La "NextGen" prend date avant Roland-Garros

 - Guillaume Willecoq

Pas moins de quatre joueurs de moins de 22 ans se sont distingués sur terre battue la semaine passée.

Alexander Zverev victoireux au tournoi ATP de Munich/ Alezander Zverev winning in Munchen.© DPA/ABACA

D'Estoril à Munich, en passant par Istanbul, pas moins de quatre joueurs de moins de 22 ans se sont distingués la semaine passée, illustrant le fait que, sur terre battue aussi, la "NextGen" est prête à faire bouger les lignes.

Alexander Zverev, la confirmation

A tout seigneur, tout honneur : alors qu’il vient à peine de fêter ses 21 ans, le n°3 mondial Alexander Zverev s’impose plus que jamais comme l’indiscutable leader de la "jeune garde" puisqu’il est le seul joueur de moins de 24 ans à figurer parmi le Top 20 !

Et ce statut, "Sascha" le doit en grande partie à la terre battue. Après avoir lancé sa campagne 2018 par une demi-finale à Monte-Carlo, il vient de conserver son titre à Munich, à domicile.

Déjà auteur d’un remarquable enchaînement titre à Munich / quart à Madrid / titre à Rome en 2017, Zverev affiche tout simplement le deuxième meilleur bilan sur terre battue sur les douze mois écoulés. Seul Rafael Nadal fait mieux que lui. Reste à concrétiser cela à Roland-Garros, où il s’était fait cueillir à froid l’an passé par Fernando Verdasco…



Stefanos Tsitsipas, la révélation

En voilà un qui explose littéralement ce printemps : brillant finaliste à Barcelone la semaine passée, Stefanos Tsitsipas a poursuivi sur sa lancée avec une demi-finale à Estoril, ajoutant Kevin Anderson à un tableau de chasse ocre comportant déjà Dominic Thiem, Pablo Carreno Busta ou encore Diego Schwartzman.

Si l’on prend en compte sa sortie des qualifications à Monte-Carlo et son premier titre Challenger à Gênes l’été passé, le Grec de 19 ans a remporté 16 de ses 19 derniers matchs sur terre battue !

Stefanos Tsitsipas Barcelone 2018.©Alex Caparros /AFP
Frances Tiafoe, l’exception

Comme son aîné Jack Sock, Frances Tiafoe fait partie de ces joueurs américains très à leur aise sur terre battue. Ce n’est d’ailleurs pas chez lui, à l’US Open, qu’il a vécu son baptême du feu en Grand chelem, mais bien à Roland-Garros, lorsqu’il avait remporté en 2015 la wild-card pour le Grand chelem parisien mise en jeu par l’USTA.

Depuis, il a remporté deux Challengers sur la surface en 2017, avant de franchir encore un cap avec cette finale à Estoril le week-end passé, succès sur Pablo Carreno Busta à la clé. Rarement aidé par les tirages au sort en Grand chelem (Juan Martin del Potro, Roger Federer, John Isner, Fabio Fognini et Alexander Zverev par deux fois), il n’attend probablement plus qu’un petit coup de pouce du hasard pour signer sa première percée dans un tableau majeur…



Hyeon Chung, l’interrogation

On ne l’attendait pas forcément si haut, si vite. Hyeon Chung a attaqué 2018 à la 58e place mondiale. Quatre mois plus tard, le voilà 21e… et même 6e à la Race ! Demi-finaliste de l’Open d’Australie, le Sud-Coréen de 21 ans a enchaîné avec des quarts de finale à Indian Wells et Miami, faisant de lui le seul joueur à figurer en quarts de ces trois épreuves.

Sa rentrée sur terre battue s’est traduite par une demi-finale à Munich, assortie d’un bon succès sur le toujours dangereux Martin Klizan. Il s'est ensuite logiquement incliné devant Alexander Zverev. Savoir s’il peut continuer à griller les étapes sur terre comme il l’a fait sur dur au premier trimestre sera la grande question le concernant…