Indian Wells : Alcaraz à la relance, Swiatek étincelante

Premier Masters 1000 de la tournée américaine sur dur, le tournoi d’Indian Wells s’est achevé ce dimanche par deux finales dont l’issue n’a souffert d’aucune contestation. Après des semaines de galère et une disette longue de huit mois sans titre, Carlos Alcaraz a pris le meilleur sur Daniil Medvedev, comme en 2023. De son côté, Iga Swiatek a dominé Maria Sakkari pour s’adjuger son deuxième WTA 1000 de la saison.

Alcaraz roi du désert 

Dans le désert californien, le roi, c’est bien Carlos Alcaraz. Tenant du titre, l'Espagnol n’a pas tremblé ce dimanche pour conserver son bien au terme d’une finale maîtrisée face à Daniil Medvedev (7/6, 6/1) et remporter son treizième titre en carrière, le cinquième en Masters 1000. En difficulté ces derniers mois, à peine sorti d’une tournée sud-américaine écourtée en raison d’une blessure à la cheville droite contractée à Rio en février, le petit génie du tennis mondial a profité de son retour à Indian Wells pour retrouver le succès, lui qui n’avait plus accroché le moindre titre depuis son homérique succès à Wimbledon, en juillet 2023.

Dans des conditions venteuses, le numéro deux mondial a d’abord souffert pour trouver son rythme, se retrouvant rapidement mené 3-0 par un Medvedev bien décidé à prendre sa revanche après la claque infligée par son jeune rival en finale l’an passé (6/3, 6/2).

Mais, comme face à Jannik Sinner la veille, Alcaraz est monté en puissance. Service-volée, amortie, revers slicé… le protégé de Juan Carlos Ferrero a utilisé l’étendue de sa palette pour varier son jeu et mettre en difficulté son vis-à-vis. C’est au terme d’un jeu décisif remporté au couteau, 7 points à 5, que le Murcien a empoché la première manche.

La suite ? Un festival de points défensifs exceptionnels dont Alcaraz a le secret pour répondre à un Medvedev plus offensif qu’à l’accoutumée. Dominateur, “Carlitos” a connu un deuxième set beaucoup plus tranquille avant de s’imposer et de sauter dans les bras de son coach. Malgré un parcours cinq étoiles, qui a vu se dresser sur sa route Félix Auger-Aliassime, Alexander Zverev, Jannik Sinner et donc Daniil Medvedev, des matchs interrompus par la pluie et même une invasion d’abeilles dont les suiveurs de tennis se souviendront longtemps, personne n’a pu empêcher Alcaraz de devenir le premier joueur à conserver son titre en Californie depuis Novak Djokovic (2014-2016). Après un début d’année 2024 dominé par Sinner, l’Espagnol s’est rappelé au bon souvenir de ses rivaux et était très heureux d’avoir réussi à surmonter ses démons. 

"La leçon la plus importante pour moi aujourd'hui, c'est que vous pouvez surpasser les problèmes quels qu'ils soient, a-t-il confessé face à la presse. Si tu crois en toi, que tu as une bonne équipe autour de toi et que tu travailles dur, tout peut tourner. Les deux derniers mois, c'était difficile de me retrouver moi-même. Je ne prenais pas de plaisir à aller sur le court. Ma famille, mes amis, les gens proches de moi se demandaient ce qu'il se passait, parce que je ne souriais pas autant que d'habitude. Je n'étais pas moi-même. Ça représente beaucoup pour moi de soulever ce trophée, gagner ce tournoi. Je suis revenu de tant de problèmes dans ma tête et physiquement."

Swiatek injouable

Quelques heures avant le sacre d’Alcaraz, le Stadium 1 d’Indian Wells avait été chauffé par Iga Swiatek. Opposée à la numéro neuf mondiale Maria Sakkari dans un remake de la finale de 2022, la patronne du circuit a fait respecter la logique en s’imposant sur un score quasi identique à celui d’il y a deux ans (6/4, 6/0 contre 6/4, 6/1 en 2022). Absolument injouable dans le Tennis Paradise, la Polonaise a survolé la finale de A à Z.

Après une entame canon (3-0 en 11 minutes), la native de Varsovie a vu Sakkari recoller à 3-3 puis à 4-4. Le présage d’une rencontre plus serrée que prévu ? Non, car Swiatek, invaincue depuis novembre 2021 face à son adversaire du soir, n’a ensuite plus perdu un jeu du match. Au top au service, avantagée par des conditions parfaites pour son jeu, la numéro un mondiale n’a laissé que huit petits points lors des huit derniers jeux.

En démonstration dans le désert, la droitière de 22 ans n’a jamais été bousculée pour remporter son 19e titre en carrière, le 8e en WTA 1000, et reconquérir un tournoi qu’elle avait cédé à Elena Rybakina l’an dernier. Elle n’a pas lâché plus de quatre jeux par set durant son parcours en Californie. "Fière" et "très contente" d’elle, la reine de la WTA s’est dite satisfaite de sa capacité de rebond. La Polonaise avait connu une entame d’année délicate avec une sortie de route prématurée à l’Open d’Australie, au 3e tour face à Linda Noskova, face à qui elle a pris sa revanche à Indian Wells. 

"J'ai le sentiment d'avoir fait du très bon boulot. Ça n'a pas été facile après l'Australie. J'ai travaillé dur pour bien jouer et tout bien gérer mentalement. Ça me rend fière", a-t-elle déclaré avant de se tourner vers son prochain objectif : Miami. "Je ne sais pas de quoi l'avenir est fait. Il y a deux ans, gagner ici puis à Miami m'avait permis de réaliser que j'étais capable de gagner des titres sur dur. Mais maintenant, je le sais déjà. Donc cette fois, je suis simplement très contente du travail bien fait. Je vais travailler dur pour continuer à jouer à ce niveau."

Avec 2520 points d’avance sur Aryna Sabalenka au classement mondial, c’est avec sérénité que Swiatek va prendre la direction de la Floride. Victorieuse en 2022 au Hard Rock Stadium, la Polonaise tentera de boucler son deuxième “Sunshine Double” en carrière.