Nadal sur les talons de Djokovic

 - Iris Chartreau

Rafael Nadal a remporté son premier titre de la saison sur dur à Acapulco et se relance idéalement avant la tournée américaine.

Rafael Nadal screaming in Melbourne 2020©Corinne Dubreuil/FFT

Quinze ans après le premier, Rafael Nadal a soulevé son troisième trophée à Acapulco (2005, 2013 et 2020) en battant Taylor Fritz au terme d’une finale à sens unique (6/3 6/2).

L’Espagnol a évolué à un très bon niveau toute la semaine et pouvait être satisfait au moment de faire le bilan de son séjour au Mexique.

“J’ai joué de manière solide, avec la bonne intensité et passion, et mon coup droit a bien fonctionné“, a-t-il analysé tout sourire après son succès, le traditionnel sombrero du vainqueur sur la tête.

Même lorsqu’il a été mené, contre Pablo Andujar au premier tour, puis par deux fois par Grigor Dimitrov en demi-finale, le numéro 2 mondial a haussé son niveau de jeu pour revenir. Résultat : aucun set concédé et une moyenne de cinq jeux perdus par match.



Un troisième sacre à Acapulco et un record de longévité


Il l’avait précisé en arrivant sur la côte mexicaine, Rafael Nadal a de très bons souvenirs d’Acapulco. Pour sa première participation en 2005, il était devenu le plus jeune joueur à remporter le tournoi. A 33 ans, il en est désormais aussi le plus vieux vainqueur.

Un double record qui témoigne non seulement de son exceptionnelle constance dans la réussite au plus haut niveau, mais aussi de sa capacité de travail et d’adaptation, puisqu’entre temps l’ATP 500 a changé de surface, abandonnant la terre battue pour le dur extérieur. Et sept ans après la dernière fois, le Majorquin a réussi à s’imposer dans le même tournoi sur deux surfaces différentes.

“Acapulco a été le premier gros titre que j’ai remporté dans ma carrière, donc être capable d’être là 15 ans après c’est incroyable, a-t-il commenté après la finale. Je ne remercierai jamais assez les personnes qui me font sentir à la maison à chaque fois.“



Le premier titre d’une belle saison ?


Ce 85e trophée en carrière lui permet d’ouvrir son armoire à trophées en 2020. Battant du même coup son propre record d’au moins un titre remporté sur 17 saisons consécutives (Roger Federer et Novak Djokovic sont à 15). Des chiffres étourdissants.

“Après un moment sans compétition depuis l’Australie, c’est une semaine importante pour moi“, a commenté le dodécuple vainqueur de Roland-Garros, qui n’avait plus disputé de tournoi depuis trois semaines et son élimination en quart de finale de l’Open d’Australie par Dominic Thiem.

Quand on connaît l’importance pour l’Espagnol d’enchaîner des matchs et des victoires afin de trouver sa vitesse de croisière, ce titre pourrait augurer de belles semaines à venir. Surtout, avant d’entamer Indian Wells et Miami sur surface rapide.

“Ce titre ne veut pas dire que j’aurai une grande saison, préfère-t-il avertir. Ça veut dire un autre bon début de saison pour moi. Ça me donne de la confiance, me permet d’être dans une position privilégiée à la Race.“

©Corinne Dubreuil/FFT

Le numéro 1 mondial à portée


Au matin de sa finale, Nadal a sans-doute appris le sacre de Novak Djokovic à Dubaï. Le numéro 2 mondial lui a répondu de la meilleure des manières quelques heures plus tard à 14 000 kilomètres de distance. Au moment de faire les comptes, les deux leaders du circuit se sont adjugés les tournois ATP 500 de la semaine : 370 points les séparent au classement et ils ont accentué l’écart avec leurs poursuivants. Le mano a mano se poursuit pour le fauteuil de patron du tennis mondial.



Les représentants de la nouvelle génération ne sont pas parvenus à les faire vaciller. Si Taylor Fritz (22 ans, 35e ATP) n’a pas résisté longtemps à Rafael Nadal, Stefanos Tsitsipas (21 ans, 6e ATP) n’a jamais réussi à inquiéter Novak Djokovic en finale à Dubaï (6/3 6/4).

Le numéro 1 mondial, toujours invaincu cette saison avec 18 victoires consécutives, a d’ailleurs plaisanté sur ses ambitions cette année : “l’objectif est de rester invaincu toute la saison. Je rigole…“, s’est-il amusé sur le court dans son interview d’après-match. Avant de préciser, toujours le sourire aux lèvres : “Non, en fait je ne plaisante pas.“

Les joueurs les plus ambitieux sont prévenus, Rafael Nadal et Novak Djokovic ne sont pas prêts à laisser la main.