US Open : Azarenka et Osaka retrouvent la finale

Combats en trois sets, explosivité, intensité, coups gagnants à la pelle... Si les théâtres de Big Apple sont en sommeil depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, jeudi soir sur le court Arthur Ashe de Flushing Meadows, les demi-finalistes dames de l’US Open ont assuré un spectacle digne des plus grands shows de Broadway.

Respectivement opposées à Serena Williams et Jennifer Brady, Victoria Azarenka et Naomi Osaka ont dû multiplier les coups gagnants pour avoir le droit d’inscrire leur nom en haut de l’affiche de la finale de cet US Open 2020. 

En ouverture de night-session, Naomi Osaka a impressionné, à l’image du "Wow" lâché par son coach Wim Fissette après la balle de match. Appliquée et percutante tout au long du match, la Japonaise n’a jamais baissé d’intensité face à une Jennifer Brady audacieuse et opportuniste qui a tout tenté. 

"Honnêtement, c’était amusant car j’avais une adversaire de qualité et puis ce sont les derniers matchs du tournoi, a commenté Naomi Osaka après sa victoire 7/6, 3/6, 6/3. Oui c’était fun !"

Avec autant de coups gagnants (35) réussis que son adversaire mais moins de déchet (17 fautes directes contre 25 pour l’Américaine), Naomi Osaka a fait parler son expérience de double championne de Grand Chelem pour s’offrir une troisième opportunité de victoire en Majeur.

“Honnêtement, les gens ne se souviennent que des vainqueurs. Même si ça m’arrive et que je n’atteins pas mon objectif en finale au moins j’aurai un petit trophée brillant, j’aurai quelque chose à ramener à la maison. C’est probablement ce qui me motive le plus." Mais la Japonaise qui s’est toujours imposée en Grand Chelem à chaque fois qu’elle a franchi les huitièmes de finale n’a pas l’intention de se contenter du trophée de finaliste…

Tout comme sa future adversaire en finale… Deux fois malheureuse à ce stade de la compétition, battue par Serena Williams en 2012 et 2013, "Vika" vise elle aussi un troisième titre en Grand Chelem après ceux de l’Open d’Australie 2012 et 2013. 

Impressionnante depuis ses débuts dans la "bulle" de New York où elle a commencé par empocher le titre du tournoi de Cincinnati, Victoria Azarenka a franchi un nouveau palier en demi-finale de l’US Open. Opposée à Serena Williams, sa "meilleure ennemie" contre qui elle avait perdu 18 fois lors de leurs 22 affrontements précédents, la Biélorusse a su surmonter un début de match un peu lent pour s’imposer en trois sets 1/6, 6/3, 6/3. "Je m’attendais à un gros combat et je n’ai pas été déçue. Je suis contente d’avoir réussi à booster mon énergie après un début de match difficile."

Une première victoire en Grand Chelem face à l’Américaine qui propulse "Vika" en finale d’un tournoi majeur pour la première fois depuis 2013. 

La nouvelle Azarenka

7 ans qui ont fait de l’ex-numéro un mondiale, une toute autre personne. 

"Quand on devient numéro un mondiale, parfois on peut se croire invincible, se penser meilleure que les autres et ce n’est pas vrai. L’ego grossit et c’est très douloureux quand on le blesse. Mais j’ai essayé d’apprendre de mes erreurs liées à l’ego. Et en murissant j’ai réalisé qu’être joueuse de tennis ne fait pas de vous une meilleure ou pire personne que les autres. Vous êtes toujours un être humain et tout ce que vous pouvez faire est de tenter d’être la meilleure version de vous-même et de continuer à vous améliorer. 

Je suis vraiment fière de moi, d’avoir relever ce challenge pour devenir, non pas une meilleure joueuse mais une meilleure personne, pour moi, pour mon fils. C’est ce dont je suis la plus fière."

Zen attitude

Plus épanouie et plus calme, à l’image des instants de méditation qu’elle observe lors des changements de côté, la protégée de Dorian Descloix n’en est que plus efficace et percutante sur le court. De quoi laisser envisager une finale explosive face à Naomi Osaka (qui mène 2-1 dans leur face-à-face) samedi. "Je suis très excitée à l’idée de disputer cette finale contre elle. Je pense que ça va être une finale incroyable. J’espère que ça le sera et j’espère que je m’amuserai. C’est une super championne, une joueuse très puissante qui a déjà gagné deux Grands Chelems. Mais ne visons-nous pas toutes les deux un troisième titre ? (sourire) Ça va être fun !"