Qualifications messieurs : qui sont les Bleus à suivre ?

 - Baptiste Blanchet et Julien Pichené.

Dix Français sont au programme de ce lundi. Parmi eux, Denolly, Martineau, Benchetrit, Tatlot.

Eliott Benchetrit at Roland-Garros 2018© Julien Crosnier/FFT

Elliot Benchetrit, trouver sa voie

Gaël avait été plus fort que moi, mais j’avais réussi à jouer mon jeu. A l’époque, j’avais 19 ans, j’étais autour de la 350e place mondiale, ce match représentait un accomplissement pour moi, se souvient le Niçois, licencié à la Villa Primrose. Je suis même retourné plus tard sur ce court, car sur le moment, je ne m’étais pas rendu compte de ce que je vivais. J’espère que cette expérience va me servir pour les qualifications."

Elliot Benchetrit (20 ans, 269e ATP) aborde ses premières “qualifs“ avec ambition : “Cette saison, j’ai choisi de disputer principalement des Challengers (ndlr : il a atteint les quarts de finale à Canberra, le 3e tour en Nouvelle-Calédonie et à Bergame), ce qui m’a permis de gagner 80 places, je suis sur une voie plutôt positive“.

Travailler le deuxième coup

Entraîné à Nice par Jean-Michel Pequery et Aurélien Richaud, Frédéric Descamps se chargeant de la préparation physique, le Français a identifié ses axes de progression.

Mon service est à travailler, dit-il, mais aussi mon deuxième coup après ma mise en jeu car je fais encore des choix un peu critiques : vouloir terminer le point dès la deuxième frappe ou tenter des amorties pas judicieuses. Je dois apprendre à mieux maîtriser mes schémas et devenir en quelque sorte 'l’expert' de moi-même.“

Corentin Denolly at Roland-Garros 2018© Philippe Montigny/FFT

Corentin Denolly, l’éloge de la constance

 
“Sur mes cinq derniers tournois ITF disputés sur terre battue, j’ai atteint au minimum les demi-finales, souligne Corentin Denolly (21 ans, 431e ATP), titré fin avril sur l’ocre de Madrid. J’ai senti que j’avais passé un cap. J’arrive avec une confiance, qui, je l’espère, va me permettre de gagner le maximum de matchs, même si le bras tremblera sans doute à un moment donné."

Pour ses troisièmes “qualifs“, lui qui avait atteint le 2e tour l’an passé, entend réaliser des matchs “pleins“ : “Savoir que j’ai déjà passé un tour ici va me permettre de mieux appréhender l’événement. Me qualifier reste l’objectif mais je suis conscient que ça passe par beaucoup la constance“. Désormais coaché par Jérôme Potier, qui a rejoint Augustin Gensse, le pensionnaire du CNE a justement gagné en régularité.

Objectifs ambitieux

“Le fait d’avoir le regard de deux entraîneurs m’apporte beaucoup, dit le licencié du TC Quimperlé. Je suis plus solide et complet, plus stable tactiquement. Par exemple, je fais moins n’importe quoi sur les points importants ! J’ai également progressé sur le plan physique."

Gaucher au revers à deux mains, comme Rafael Nadal, son modèle, le natif de Vienne s’est fixé des objectifs ambitieux pour 2019 : "Le premier était d’engranger les points en Futures pour avoir accès aux Challengers. C’est fait. Il me faut maintenant 'scorer' dans cette deuxième catégorie de tournois, car je n’ai pas de points à défendre sur le circuit ATP, ce qui pourrait me permettre de m’approcher de la 300e place mondiale".

Mattéo Martineau Roland-Garros juniors 2017© Pauline Ballet/FFT

Mattéo Martineau, un beau tennis "à l’ancienne"


À 20 ans, Mattéo Martineau vit la période la plus faste de sa jeune carrière. Il y a un mois, il remportait ses deux premiers matchs sur le circuit Challenger. Le voilà maintenant sur la ligne de départ des qualifications de Roland-Garros pour la première fois. 

“J’ai déjà joué le tournoi Juniors, mais là c’est complètement différent. C’est un plaisir pour moi de jouer ici, dans un stade que je connais très bien car je dors juste à côté, au Centre National d’Entraînement !“, raconte Mattéo, entraîné depuis octobre 2017 par Tarik Benhabiles, huitième de finaliste ici en 1987. “Il m’apporte son expérience d’ancien joueur et il a consolidé mon jeu“, confie-t-il.

Un mélange de Pioline et Stich

Son jeu ? Pour Tarik Benhabiles, Mattéo Martineau a un beau tennis “à l’ancienne“ qui peut rappeler Cédric Pioline ou Michael Stich. “Ce n’est pas faux car j’aime monter au filet et j’ai un revers à une main !“, reconnaît l'intéressé.

Et ce revers à une main, assez rare chez les jeunes, le Savoyard l’a adopté dès l’âge de six ans à ses débuts au TC La Motte Servolex, club dont son père est le vice-directeur, et où l’on suivra évidemment de près les résultats de Mattéo cette semaine. “Ma famille, elle, sera là, prévient Mattéo Martineau. Il y aura aussi mes amis du rugby, car j’en ai fait aussi. Avec eux, il peut y avoir du bruit !“

Johan Tatlot Roland-Garros 2018© Philippe Montigny/FFT

Johan Tatlot, une vieille connaissance


Les habitués de Roland-Garros ont sûrement déjà tous croisé ce joueur de 23 ans au physique impressionnant. Soit dans les compétitions de jeunes, lui qui fut champion de France des 17/18 et numéro 5 mondial chez les juniors en 2014.

Soit dans les “qualifs“, que Johan Tatlot a disputées à quatre reprises, en 2013, 2014, 2015 et 2018, sans parvenir toutefois à y gagner un match. Même s’il est en retard par rapport aux meilleurs joueurs nés comme lui en 1996 (Borna Coric, Daniil Medvedev...), celui qui est arrivé de Martinique à l’âge de 11 ans avec son père et son frère est toujours aussi ambitieux. 

Déclic psychologique

“J’aimerais intégrer le top 200 et finir l’année proche du top 100. Une fois dedans, il n’y pas de limites ! Oui je suis ambitieux“, confiait le 261e joueur mondial après avoir battu Steve Darcis au tournoi Challenger de Bordeaux, fin avril. Parfaitement affûté après un gros travail effectué à l’intersaison, Johan attend juste le déclic psychologique qui lui permettra de franchir un palier supplémentaire

“Cette année, j’ai battu de très bons gars mais je n’arrive pas à dépasser le 3e tour. Je perds toujours 6/3 au troisième !“ Personne ne lui en voudrait de changer ça ici et qu’il se qualifie pour son premier tournoi du Grand Chelem.