Del Potro, le grand retour

 - Alexandre Coiquil

Vainqueur de Cilic, "Juanma" va regoûter aux joies des demies à Paris (7/6 5/7 6/3 7/5).

Roland-Garros 2018, 1/4 de finale, Juan Martin del Potro©Philippe Montigny / FFT

Il est enfin l’heure de rattraper le temps perdu pour Juan Martin del Potro. Solide vainqueur de Marin Cilic en quatre manches (7/6(5) 5/7 6/3 7/5), jeudi sur le court Suzanne-Lenglen, dans le dernier quart de finale, l’Argentin a mis fin à une très longue traversée du désert à Roland-Garros en rejoignant le dernier carré pour la première fois depuis neuf ans. Oui, neuf ans, le temps file à une de ces vitesses...

Il affrontera dès vendredi Rafael Nadal dans une demi-finale qui promet beaucoup. L’Espagnol s’était, lui, qualifié une bonne heure avant en venant à bout de Diego Schwartzman en quatre manches (4/6 6/3 6/2 6/2).

Depuis sa demi-finale perdue face à Roger Federer en 2009, l’Argentin n’avait plus mis un pied aussi loin dans le tournoi. Le joueur de Tandil est évidemment excusable : il a manqué cinq éditions sur blessure (2010, 2013, 2014, 2015, 2016) et buté une nouvelle fois sur Roger Federer en 2012 lors de sa dernière apparition en quarts à Paris. Ce sera la cinquième fois de sa carrière qu’il accède aux demies d’un tournoi majeur. C'est le deuxième plus haut total de l'histoire du tennis argentin derrière Guillermo Vilas (12) et à égalité avec David Nalbandian.

Pour venir à bout de Marin Cilic, le joueur de 29 ans s’est montré d’une solidité de tous les instants. Dans ce duel de grands formats et gros frappeurs, c’est lui qui a mieux géré ses temps faibles et gardé une première balle régulière. Ce temps faible est justement arrivé à la fin du deuxième set. Sur un fil à ce moment, après avoir bien négocié la reprise et remporté le premier set au jeu décisif (le jeu s'était arrêté à 5-5 mercredi soir), "Juanma" a commencé à perdre son calme, sa première balle et sa régularité. Cette baisse, qui a duré moins d’une heure, ne lui a coûté que la deuxième manche et peut-être un peu d'énergie (3h50 de match), mais rien de bien grave.

Et maintenant, Nadal

Trop inconstant et lâché par son coup droit après un break obtenu au début du troisième set, Cilic n’a pas réussi à faire illusion longtemps. Il était un ton en-dessous de son adversaire sur tous les plans. Mais ce deuxième quart de finale consécutif, sur une surface qui ne l'avantage pas, peut lui offrir des perspectives intéressantes pour le futur. Reste que l'homme du jour est argentin. Et il a un grand rendez-vous avec le roi de l'ocre dans quelques heures.