Debru, la relève !

Il était attendu, il a répondu présent : le Français Gabriel Debru a remporté le titre chez les juniors aux dépens du Belge Gilles Arnaud Bailly (7/6(5), 6/3 en 2h03), ce samedi. Il succède à un autre Français, Luca Van Assche, parachevant ainsi un "back to back" tricolore plus vu depuis les années 70.

Décidément, partout où joue Gabriel Debru, Roland-Garros frissonne ! Après avoir déjà mis une belle ambiance lors des qualifications, où il avait passé un tour face à son compatriote Arthur Fils avant d'offrir une belle résistance à Norbert Gombos, le Français a enflammé ce samedi le court Simonne-Mathieu où, porté par toute sa famille et ses amis qui ont transformé l'enceinte parisienne en chaudron, il a décroché le tournoi juniors après un beau combat face au Belge Gilles Arnaud Bailly, 7/6(5), 6/3 en 2h03.

Sans être l'immense favori (il était tête de série n°14), le Grenoblois, qui porte du haut de ses seulement 16 ans une grande partie des espoirs du tennis français, n'en était pas moins très attendu après sa victoire face à Arthur Fils, qui avait fait de lui le plus jeune joueur à passer un tour dans des qualifications de Grand Chelem depuis Bernard Tomic à l'Open d'Australie 2008. Une marque de précocité faisant écho à son match gagné fin 2021 à Roanne, où il était devenu, à 15 ans et 10 mois, le quatrième plus jeune joueur du 21e siècle à passer un tour en Challenger (après Félix Auger-Aliassime, Rafael Nadal et Nikolai Soloviev).

Debru a parfaitement assumé ces attentes tout au long d'un parcours bien maîtrisé, avec un seul set perdu en demi-finales face au Croate Dino Prizmic. En finale, il a toutefois dû serrer le jeu face à la solidité de fond de court de Gilles Arnaud Bailly (lui aussi âgé de 16 ans), qui a résisté jusqu'au jeu décisif du 1er set – en écartant une balle de set à 6-5 – puis jusqu'à 3-3 au 2e set. Mais le Français, qui a globalement toujours été devant, a su faire prévaloir sa puissance supérieure dans les moments chauds. Quand il a fallu accélérer, il a laissé sur place son adversaire, porté par son gros service et un coup droit avec lequel il est capable de décocher des coups de pétard que ne renierait pas Nick Kyrgios ou Gaël Monfils.

"J'ai été solide, j'ai globalement bien servi et mon revers a été plus efficace qu'en demi-finales, a commenté en conférence de presse celui qui s'entraîne depuis cette saison au CNE avec Boris Vallejo, lequel a pris le relais de Stéphane Huet en février dernier. Gagner mon premier Grand Chelem, en plus devant tous mes proches, c'est une émotion fabuleuse. J'en rêvais. C'est un excellent résultat qui vient valider le travail effectué."

Gabriel Debru devient le 14e joueur français à s'imposer chez les juniors à Roland-Garros, succédant ainsi, on l'a dit, à Luca Van Assche. Il fallait remonter aux années 1974-75 pour trouver trace de deux joueurs français s'imposant consécutivement chez les garçons (18 ans et moins) à Paris. À l'époque, il s'agissait de Christophe Casa puis de Christophe Roger-Vasselin.

Évidemment, pour Gabriel Debru, la route est encore longue. Mais avec son 1,94 m, son explosivité et son caractère extraverti prompt à embarquer le public, le Grenoblois dispose de solides atouts pour aller plus haut. Il en a les ambitions, bien sûr, tout en tempérant les ardeurs. "Certes, après avoir gagné un Grand Chelem juniors, on pourrait être tenté de passer plus rapidement chez les pros mais je ne veux pas me précipiter. Là, je vais disputer Wimbledon juniors et un Grade A sur gazon au préalable. J'ai encore beaucoup de progrès à faire, notamment dans le jeu vers l'avant, vers lequel je souhaite m'orienter encore plus, et aussi physiquement, bien sûr."

Un beau programme mais d'abord, Gabriel Debru a une autre échéance capitale qui l'attend : le bac de français, qu'il passera le 16 juin…

Double garçons : le titre pour la paire Edas Butvilas/Mili Poljicak

Un peu avant le sacre de Gabriel Debru, le titre en double juniors est revenu aux têtes de série n°1, le Lituanien Edas Butvilas et le Croate Mili Poljicak, qui ont battu en finale le duo péruvien Gonzalo Bueno/Ignacio Buse (6/4, 6/0).