Rafa est-il meilleur sous pression ?

 - Amandine Reymond

En danger contre Schwartzman, Rafael Nadal a encore une fois montré sa force mentale.

Rafael Nadal quart de finale Roland-Garros 2018©Julien Crosnier / FFT

Malmené pendant un set et demi par Diego Schwartzman mercredi, Rafael Nadal s’en est finalement sorti en quatre sets jeudi après avoir parfaitement exploité les interruptions dues à la pluie pour reprendre ses esprits et retrouver son jeu. Acculé, l’Espagnol a une nouvelle fois fait preuve d’une exceptionnelle force mentale. Mais le décuple vainqueur de Roland-Garros est-il vraiment meilleur sous pression ?

Tout dépend de quelle pression on parle. Sur le court, l’Espagnol préfère avoir le temps d’installer son jeu. C’est d’ailleurs pour cela que les adversaires qui l’agressent en permanence sont ceux qui lui posent le plus de problèmes, notamment à Roland-Garros. Rappelez-vous de la fougue de Robin Söderling en 2009, du rythme infernal imprimé par Novak Djokovic en 2015 ou même des grands serveurs qui ont pu lui prendre des sets ici (Isner 2011, Brands 2013)…

"Nadal est mauvais quand il est sous pression, confirme Patrick Mouratoglou. C’est pour ça qu’il a autant souffert contre Djokovic quand le Serbe le saoulait de coups et le privait de temps. Et d’ailleurs, contre Diego Schwartzman, il a été sous pression jusqu’à l’intervention de son coach grâce à la pluie alors qu’il était très mal engagé. D’ailleurs, la même chose s’était produite contre Alexander Zverev en finale à Rome alors qu’il était breaké au troisième. A ce moment-là, s’il n’y a pas la pluie, je ne donne pas cher de sa peau. Donc non, quand il est sous pression, agressé et un peu roué de coups par son adversaire, c’est justement l’une des seules situations où il n’est pas bon."

Contre Juan Martin del Potro en demi-finale ce vendredi, Rafael Nadal sait d’ailleurs qu’il devra dicter le jeu s’il veut éviter de se mettre en danger. "Je vais devoir jouer de façon agressive, confirmait le numéro un mondial en conférence de presse. Si je suis trop passif et que je ne mets pas d’intensité, je serai perdu."

Capital(e) confiance

Mais quand il s’agit de la pression liée à l’obligation de résultats, là, l’Espagnol ne tremble pas. L’an dernier, Rafael Nadal ne pouvait pas faire un pas sans qu’on lui parle de la fameuse "Décima". Mais sur le court, il n’a montré aucun signe de stress, remportant même tous ses matchs en trois sets pour soulever pour la dixième fois la coupe des Mousquetaires.

"Cette pression-là, il la gère très bien car il y répond avec l'énorme confiance acquise grâce à toutes les victoires qu’il a accumulées sur terre battue, analyse Patrick Mouratoglou. S’il arrivait à "Roland" sans ces victoires, il la gérerait sûrement moins bien, mais quand il arrive ici, il est en immense confiance et grâce à ça, il gère très bien la pression de Roland." Et ce n'est pas l'enjeu d'une nouvelle finale Porte d'Auteuil qui devrait le faire trembler...