Coupe Davis : Sinner et l’Italie sacrés

47 ans après son premier titre, l’Italie a de nouveau soulevé la Coupe Davis dimanche après son succès 2-0 contre l’Australie.

Italy Davis Cup 2023©Mathias Schulz / Zuma / Panoramic
 - Amandine Reymond

Sinner héroïque 

Quelle fin de saison pour Jannik Sinner ! Finaliste des finales ATP, l’Italien a surfé sur sa forme du moment pour offrir à l’Italie le deuxième saladier d’argent de son histoire, le premier depuis 1976.

Vainqueur des cinq matchs (simples et doubles) qu’il a disputés la semaine dernière à Malaga en Espagne, le protégé de Darren Cahill a été l’un des grands artisans du succès italien. Il a même été le sauveur de son équipe lorsqu’il a effacé trois balles de match d’affilée - et même de rencontre - à 5-4, 0-40 dans le troisième set avant de s’imposer contre Novak Djokovic en demi-finale. 

Une nouvelle performance de premier plan pour l’Italien qui avait battu le Serbe pour la première fois de sa carrière lors de la phase de poules à Turin avant de s’incliner contre lui en finale quelques jours plus tard. Cette fois, Jannik Sinner a eu le dernier mot. Un exploit dont on saisit un peu plus l’importance en regardant les statistiques. Novak Djokovic avait jusqu’alors remporté ses 21 derniers matchs disputés en Coupe Davis. Invaincu dans cette compétition depuis son abandon contre Juan Martin del Potro en demi-finales de l’édition 2011, le Serbe n’avait perdu que trois matchs dans sa carrière après avoir eu au moins une balle de match et jamais après en avoir eu trois consécutives...

Cette victoire en simple suivie de celle en double aux côtés de Lorenzo Sonego face à la paire Djokovic/Kecmanovic envoyait donc l’Italie en finale pour la huitième fois de son histoire. Encore fallait-il confirmer le lendemain face aux Australiens. 

Arnaldi et Sinner pour le titre 

Là encore, Jannik Sinner n’a pas failli ! Bien lancé par un Matteo Arnaldi qui a beaucoup mieux géré la pression de l’événement que l’Australien Alexei Popyrin (7/5, 2/6, 6/4), le n°4 mondial n’a laissé aucune chance à Alex De Minaur balayé 6/3, 6/0 pour offrir la Coupe Davis à son pays. Une victoire immédiatement partagée avec tous ses coéquipiers et même, un peu plus tard, avec Nicola Pietrangeli, recordman du nombre de rencontres disputées (164) et deux fois finaliste de la compétition avec l’Italie mais deux fois battu par… l’Australie (1960, 1961). Un joli clin d’oeil du destin. 

"C’est quelque chose de différent, quelque chose de très spécial parce que vous ne jouez pas juste pour vous mais pour toute l’équipe. C’est une victoire très importante pour moi, pour l’équipe et pour toute l’Italie. On sentait la pression et toute la responsabilité qui pesait sur nos épaules mais on a réussi. On s’est battus pour. Evidemment on est tous super heureux de ce résultat, s’est réjoui Jannik Sinner. 

Je suis arrivé ici en pleine confiance et j’ai donné tout ce que j’avais. Je pense que toute l’équipe l’a fait. On s’est poussés les uns les autres et c’est peut-être pour ça qu’on est ici avec ce trophée."

Une solidarité soulignée par le capitaine Filippo Volandri : "Jannik nous a donné beaucoup de choses. Je n’ai pas le temps d’expliquer tout ce qu’il nous a apporté mais tous les joueurs, ce qui sont ici et les autres, nous ont beaucoup donné, a ajouté le capitaine transalpin en faisant référence aux autres membres de l’équipe qui ne figuraient pas dans la sélection pour cette phase finale mais qui n’ont pas ménagé leurs encouragements. A l’image de Matteo Berrettini, blessé, présent sur le banc pour pousser ses compatriotes. "C’est pour ça que nous avons réussi. C’est pour ça que nous avons gagné ce trophée. Grâce à notre proximité, au fait de jouer comme une famille." Une famille en or donc...