Le miracle Trevisan

 - Iris Chartreau

5 choses à savoir sur la pétillante Italienne, avant son premier quart en Grand Chelem.

Martina Trevisan, Roland-Garros 2020, 2e tour©Julien Crosnier / FFT

Une famille de sportifs

Martina Trevisan (26 ans) a grandi dans une famille de sportifs, entre une mère professeure de tennis et un père footballeur, qui a joué avec la Sambenedettese, en Serie B, la deuxième division italienne. Son frère aîné, Matteo, a été numéro un mondial junior et 267e mondial à son meilleur niveau, en 2010. Martina, qui a commencé à jouer au tennis à quatre ans au club de Pontedera, près de Pise, s'est rapidement montrée brillante.

Quatre ans d’arrêt

A l’adolescence, la Florentine a dû faire face à une anorexie, qui l’a amenée à poser sa raquette de 2010 à 2014. "A la maison, je ne respirais pas un air serein, a-t-elle écrit sur un site internet. Je m’entraînais beaucoup, même quand j’aurais eu besoin d'autre chose. Je sentais que j’avais une sorte de responsabilité. Comme si mon implication dans le tennis pouvait guérir les blessures de ma famille." Elle parle désormais librement de cette épreuve surmontée avec l’aide d’une psychologue.

Martina Trevisan, Roland-Garros 2020, 1/8e de finale©Nicolas Gouhier / FFT

Une gauchère atypique

Martina Trevisan ne bénéficie pas d’un service puissant. Avec son petit gabarit d’1,60 m, elle joue sur d’autres forces, comme sa rapidité, sa patte gauche et sa bonne lecture du jeu, qui lui permet d’anticiper les coups adverses.

"Le coup droit de gauchère, le service slicé, le retour, ajoute la principale intéressée. Je les utilise pour casser le schéma des autres joueuses. Je continuerai à travailler sur ces forces." Chose assez rare dans le tennis féminin, elle se débrouille extrêmement bien dans le jeu vers l’avant. Son entraîneur lui fait donc beaucoup travailler la volée. Et les amorties.

Martina Trevisan, Roland-Garros 2020, 3e tour©Clément Mahoudeau / FFT

"Une lionne sur le court"

Martina Trevisan travaille depuis deux ans avec un coach mental, Lorenzo Beltrame, qui collabore aussi avec d’autres championnes, comme Johanna Konta. Matteo Catarsi, son entraîneur de toujours, qui la qualifie de "lionne sur le court", estime que les plus gros progrès effectués par sa joueuse ces derniers mois concernent le plan mental.

Suite à des échecs lors des qualifications de Roland-Garros ces deux dernières années, Martina a identifié cette carence : "Je n’arrivais pas à gérer mes émotions, la tension, donc je savais que je devais me focaliser sur le plan mental".

Un travail qui a porté ses fruits, au vu de la combativité de l’Italienne sur le court. Lors de son troisième tour face à Maria Sakkari, Trevisan a même sauvé deux balles de match, pour finalement s’imposer en trois sets.

10e qualifiée en quarts de Roland

Martina Trevisan n’avait jamais remporté un match dans un tournoi du Grand Chelem avant de débarquer à Roland-Garros pour disputer les qualifications, en tant que 159e joueuse mondiale.

Elle a désormais remporté sept matchs pour rejoindre les quarts de finale. Un exploit majuscule, à en juger par le pedigree de ses adversaires : Camila Giorgi (75e), Cori Gauff (51e), Maria Sakkari (24e), et sa première victoire face à une top 10, Kiki Bertens (8e).

Il s’agit de la dixième joueuse issue des qualifications à atteindre les quarts de finale dans l’histoire de Roland-Garros. Aucune d’entre elles n’est toutefois parvenue à rejoindre le dernier carré.