David Loriot reçoit le prix Denis-Lalanne

 - Estelle Couderc

David Loriot : "C'est un privilège et une grande fierté."

Prix Denis-Lalanne 2018©Jean-Charles Caslot / FFT

Le sixième prix Denis-Lalanne a été remis à David Loriot, journaliste à L'Equipe, pour son papier sur l'enfance d'Andre Agassi : "Agassi. Le Kid. Génie malgré lui". Interview du lauréat.

Qu'avez-vous ressenti en apprenant que vous étiez le lauréat ?

C'est vraiment gratifiant. C'est un privilège et une grande fierté. Ce prix-là me convient très bien car il n'y a pas d'idée de volontariat, contrairement à certains autres. Le jury sélectionne les articles, puis demande aux journalistes s'ils sont d'accord pour participer. J'ai dit oui. La deuxième fierté est que tous les membres du jury sont légitimes : Anne Nivat, qui était cette année la présidente du jury, Eric Fottorino, invité d'honneur, sont des sommités dans notre milieu, leur légitimité est incontestable. Je suis donc très fier.

Le fait qu'il s'agisse du Prix Denis-Lalanne est également important à vos yeux ?

Bien sûr ! Je ne suis pas fan de rugby. Pourtant, ses papiers, je les ai lus dans L'Equipe. Et je me suis régalé à lire du Denis Lalanne. C'est pour moi le journaliste qui a apporté de la couleur au rugby, alors que les images à la télévision étaient encore en noir et blanc. Il mettait tellement de richesse, tellement de relief dans ces papiers ! Cela me correspond vraiment. Je ne conçois pas un compte rendu sportif basé uniquement sur le factuel et dépourvu de tous ces éléments.

Aviez-vous senti que cet article sur Andre Agassi était susceptible de remporter le prix ?

Honnêtement, non. Je savais que je me régalerais à l'écrire. La genèse de ce papier est rigolote. Quand on a su que Novak Djokovic allait être assisté d'Andre Agassi, la rédaction nous a demandé une série sur lui afin de lancer Roland-Garros. Il y avait trois volets, on m'a confié le premier. J'ai acheté son bouquin, je l'ai lu en 70 heures, jour et nuit. Il est passionnant et cette partie-là particulièrement. Finalement, il y avait tellement de choses à dire que c'était simple. Pas besoin de tirer à la ligne, tu es happé par ce qu'il a vécu et tu as envie d'en rendre compte avec de la richesse et beaucoup de relief.

Couvrir Roland-Garros, est-ce à part pour vous ?

Oui. D'abord parce que c'est un gros événement pour le journal, puisque 12 pages y sont consacrées chaque jour. Et puis c'est à part parce que cela se passe en France, que c'est un événement regardé par énormément de personnes, que les joueurs français sont toujours au taquet et qu'il y a une vraie émotion par rapport à ça. Il y a aussi l'histoire de Roland-Garros et puis cette domination de Nadal en ce moment, tout le monde attendant de voir s'il va tomber ou non. C'est forcément particulier et c'est un vrai plaisir.