À la découverte de... Taylor Fritz

John Isner est absent. Jack Sock et Sam Querrey sont blessés. Frances Tiafoe a chuté d'entrée. Résultat, il n'y a qu'un seul joueur américain présent au deuxième tour : Taylor Fritz, qui retrouvera ce jeudi Roberto Bautista Agut une semaine après l'avoir battu à Lyon. L'occasion de rappeler les fondamentaux au sujet du Californien de 21 ans, qui n'a jamais autant brillé sur terre que cette année.

Pete Sampras lui a prédit un grand avenir

"Pistol Pete", Américain le plus titré de l'Histoire en Grand Chelem, est le joueur préféré de Taylor Fritz. Ce dernier n’avait pourtant que cinq ans le 8 septembre 2002, quand Pete Sampras a joué son dernier match sur le circuit...

Merci Internet, qui a permis au jeune de visionner facilement les matchs de l'ancien. À cette "admiration posthume", l'ancien numéro un mondial avait alors rétorqué par un éloge.

"J'admire le sang-froid de Taylor et sa capacité à tenir sa ligne de conduite dans l’adversité. Plus le match devient tendu, plus il est fort. Il possède une confiance en lui incroyable et sa puissance est tout à fait exceptionnelle. Notamment son coup droit et son service, qui sont deux armes redoutables. Il est terriblement puissant. C’est un gros travailleur auquel je prédis le plus grand avenir."

Il n'a jamais aussi bien joué sur terre battue

Les Américains n'ont pas toujours été passionnés la saison sur terre. Avec Roland-Garros, Taylor Fritz en est à huit tournois sur terre battue en 2019. C'est bien simple : il a joué toutes les semaines depuis le lancement de la saison sur ocre, le 8 avril.

Qu'importe si ce n'est pas le meilleur moyen d'arriver frais à Paris, l'Américain a signé des "perfs" de référence : Diego Schwartzman à Monte-Carlo, Grigor Dimitrov à Madrid, Guido Pella à Rome ou encore (son adversaire du jour) Roberto Bautista Agut à Lyon.

Au total : huit victoires. Ce qui est un score énorme pour un jeune homme qui, avant cette année, n'en avait gagné que... six.

Une mère top 10 et un arrière grand-père star d'Hollywood

Taylor Fritz n'est pas la première vedette de la famille. Son père, Guy Fritz, a été 301e mondial en 1978. Sa tante, Alisya May, a passé un tour en double dames ici avec Kimberly Po en 1992. Et sa maman, Kathy May, ex-joueuse du top 10, a atteint les quarts de finale à Roland-Garros en 1977 et 1978. Les cinéphiles apprécieront : ces deux dernières sont aussi les petites filles de Mervyn LeRoy. Cette figure mythique de la Warner Bros a réalisé en 1932 l’un des premiers chefs d’œuvre du parlant, "Je suis un évadé", avant de produire ce qui deviendra le film le plus vu au monde, le merveilleux "Magicien d’Oz" (1938) avec Judy Garland.

Plus jeune papa du circuit

Taylor Fritz a toujours été du genre rapide. Il n’a que deux ans quand il touche sa première raquette. Il a 18 ans lorsqu’il atteint sa première finale sur le grand circuit, en février 2016 à Memphis, devenant alors le plus jeune Américain à en disputer une depuis Michael Chang en 1989. Dans la foulée, il chipe le statut de plus jeune membre du top 100 à Alexander Zverev. Côté vie privée, c’est le même tempo. Marié à seulement 18 ans avec l’ancienne joueuse Raquel Pedraza, Taylor Fritz a été papa... à 19 ans : Jordan Fritz est né le 20 janvier 2017.

Il a déjà joué une finale à Roland-Garros...

...en 2015 chez les juniors, où il avait été battu (7/6 2/6 6/2) par son ami Tommy Paul, avant de brandir le drapeau américain avec lui lors de la remise des prix. Mais d'où vient cet attrait pour la terre ? Lorsqu'il a choisi de privilégier le tennis au basket et à la crosse, Taylor Fritz s'est beaucoup entraîné à Boca Raton aux côtés de Diego Moyano, ancien joueur argentin recruté à la fin de sa carrière par la Fédération Américaine.

Pour la petite histoire, Diego Moyano est aujourd'hui l'entraîneur de... Tommy Paul. Il semble pourtant garder un souvenir ému du moment où Fritz l'avait rejoint quand il était ado pour un stage à l'USTA.

"Au début, il était à l'écart. Il était le plus faible du groupe. Un mois plus tard, alors que Taylor était parti s’aguerrir de son côté, il battait tout le monde. En l’espace de quatre semaines, grâce à son talent, sa capacité à apprendre vite et son sens du travail qui est exceptionnel, il était devenu le meilleur. Et sur terre battue, une surface étrangère pour lui!"

C'est à ce moment-là, et donc sur terre, qu'il a pris conscience de son potentiel en tennis. "En rentrant, j’ai arrêté le basket et la crosse, et je me suis juste concentré sur le tennis", raconte Fritz, qui s'est alors associé au Sud-Africain David Nainkin, qui est toujours son coach aujourd'hui.