Le récital nocturne de Carlos Alcaraz

On l’a quitté éreinté et un brin chanceux après sa victoire en cinq sets face à Albert Ramos Viñolas (6/1, 6/7(7), 5/7, 7/6(2), 6/4). On l’a retrouvé, deux jours plus tard, frais comme un gardon et explosif face à Sebastian Korda. Pour sa première apparition en session de soirée Porte d’Auteuil, Carlos Alcaraz a fait parler la fulgurance de son bras droit pour écarter l’Américain (6/4, 6/4, 6/2 en 2h06).

Dès le début du match, l’Espagnol donne le ton. Le patron, c’est lui. Ce court, c’est le sien. Et ce n’est pas Sebastian Korda qui va venir le contrarier. La tête de série n°27 a beau se démener, "Carlitos" est simplement au-dessus dans cette première manche. Il s’offre des balles de break sur chacun des premiers jeux de son adversaire et, seul bémol dans ce concerto de coups gagnants, il ne les convertit pas forcément (1/3). Cela ne l’empêche pas d’empocher ce premier set sans même forcer son talent en 40 minutes (6/4).

Pour une copie parfaite : soigner la conclusion

Sur une voie royale, le Murcien réussit tout ce qu'il tente, comme sur ce lob exceptionnel qui vient mordiller du bout des lèvres la ligne de fond. Avec deux sublimes coups droits long de ligne, il prend de nouveau le service de son adversaire, impuissant, presque désabusé. L’ambiance de corrida du Philippe-Chatrier donne le sourire à Alcaraz, qui se sent définitivement comme chez lui dans cette arène (3-2). Nouveau chouchou du public, il semble presque capable de détrôner le roi Nadal dans le cœur des jeunes supporters. En effet, comme le maître des lieux, il donne des émotions en plus de dominer et de faire le spectacle. S'il lui faut sept balles de set - dont cinq sur le service de Korda - pour conclure la deuxième manche, il fait le travail sous les applaudissements nourris du Central (6/4).

Alcaraz : la fièvre du vendredi soir

Alcaraz retrouve tout ce qui lui a manqué face à Ramos Viñolas : son toucher soyeux et sa vitesse de déplacement. En témoigne son premier point du troisième set : dans les bâches, il trouve le moyen d’être présent sur une superbe volée amortie de Korda pour lui asséner un magnifique lob croisé. Splendide.

Sebastian Korda donne tout, évolue à un très bon niveau. Mais il tombe sur un Alcaraz en tenue de soirée, bouillant. En bout de course, l’Espagnol ramène une nouvelle balle impossible avant de se projeter au filet pour pousser l’Américain à la faute sur une nouvelle occasion de break (3-2). Dans une journée qui a vu Djokovic et Nadal faire le show, le troisième favori de ce tournoi répond de la plus belle des manières avec une ultime balle de match ponctuée par un revers long de ligne qui subjugue la foule (6/4, 6/4, 6/2).

Le protégé de Juan Carlos Ferrero n'avait pas affiché ce niveau de jeu depuis sa double victoire face à Nadal et Djokovic à Madrid le mois dernier. Son prochain adversaire, Karen Khachanov - qui a réalisé une grosse performance en sortant avec la manière Cameron Norrie (6/2, 7/5, 5/7, 6/2) - est prévenu : on a retrouvé le vrai Carlos Alcaraz.

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