Les 5 matchs à suivre dimanche

Longtemps inhibée par l’événement, Caroline Garcia a appris à dompter le court Philippe-Chatrier. Vendredi face à Elise Mertens, elle a même savouré ce moment de partage avec les quelques centaines de spectateurs présents, tous derrière elle pour la porter vers la victoire. Et elle pourra encore compter sur eux au moment d’affronter l’Ukrainienne ce dimanche.

"J'ai fait trois bons matchs, se satisfaisait Caroline Garcia vendredi. Je suis curieuse de voir comment je vais jouer contre Svitolina, qui est une joueuse en confiance. A chaque fois que nous nous sommes affrontées, ç'a été très accroché. C'est plutôt une opposition de styles. À chaque fois, je prends du plaisir à jouer contre elle. C'est un huitième de finale de Grand Chelem, en plus. Il faudra que j'aie confiance en mon identité d'attaquante."

Car c'est bien en prenant le jeu à son compte que la Française aura des chances de bousculer la tête de série n°3. Même si elle a été malmenée lors de ses trois premiers tours, Svitolina reste sur une belle série de victoires, après son titre décroché à Strasbourg juste avant Roland-Garros.

Simona Halep (n°2) – Iga Swiatek (54e) : remake ou revanche ?

Court Philippe-Chatrier, 1ère rotation

L’an dernier, en huitièmes de finale déjà, Simona Halep n’avait laissé qu’un seul petit jeu à Iga Swiatek, balayée en 45 minutes. La numéro 2 mondiale part donc logiquement favorite face à celle qui pointe à la 54e place. Mais les chiffres sont parfois trompeurs…

A seulement 19 ans, Iga Swiatek est en pleine progression. La jeune Polonaise a fait son entrée dans le top 100 l’an dernier dans la foulée d’une finale sur terre à Lugano et d’un premier huitième de finale à Roland-Garros. Depuis, elle a de nouveau atteint les huitièmes de finale à l’Open d’Australie en début d’année et s’est montrée intraitable lors de ses trois premiers matchs parisiens.

"La raison principale pour laquelle ce match a duré 40 minutes l'an dernier, c'est que j'étais très stressée. Je n'avais pas d'expérience. J'ai le sentiment d'en avoir davantage aujourd'hui, a commenté la Polonaise après son troisième tour. Je pense que ce sera différent, cette fois. J'ai l'habitude de jouer sur des grands courts maintenant."

Suffisant pour inquiéter Simona Halep, qui enchaîne les victoires depuis la reprise du circuit et compte déjà 17 succès de suite, soit la plus belle série de sa carrière ?

Hugo Gaston (239e)  – Dominic Thiem (n°3) : encore plus fort

Court Philippe-Chatrier, 4e rotation

Propulsé dans la lumière après sa performance majuscule face à Stan Wawrinka au troisième tour, Hugo Gaston s’attaque désormais à un adversaire encore plus imposant, en la personne de Dominic Thiem ! Double finaliste sortant de Roland-Garros et récent vainqueur de son premier titre du Grand Chelem à l’US Open, l’Autrichien impressionne depuis le début du tournoi.

Alors qu’on lui prédisait un parcours semé d’embuches, le n°3 mondial n’a pas perdu un set pour éliminer successivement Matin Cilic, Jack Sock et Casper Ruud.

Pour sa première sur le court Philippe-Chatrier, Hugo Gaston devra donc gravir une marche encore plus haute qu’au tour précédent. Pas de quoi effrayer le Toulousain, qui a encore du mal à réaliser ce qu’il vit dans ce tournoi :

"Je suis vraiment content de jouer contre Dominic, c'est un joueur fantastique, fabuleux et quel combattant ! Ce sera un match difficile, mais je vais essayer d'en profiter pleinement sur le court, de tout donner pour ne pas avoir de regret et on verra bien."

Le 239e mondial, fort de sa superbe patte gauche, arrivera-t-il à déstabiliser la machine Dominic Thiem ? Réponse ce dimanche en fin d'après-midi sur le court Philippe-Chatrier.

Rafael Nadal (n°2) – Sebastian Korda (213e)

Sur le papier, on ne peut guère faire plus déséquilibré. Évidemment, tout "fils de" qu'il soit (celui de Petr Korda, finaliste ici en 1992), il est impensable de voir un gamin de 20 ans, 213e mondial et issu des qualifications, déboulonner le détenteur de 12 sacres à Roland-Garros. Malgré tout, on a hâte de le voir à l'œuvre.

Car même si la bonne aventure est un art coquin, il ne semble pas nécessaire d'être grand prophète pour prévoir un avenir ensoleillé au grand blond floridien, qui ressemble à son père comme deux gouttes de pluie, sans avoir toutefois la nationalité tchèque ni le même jeu.

Sebastian, lui, est droitier, possède un revers à deux mains et, tennis moderne oblige, joue davantage au fond de court. Il sait globalement tout faire, bouge très bien pour sa taille (1,96 m) mais plus encore que son tennis, c'est son attitude qui impressionne depuis le début des qualifications : jamais un coup ni un mot plus haut que l'autre, jamais un moment de panique malgré un dos fragile, des gestions de match de vieux briscard.

Reste maintenant à savoir comment il se comportera face à un joueur qu'il idolâtre au point d'avoir baptisé son chat... Rafa. S'il reste dans la même ligne, le vainqueur de l'Open d'Australie juniors 2018 (demi-finaliste à Roland-Garros la même année) peut espérer bousculer l'Espagnol. De là à le battre et devenir le premier qualifié en quarts à Roland-Garros depuis Marcelo Filippini en 1999 ? Là, pas sûr que Nadal soit d'accord avec Korda...

Alexander Zverev (n°6) / Jannik Sinner (75e) : la "Next Gen" contre le futur

C’est une première rencontre qui en appelle sans doute bien d’autres. D’un côté, un désormais habitué des grands courts et des deuxièmes semaines en Grand Chelem, Alexander Zverev. De l’autre, un nom encore inconnu du grand public : Jannik Sinner. Une graine de champion dont on ne cesse de louer la maturité, la qualité de frappe et la capacité de travail.

Confortablement installé dans le top 10 depuis trois ans, l’Allemand a échoué de peu à remporter son premier trophée en Grand Chelem le mois dernier à Flushing Meadows. Après deux quarts de finale à Roland-Garros, le grand blond vise désormais plus haut. La présence à ses côtés depuis un mois de David Ferrer, ancien finaliste et combattant inépuisable, prouve que la machine allemande ne laisse pas la terre battue de côté.

Zverev et Sinner ne se sont jamais affrontés, mais ont déjà eu l'occasion de se rencontrer sur un court de tennis. Domiciliés tous les deux à Monaco, ils se sont entraînés ensemble après le confinement, où ils ont pu échanger en allemand puisque Jannik Sinner, originaire du Tyrol, à quelques kilomètres de la frontière autrichienne, maîtrise l’allemand aussi bien que l’italien.

Alexander Zverev a loué le niveau de jeu de son adversaire, tout en glissant qu’il devait encore s’améliorer physiquement. Comprendre que si le match venait à durer, le jeune Transalpin pourrait souffrir. Sinner a en effet découvert le format des matchs en cinq sets à l’US Open le mois dernier. Alors qu’il menait deux manches à zéro face à Karen Khachanov, il a craqué sur le fil dans le tie-break du cinquième set.

L’Allemand, qui a remporté face à Pierre-Hugues Herbert au deuxième tour son sixième match en cinq actes à Roland-Garros en autant de rencontres disputées, cherchera à entamer le physique de son adversaire. Le bras de fer est lancé !

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