À la découverte de... Maria Sakkari

 - Amandine Reymond

Spontanéité, combativité et générosité... Voilà ce qui caractérise la joueuse grecque. Découverte.

Tête de série n°29, Maria Sakkari, titrée à Rabat et demi-finaliste à Rome, a signé sa 15e victoire sur terre cette année (pour 4 défaites) en battant Anna Tatishvili au premier tour. La Grecque fait donc partie des joueuses à surveiller dans cette édition 2019. On vous dit tout ce qu’il faut savoir sur elle.

Sa mère était une championne

Fille d’Angeliki Kanellopoulou, 43e mondiale en 1987, Maria Sakkari (30e) a le tennis dans les gènes. Mais si sa mère est un soutien pour elle au quotidien, la jeune Grecque assure qu’elle n’a pas choisi de jouer au tennis à cause d’elle. 

"Contrairement à ce que tout le monde pense, je n’ai pas commencé le tennis à cause de ma mère, explique Maria sur le site de la WTA. Les terrains de tennis étaient juste à côté de chez moi et j’ai commencé avec mon grand-père, qui était entraîneur. Je faisais différents sports, comme de la danse ou du karaté, car j’étais une enfant assez dynamique. Mais on m’a exclue du cours car je riais trop ! (rires)

Et puis j’ai bien accroché avec le tennis. Mais ce n’est que lorsque j’ai disputé mon premier tournoi que j’ai compris que ma mère avait été joueuse car tout le monde disait : ‘c’est la fille d’Angeliki’. Pour la Grèce, ce qu’elle avait fait était assez important (quarts de finale aux Jeux Olympiques, troisième tour à Roland-Garros, 43e mondiale…). On n’avait eu personne de ce niveau avant elle et après, il a fallu attendre Daniilidou…"

Maria Sakkari Roland-Garros 2019©Cédric Lecocq / FFT

Soutenue par sa famille, Maria peut compter sur l’expérience de sa mère au quotidien. "Elle comprend chaque situation. Contrairement à beaucoup de parents, elle ne me demande jamais ‘Pourquoi as-tu perdu ?‘ Que je perde ou que je gagne, elle est fière de moi si je me comporte bien. Elle me dit toujours: ‘Profite ! C’est ce que tu aimes faire, alors profite !’"

De précieux conseils, qui ont également aidé la trentième mondiale à remporter son premier titre à Rabat fin avril. "Elle savait que j’étais stressée parce que j’allais perdre des points la semaine suivante, confiait Maria Sakkari à la WTA après sa victoire.

Mais après avoir discuté avec elle, j’ai réussi à ne plus trop penser au classement. C’est le meilleur conseil qu’elle m’ait donné cette semaine. Parce que ce genre de pensées parasites prend beaucoup trop d’énergie."

Elle écrit l’histoire du tennis grec 

Comme sa mère à l’époque, Maria Sakkari laisse son empreinte dans l’histoire sportive de son pays. Première joueuse dans le top 30 depuis Eleni Daniilidou, Maria Sakkari, qui a atteint le 29e rang mondial en septembre 2018, est aussi la première joueuse de son pays à avoir atteint le troisième tour dans tous les tournois du Grand Chelem depuis celle-ci.

Première Grecque, également, à remporter un tournoi sur le circuit WTA depuis le succès d’Eleni Daniilidou (Hobart en 2008), Maria Sakkari a ouvert son palmarès sur la terre battue de Rabat fin avril.

Un succès qui a coïncidé avec la victoire de Stefanos Tsitsipas à Estoril. Un vainqueur homme et une vainqueur femme la même semaine... La Grèce n’avait jamais connu telle réussite sur le circuit professionnel.

Maria et Stefanos, amis depuis l’enfance, n’osaient même pas en rêver. "On plaisantait toujours sur la possibilité de jouer la Hopman Cup ensemble, a commenté Maria Sakkari en conférence de presse à Rome. Et on l’a fait ! Mais je ne me souviens pas avoir déjà évoqué l’idée de remporter un tournoi en même temps… ça nous paraissait tellement lointain !"



Elle est patriote et a l’esprit d’équipe

Ravie de disputer la Hopman Cup avec Stefanos Tsitsipas en début d’année, Maria Sakkari a prouvé à plusieurs reprises son amour pour les matchs par équipe. Que ce soit en Fed Cup ou en club, la Grecque aime partager. 



Sa générosité ne se limite pas à ses actes sur terrain. En témoigne son beau geste envers ses compatriotes l’an dernier. Alors qu’elle venait de recevoir 30 000€ de la part du Comité olympique grec pour l’aider à préparer les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, elle avait immédiatement tenu à diviser la somme en trois parts égales pour la partager avec Stefanos Tsitsipas (6e mondial) et Valentini Grammatikopoulou (188e à la WTA). "Nous travaillons tous très durs et nous méritons la même somme", avait-elle expliqué à l’époque. 

"Elle est incroyable d’avoir fait ça, c’est quelqu’un de super et de très gentil, avait commenté Stefanos Tsitsipas. Nous sommes un petit pays avec peu de passé tennistique mais nous essayons de changer ça. Et le fait d’être ensemble, soudés, est important car nous sommes plus forts ainsi."

Un sentiment partagé par Maria. "Stefanos m’inspire. Ce qu’il fait sur le circuit… je veux réussir à faire la même chose. C’est un modèle en tant que joueur et athlète. Il est très important pour moi car parfois, je me sens un peu isolée en tant que seule Grecque sur le circuit."

Parfois isolée, Maria est toujours fière de représenter son pays à travers le monde : "Je suis très fière d’être grecque, de venir de ce pays. Nous avons eu dix années difficiles et je suis heureuse de faire de bons résultats et d’apporter un peu de bonheur aux gens."

C’est une guerrière 

Spartiate par son père, Maria Sakkari revendique fièrement ses origines et leur attribue ses qualités de guerrière. Consciente de ne pas avoir les mêmes armes que certaines championnes, elle a fait de sa ténacité sa force principale. "Je ne suis pas Maria Sharapova, je ne suis pas Serena Williams. Oui, je suis forte mais je ne suis pas grande. J’ai un bon service mais je n’ai pas d’armes me permettant de gagner des points en un coup. Mon but est de devenir une joueuse très solide et c’est ce sur quoi je travaille."

Maria Sakkari Roland-Garros 2019©Cédric Lecocq / FFT

Elle est très populaire dans le vestiaire

Véritable combattante sur le court, Maria Sakkari retrouve toute sa légèreté dès qu’elle en sort. Et ce ne sont pas ses collègues du circuit qui diront le contraire. Pétillante, drôle et généreuse, la Grecque, très amie notamment avec Donna Vekic, attire la sympathie. Pour preuve, les nombreux messages envoyées par les autres joueuses sur les réseaux sociaux pour la féliciter lors de son premier titre à Rabat, il y a quelques semaines.