Sur la route de Roland-Garros : les leçons de Miami

Plus que huit semaines avant Roland-Garros. Alors que la saison sur terre battue s’apprête à débuter, ce qu’il faut retenir du Masters 1000 de Miami, dernier grand tournoi sur dur avant de toucher terre.

Les Américains prophètes en leur pays… mais peuvent-ils l’être ailleurs ?

On le sait : en tennis, les Américains ont en général un fort tropisme domestique. Dans le cas des lauréats du Masters 1000 de Miami, Sloane Stephens et John Isner, celui-ci est particulièrement prononcé. Isner a ainsi signé 7 de ses 8 victoires en 2018 à domicile (les 7 en Floride d'ailleurs, entre Delray Beach et Miami). Plus grand titre de sa carrière, le Masters 1000 floridien est aussi son 11e trophée conquis aux Etats-Unis... sur 13 remportés au total.

Quant à Sloane Stephens, couronnée à l'US Open en septembre dernier, elle a carrément constitué la quasi-intégralité de son bagage de points actuel sur son sol national (87% de ses 3938 points, et même 96% en Amérique du nord) ! Le défi pour eux à présent : s’exporter, autrement dit transposer cette réussite en Europe, sur terre battue. Rappelons que si Serena Williams a triomphé à trois reprises à Roland-Garros au XXIe siècle (2002, 2013, 2015), le tennis américain attend toujours une victoire en simple messieurs à Roland-Garros depuis Andre Agassi, en 1999.

Jelena Ostapenko retrouve ses sensations…

Roland-Garros approche, et cela ne peut que rappeler de bons souvenirs à Jelena Ostapenko. La Lettonne de 20 ans, révélée spectaculairement à Paris l’an passé, a depuis fait plus que confirmer cette victoire surprise. Et si son début de saison 2018 avait été hésitant, sa finale à Miami, agrémentée de victoires sur Petra Kvitova et Elina Svitolina, vient opportunément rappeler que la toute nouvelle n°5 mondiale ne craint personne dès lors que son tennis dévastateur se met en place - Simona Halep s'en souvient encore !

Jelena Ostapenko - Simona Halep, finale 2017 : les temps forts

… Alexander Zverev aussi

Il s’était fait discret sur les courts ces derniers mois (moins dans les coulisses, où sa rupture avec son coach-consultant Juan Carlos Ferrero a beaucoup fait parler) : Alexander Zverev retrouve une bonne dynamique au meilleur des moments, lui qui avait été l’un des grands animateurs de la saison sur terre battue en 2017 (titres à Munich et surtout au Masters 1000 de Rome). Finaliste à Miami, le prodige allemand sera très attendu à Roland-Garros, où il avait trébuché d’entrée l’an passé, victime autant d’un Fernando Verdasco des grands jours que de son nouveau statut de prétendant à la victoire en Grand chelem.

La place de n°1 mondial masculin est toujours aussi indécise

La terre battue arrive et Rafael Nadal récupère le dossard de n°1 mondial : peut-on faire plus fort en symbole ? Suite à la sortie de route de Roger Federer dès son entrée en lice à Miami, le roi de Roland-Garros redevient en effet n°1 sans même avoir joué. Mais attention : il n’est pas à l’abri ces prochains mois de rendre la politesse à Federer. Il n’a en effet que 100 points d’avance sur le Suisse (8770 contre 8670)… alors même qu’il en remet 4680 en jeu d’ici la fin de Roland-Garros, contre 0 à son rival historique ! Autant dire que "Rafa" n’a pas le droit à l’erreur : il doit effectuer sa moisson habituelle sur ocre s’il veut demeurer n°1. Place à la terre !

Rafael Nadal - Stan Wawrinka, finale de Roland-Garros 2017 : les temps forts