Djokovic en cinq questions

 - Rémi Bourrieres

Vainqueur chez lui ce dimanche à Belgrade, le Serbe a bouclé victorieusement une préparation de Roland-Garros inhabituelle. Mais où il est monté en puissance.

Novak Djokovic Roland Garros 2020©Pauline Ballet / FFT

Comment a-t-il finalisé sa préparation ?

Il a dérogé à ses habitudes puisque pour la première fois de sa carrière, le Serbe a disputé un tournoi officiel la semaine précédent Roland-Garros : pas n'importe quel tournoi, il est vrai, puisque disputé chez lui, à Belgrade, au sein même du... Novak Tennis Center.

Novak Djokovic avait peut-être aussi davantage besoin de matchs et de victoires que d'habitude, dans le contexte particulier que l'on connaît, et alors qu'il n'avait pas encore gagné de titre sur terre battue cette saison. Mission accomplie avec ce trophée – son 83e - décroché ce dimanche face à l'inattendu Slovaque Alex Molcan, un gaucher de 23 ans issu des qualifications qui n'avait encore jamais gagné un match sur le circuit principal.

Quelle est l'importance de ce titre ?

Sportivement, cela ne restera évidemment pas comme le plus beau titre de la carrière de Djokovic. Le Serbe a battu un lucky loser (l'Allemand Mats Moraing, 253e mondial) pour commencer, et deux qualifiés (les Slovaques Andrej Martin, 119e, et donc Molcan, 255e) pour finir. Sa victime la mieux classée a été en quarts de finale l'Argentin Federico Coria (96e), qui lui a demandé un selfie sur le court après y avoir été sèchement balayé, 6/1, 6/0.

Symboliquement, en revanche, c'est un titre important pour "Nole" non seulement pour des raisons affectives mais aussi parce qu'il lui permet d'arriver à Paris lancé sur une série de succès sans avoir trop puisé dans ses réserves. C'était l'équation subtile de la semaine. Il l'a parfaitement résolue.

Quelle a été sa saison sur terre ?

Comme il n'avait pas joué – par choix – entre son titre à l'Open d'Australie et son premier tournoi sur terre, deux mois plus tard, à Monte-Carlo, le n°1 mondial est apparu assez poussif au début.

Battu en huitièmes de finale en Principauté par Daniel Evans, le n°1 mondial a ensuite opéré une montée en puissance parfaite, du moins sur le plan mathématique : demi-finale pour le premier tournoi de Belgrade (battu par Aslan Karatsev au terme d'un énorme match), finale à Rome (dominé par Rafael Nadal après un autre gros duel en trois sets) et donc titre à Belgrade, pour le second événement ATP de la saison disputé dans la capitale serbe. Djokovic arrive à Paris sur les bons rails...

Novak Djokovic Monte Carlo 2020©Corinne Dubreuil / FFT

Quel est l'enjeu pour lui à Roland-Garros ?

Il est énorme puisque s'il s'impose une deuxième fois ici (après 2016), Novak Djokovic deviendra le premier joueur de l'ère Open à avoir remporté au moins deux fois tous les titres du Grand Chelem. L'un des rares records sur lequel le Big Three se casse encore les dents – Rod Laver et Roy Emerson sont les seuls à l'avoir réussi dans l'histoire du jeu -, Rafael Nadal n'ayant gagné qu'une fois en Australie et Roger Federer une seule fois à Paris également.

Mais ce qui intéresse sans doute encore plus Djokovic, c'est de réduire l'écart dans la course au joueur le plus titré de l'histoire en Grand Chelem : s'il s'impose à Paris, ce sera son 19e sacre majeur, et il ne sera plus qu'à une unité de ses deux rivaux du Big Three. Chaud...

Quel est son tableau ?

Si, comme l'a laissé entendre son coach Goran Ivanisevic cité par le journal L'Equipe, Novak Djokovic souhaitait se trouver dans la partie de tableau de Rafael Nadal – partant du principe qu'il vaut mieux affronter l'Espagnol avant la finale -, alors c'est un très bon tableau pour lui.

Avant les quarts de finale, où il pourrait théoriquement retrouver Roger Federer (n°8) ou Matteo Berrettini (n°9), la tête de série n°1 a une progression en pente douce. Il entrera en matière face à Tennys Sandgren avant éventuellement de retrouver deux Français en succession, Lucas Pouille puis Ugo Humbert (n°29) - qui ne sont pas au climax de leur confiance -, et possiblement David Goffin (n°13) ou Alex de Minaur en huitièmes (n°21). Sauf si Lorenzo Musetti sème le trouble dans cette partie. Rien d'insurmontable, en tout cas, pour Djokovic.

Ce qu'il a dit (après Belgrade) : "Ça faisait longtemps que je n'avais pas gagné ici à Belgrade et surtout joué dans d'aussi bonnes conditions, avec du public et des restrictions sanitaires assouplies. J'ai pu passer du temps avec ma famille, mes amis, sortir un peu... Après ce que nous avons vécu depuis plus d'un an, ça fait un bien fou. Je joue bien, je me sens bien. Je ne pouvais pas rêver d'une meilleure préparation avec Roland-Garros."

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