début du tournoi : 15/0 Nadal

Si Rafael Nadal a été "challengé" quasiment à chaque match, une seule personne a eu l’outrecuidance de lui prendre un set : Diego Schwartzman, en quarts de finale. De son côté, Dominic Thiem a laissé trois manches en route vers la finale (contre Stefanos Tsitsipas, Matteo Berrettini et Kei Nishikori).

Temps passé sur le court : 15A

Pourtant, c’est bien Rafael Nadal qui a été le plus sollicité par les adversaires lors de ses six tours : 15h24. Rarement inquiété malgré quelques trous d'air, "Dominator" Thiem a été plus rapide à rentrer aux vestiaires : 13h36. Au vu de la résistance physique des deux joueurs et du jour de repos accordé, il serait toutefois étonnant que ces heures passées sur le court aient un réel impact sur la finale.

Le service : 15-30 Thiem

224 km/h : c'est le service le plus rapide du tournoi, et il est l'œuvre de Dominic Thiem ! Une arme bien utile pour l’Autrichien, capable de missiles en premières comme de kick bien bombés en deuxième balles. Depuis le début de la saison sur terre, Thiem en est à 112 aces contre seulement… 20 pour son adversaire espagnol. Mais il y a un "mais" ! Dimanche, il va jouer Nadal, l'un des meilleurs retourneurs du monde. Toujours sur la saison de terre, le joueur de Manacor en est à 48 % de jeux de retour gagnés (25 % pour Thiem).

Matchs joué sur terre avant "Roland" : 30A

25 pour le stakhanoviste Dominic Thiem, 20 pour Rafael Nadal : l'ocre étant leur surface de prédilection, les deux joueurs "bûchent" au maximum durant la saison de terre. En revanche, le ratio de victoires est à l’avantage du Majorquin (19 victoires et une seule défaite), Thiem ayant déjà six défaites au compteur.

Ratio points gagnants / fautes directes : 40-30 Nadal

L’Espagnol a une balance positive (212 points gagnants et 161 fautes directes) depuis le début de la quinzaine. Thiem, lui, est légèrement dans le rouge (188/190). Cependant en moyenne par set, Nadal et Thiem sont quasiment à égalité concernant les fautes directes : 8,47 pour le numéro 1 mondial et 9 pour le numéro 1 autrichien. Mais Nadal réalise en général deux points gagnants de plus dans un set, 11 contre 9.  

Balles de break : 40A

Si, si. Il est bien possible d’ennuyer Rafael Nadal sur son service. La preuve : l’Espagnol a été assez régulièrement mis en difficulté sur son engagement lors de ce Roland-Garros. Jugez plutôt : 7 balles de break concédées à Bolelli (5 sauvées), 4 à Pella (4 sauvées), 2 à Gasquet (une sauvée), 5 à Marterer (3 sauvées), 20 (!) à Schwartzman (15 sauvées), 7 à Del Potro (toute sauvées). 45 en tout. Mais se procurer des balles de break, c’est bien... les convertir, c’est mieux. Lorsqu'il est acculé, le n°1 mondial fait preuve d’un sang-froid admirable, avec 77,8 % de réussite pour les effacer. De toutes ses campagnes parisiennes, c'est sa deuxième meilleure moyenne, après 2007 (80 %) et à égalité avec 2008. Du côté de Thiem, on est à 35 balles de break concédées et 60 % sauvées.

Extra ball
Confrontations cette saison : avantage... personne, on remet deux balles !

Un partout, balle au centre. L'Espagnol a frappé le premier avec un uppercut expédié dans les dents de l'Autrichien à Monte-Carlo (6/0 6/2). Mais le protégé de Gunther Bresnik a corrigé le tir à Madrid, infligeant à "Rafa" sa première - et seule - défaite de l'année sur ocre, en quarts de finale à Madrid (7/5 6/3). Depuis deux ans, il est d’ailleurs l'unique joueur à avoir fait plier le décuple vainqueur de Roland-Garros sur terre battue (il l'avait battu à Rome en 2017).