Kenin - Muguruza : finale surprise à Melbourne

 - Amandine Reymond

Samedi, la jeune Américaine défiera une double-championne de Grand Chelem à Melbourne.

Sofia Kenin Australian Open 2020©C.Dubreuil / FFT

Celui ou celle qui, le soir du tirage au sort du tableau jeudi 16 janvier, avait prédit que cet Open d’Australie se jouerait entre Garbiñe Muguruza et Sofia Kenin devrait sûrement tenter sa chance au loto !

Et pourtant, c’est bien l’Américaine de 21 ans née à Moscou mais élevée aux Etats-Unis, qui affrontera la championne de Roland-Garros 2016 et Wimbledon 2017 samedi sur la Rod Laver Arena.

 

Impressionnante depuis le début du tournoi et notamment lors de son huitième de finale face à Coco Gauff, Sofia Kenin ne semble craindre personne. Face à Ashleigh Barty et tout le peuple australien qui rêvait de voir la numéro un mondiale leur amener un titre qui leur fait défaut depuis 1978, la quinzième mondiale a joué crânement sa chance.

 

Comme montée sur ressorts, elle a attaqué chacune des balles de l’Australienne. Surtout, elle a toujours cru en elle. Même lorsqu’elle dû sauver deux balles de set en première manche puis de nouveau dans la deuxième.

"J'ai cru que je pouvais gagner même quand j'avais des balles de set contre moi. Je le sentais vraiment, je me le disais, je crois en moi. Si je perds le set, je vais repartir au combat et y croire. J'ai vraiment fait du bon travail de ce côté-là, se félicitait l'Américaine après sa qualification pour la finale. Je n'ai pas renoncé. Je savais que ça serait un match compliqué et même quand les choses semblaient être contre moi je n'ai pas laissé ça me stopper. Je me suis battue, j'ai tout donné sur le court et j'ai été récompensée."



Sans complexe

De la confiance en elle, Sofia Kenin n'en manque pas. Et encore moins depuis un match clé pour elle, son troisième tour remporté contre Serena Williams à Roland-Garros l'an dernier. "Là-bas j'avais déjà joué dans une ambiance en faveur de Serena. Elle est mon idole et gagner ce match a provoqué beaucoup d'émotions chez moi. J'ai eu un vrai déclic après, comme si les choses se mettaient en place pour moi." Titrée à Mallorca juste après le tournoi parisien puis à Guangzhou en fin d'année, Sofia Kenin ne se fixe pas de limites. "C'est un rêve qui devient réalité pour moi. J'ai toujours rêvé de ça. Je ne savais pas exactement quand ça arriverait, aussi jeune c'est incroyable !

Je vais juste profiter du moment car ça n'arrive pas si souvent. C'est si excitant. Et je vais me concentrer sur ce que je dois faire, sur mon jeu. Je suis arrivée là, c'est le moment de briller, de faire de mon mieux et si possible de faire quelque chose de plus spécial encore."


Garbine Muguruza during Australian Open 2020©C.Dubreuil / FFT

Muguruza avec calme et détermination

Mais pour atteindre les sommets il faudra faire tomber Garbiñe Muguruza, de retour au premier plan après deux saisons compliquées.

Redescendue à la 32e place mondiale et privée du statut de tête de série sur cet Open d'Australie, l'ex-numéro un mondiale est montée en puissance tout au long du tournoi. De son premier set du tournoi abandonné 6/0 à Shelby Rogers à sa demi-finale très solide contre Simona Halep, Garbiñe a construit ses succès avec patience et détermination, comme quelqu'un en mission. Son objectif? Un troisième titre du Grand Chelem évidemment.



"Evidemment la mission est de repartir avec un gros trophée ! Mais peu importe si ma célébration est discrète ou plus importante. C'est un résultat incroyable. Je crois en moi et en ma capacité à jouer ce genre de matches et d'être à ce niveau de la compétition. Mais il faut rester calme. Il reste des matches à jouer (un en réalité). Je suis sûre que la célébration sera à la hauteur au moment opportun mais pour l'instant l'idée est de rester calme."


Consciente qu'elle part avec un léger avantage lié à son expérience à ce stade de la compétition (trois finales de Grand Chelem disputées), la protégée de Conchita Martinez sait que ça ne suffira pas. "Bien sûr c'est important car peu de joueurs savent ce que c'est. Mais à la fin c'est ce qu'on fait raquette en main qui compte. Peu importe le nombre de Grands Chelems que vous avez. C'est un match de tennis. Même si vous avez 15 titres du Grand Chelem à votre palmarès, vous entrez sur le terrain et vous avez quelqu'un qui peut vous battre en face de vous. Je me servirai de mon expérience mais ça ne garantit rien."

Alors qui repartira avec Daphne, le trophée de l'Open d'Australie promis à la gagnante du simple dames ? Réponse samedi !