520 000 spectateurs, "un record de fréquentation"

Bernard Giudicelli, Président de la FFT, et Guy Forget, Directeur du tournoi, ont dressé le bilan de cette édition 2019.

Bernard Giudicelli, Guy Forget, Roland Garros 2019, Conference de Presse© Amélie Laurin / FFT

La reprise des travaux dans le stade

Bernard Giudicelli (Président de la FFT) : Les travaux continuent, nous allons aborder dès le 21 juin la phase 4 du chantier, qui en compte 5. Cette phase 4 va commencer le 21 juin par la déconstruction du Court numéro un, ce qui nous permettra de préparer la future place des Mousquetaires, et de préparer à la fois la future entrée, que l'on va appeler entrée générale, qui se situera sur l'avenue de la porte d'Auteuil, et la première phase du nouvel espace "muséal" de la Fédération et de Roland-Garros.

Quant au court Chatrier, cette phase va consister essentiellement à la fois en des travaux de finition en interne pour l'ensemble des espaces et, bien sûr, en la pose du toit, la partie la plus emblématique de notre projet. (...) Je confirme que nous jouerons avec le toit en 2020. Nous aurons donc définitivement une grande place, tel que nous nous étions engagés à le faire pour la future place des Mousquetaires. Nous aurons donc 18 courts, dont 15 de compétition sur le site lui-même.

Ensuite, la dernière phase nous amènera au tournoi 2021, nous terminerons les courts 2 et 3. (...)

Lorsque nous aurons terminé cette phase en 2021, nous aurons atteint le premier objectif qui était le nôtre : avoir un stade éco-responsable, respectueux de l'environnement, respectueux de la planète. Vous avez vu notre engagement pour le climat récemment avec les trois autres tournois du Grand Chelem.

Nous serons sans doute le stade le plus proche de cette ambition pour notre planète, avec le lien indéfectible qui sera tissé tout au long de l'année avec notre environnement proche, avec les Parisiens, les Boulonnais. Nous comptons vraiment faire vivre ce stade à l'année dans une configuration qui lui permettra de proposer le meilleur aux riverains tout au long de l'année, et aux joueurs et au public pendant le tournoi.

La fréquentation

Guy Forget (Directeur du tournoi) : On atteint une fréquentation record de 520 000 spectateurs. On passe la barre du demi-million, sur laquelle on butait depuis quelques années. Notre tournoi a toujours été 'sold out' dès le premier jour de la mise en vente de nos billets.

L'occupation des loges

Guy Forget : Le problème des loges vides n'est pas un phénomène nouveau. Nous y travaillons depuis plusieurs années. (...) Nous essaierons dès l'année prochaine de trouver de nouveaux moyens pour remplir nos loges, qui sont vides parfois, à certains moments. D'un point de vue économique, nous ne pouvons pas nous permettre aujourd'hui de refuser ces partenaires (...) qui consomment le tennis de manière différente (...).

C'est pour cette raison que nous essayons, avec nos partenaires, de peut-être mettre en place pour l'année prochaine une espèce de surbooking, comme cela se fait aujourd’hui dans les compagnies aériennes ou dans les hôtels afin que ces derniers puissent faire venir certains de leurs clients en première partie puis d'autres après le déjeuner.

Bernard Giudicelli : Si nous ne vendions que des entrées générales sans prestation d'hospitalité, c'est l'économie même du tournoi et, au-delà même du tournoi, l'économie de la Fédération qui en serait affectée. Je ne suis pas sûr que l'on pourrait offrir un prize money identique à ce que nous faisons aujourd'hui. Je suis certain, en revanche, qu’on ne pourrait pas assurer les investissements dans le stade.

Retenez ce chiffre : entre 2008 et 2021, ce sont 500 millions d'euros que la Fédération aura investis sur ses fonds propres, sans aucune aide publique, pour moderniser ce stade et, surtout, je ne suis pas sûr que l'on pourrait participer à notre mission de développement du tennis dans les territoires, pas sûr non plus que l'on puisse financer la formation des jeunes et le fonctionnement de nos instances territoriales.

Les futures sessions de soirée

Bernard Giudicelli : Elles nous imposent une organisation qui nécessite, là aussi, un travail méthodique et approfondi. Les sessions de soirée sont programmées en 2021 et n'auront pas lieu en 2020. En revanche, s'agissant de la politique du toit, la "roof policy" comme disent nos amis britanniques, elle sera établie avec le directeur du tournoi, avec le juge-arbitre, en lien bien sûr avec l'ATP et la WTA, au regard de l'expérience que nous avons et que nous avons globalement aussi des autres roof policy. Mais aussi au regard de notre propre mode d'organisation. Bien entendu, cela sera édicté avant le tournoi 2020.

Novak Djokovic - Dominic Thiem - Roland-Garros 2019©Nicolas Gouhier / FFT

Sur le report au lendemain de la fin du match Djokovic-Thiem

Guy Forget : Tout d'abord, je tiens à rappeler une nouvelle fois - parce qu'il y a eu beaucoup de tweets qui sont passés, de rumeurs, j'ai entendu des choses très, très farfelues - que c'est le juge arbitre et lui seul qui interrompt les matchs en fonction des conditions météorologiques. On a la chance d'avoir des experts et une station extrêmement pointue.

Je vous rappelle qu'à ce moment-là, lorsque le match a été interrompu, on avait des rafales qui dépassaient 80 km/h alors qu’elles n'étaient que de l'ordre de 40 à 50 km/h lors du match entre Rafa et Roger. Le match de Novak Djokovic et de Dominic Thiem avait déjà été interrompu à deux reprises à cause de la pluie. Cela n'est jamais très agréable pour des joueurs de s'arrêter, de se doucher, de se reposer, de s’échauffer de nouveau, de repartir sur le terrain pour être arrêtés quelques jeux plus tard.

Les prévisions que nous avions à ce moment-là indiquaient le fait que le vent allait forcir, dans le pic de sécurité (...).Nous avions deux averses prévues, la première d'environ 30 à 40 minutes et la deuxième un peu moins d'une heure plus tard.

C'est pour ces raisons que Rémy Azemar (NDLR : le juge-arbitre) a décidé d'aller aux vestiaires. J’étais présent à ses côtés à ce moment-là. On leur a dit : 'Compte tenu de ce qui se passe, nous préférons vous renvoyer sur le terrain demain à midi, où nous aurons une fenêtre de trois heures avec des conditions météorologiques extrêmement favorables plutôt que de vous faire faire encore des petits sauts de puce dans des conditions exécrables.'

(...) À la suite de cette annonce, Novak Djokovic, devant moi, a pris son sac et a quitté les vestiaires. Dominic Thiem en a fait de même un peu plus tard. Le protocole veut qu'à ce moment-là, nous nous réunissions pour expliquer et communiquer au grand public les modalités par rapport au remboursement, ce qui s'est exactement produit.

Cela a pris 10 à 15 minutes. Mais lorsqu'une caméra de France Télévisions a vu Novak Djokovic sortir trois minutes après cette annonce, ils ont pensé que Djokovic nous avait quelque part imposé cet arrêt, ce qui était totalement faux. D'ailleurs, Dominic Thiem et les entourages pourront vous le confirmer.

Sur l'éclairage futur des courts

Guy Forget : "Il sera effectif sur le Chatrier dès 2020 ainsi que sur le Suzanne-Lenglen, le Simonne-Matthieu et le court 14.