Murray, une affaire de cuillère et de chaussures

 - Myrtille Rambion

Un service à la cuillère contre Alcaraz et des chaussures qui valent de l’or. Indian Wells vu par Andy Murray.

Andy Murray© Corinne Dubreuil/FFT

Son corps lui dira peut-être autre chose au réveil, mais pour les spectateurs du Stadium 2 du Tennis Garden d’Indian Wells, le bon vieil Andy Murray est bel et bien de retour.

Carlos Alcaraz, du haut de ses 18 ans et son 38e rang mondial, peut également en témoigner, lui qui a été battu au bout de 3h03 d’un combat où un Ecossais vintage a eu raison de son tennis offensif à chaque seconde et ses frappes destructrices (5/7, 6/3, 6/2).

«Moi, j’ai le sentiment que je peux toujours être compétitif au plus haut niveau, a déclaré à l’issue de la rencontre l’actuel 121e mondial, peu importe le nombre de personnes qui me dit d’arrêter.»

Dans le désert californien, l’ancien n°1 mondial semble avoir retrouvé un degré de sérénité en adéquation avec ses attentes sportives ; ou inversement.

Un champion hors normes


Revenu au charbon progressivement, en ne rechignant pas à passer par la case Challenger – à Biella tout d’abord, en février, pour son premier match ATP en 2021, puis à Rennes en septembre- après des mois d’arrêt en raison de blessures à la hanche et au bassin, Andy Murray en a bavé, pour parler trivialement.

Sans jamais, marque de fabrique d’un champion hors normes, baisser les bras. Et son match du deuxième tour à Indian Wells n'a pas dérogé à cette règle.

«Le match était dur, les conditions étaient vraiment exigeantes. Je suis content de la manière dont j’ai continué à me battre après la perte du premier set, parce que j’avais la sensation que j’aurais du le gagner.»

Dans le troisième jeu de la deuxième manche, où il était clairement mis en difficulté sur sa mise en jeu, Murray a même «osé» le service à la cuillère, qui s’est transformé en… ace. «Je m’en suis servi, cela a bien fonctionné, a-t-il noté, et peut-être que j’y aurai de nouveau recours dans le futur si d’autres joueurs se positionnent aussi loin derrière leur ligne.»

Pas de panique

Au troisième tour, Andy Murray affrontera Alexander Zverev. Lequel a d’ailleurs prévenu : «je suis impatient de l’affronter car il est le seul membre du Big 4 que je n’ai pas encore battu.»

Pour cela, l’Allemand devra sortir le grand jeu tant le désert californien semble avoir des vertus relaxantes chez l’Ecossais. Calme en toutes circonstances. Et pourtant, il aurait eu des raisons de paniquer… hors terrain.

Jeudi dernier, Andy Murray a en effet partagé sur les réseaux sociaux une mésaventure qui, comme l’a souligné Feliciano Lopez, «ne pouvait arriver qu’à (lui). » Gêné par l’odeur de sa paire de chaussures d’entraînement, il a décidé de la laisser s’aérer pendant la nuit sur le toit de sa voiture.

Au réveil, les chaussures avaient disparu et ce n’est qu’une fois arrivé sur le court qu’il s’est aperçu que son alliance qu’il a l’habitude d’attacher à ses lacets pointait, elle aussi, aux abonnés absents.

Quelques heures et quelques coups de fil à la sécurité de l’hôtel plus tard, les chaussures étaient de retour, ainsi que l’alliance.

La chance sera-t-elle à ses côtés jusqu’au bout en Californie ? En tout cas, pas de doute : actuellement, Andy Murray est bien dans ses pompes.