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Arantxa Sanchez : "La clé sera le service"

La finale dames vue par la triple championne de Roland-Garros ((1989, 1994, 1998).

Roland-Garros 2018, Trophée des Légendes, Arantxa Sanchez
 - Baptiste Blanchet

Triple lauréate du tournoi (1989, 1994, 1998), l’Espagnole, qui va remettre la coupe Suzanne-Lenglen à la gagnante du simple dames, livre son sentiment sur cette finale.

Comment voyez-vous cette finale ?

Je pense que pour les gens, il s’agit d’une finale inattendue, mais cela arrive parfois dans les tournois du Grand chelem. Simona Halep a sorti un match très solide en demi-finales contre Garbiñe Muguruza, pareil pour Sloane Stephens contre Madison Keys. Pour moi, les deux joueuses n’ont rien à perdre. Peut-être que Simona a un peu plus de pression en tant que n°1 mondiale et parce qu’elle a souvent répété que Roland-Garros était son tournoi préféré. Elle part favorite même si pour moi, cette finale s’annonce assez ouverte.

Halep a perdu trois finales en Grand chelem, tandis que Stephens s’est imposée en 2017 à l’US Open. Cela change-t-il les choses ?

Je ne crois pas, car chaque finale est différente. Parfois, tu en perds une, à d’autres moments, tu les gagnes toutes. Tu dois simplement être là, régulière à ce niveau pour espérer l’emporter. Je crois que tu apprends aussi de tes échecs et de ces grands matchs. Mais à chaque fois, les compteurs sont remis à zéro, tu as une nouvelle opportunité. Les deux joueuses seront prêtes.

Sur le plan tactique, les jeux d’Halep et de Stephens semblent proches. Selon vous, quelle sera la clé du match ?

Je pense que ce sera le service. Celle qui servira le mieux devrait l’emporter, ça lui donnera un avantage décisif dans l’échange. Car Simona et Sloane retournent toutes les deux très bien, elles peuvent défendre aussi bien qu’attaquer.

Arantxa Sanchez Vicario Roland-Garros 1998 champ.
Comment prépare-t-on une finale de Grand chelem ?

C’est vrai que c’est différent d’un autre match, car tu te retrouves un peu seule dans le stade, les vestiaires, à l’entraînement. Alors qu’en première semaine, il y a du monde partout. Donc tu perds tes repères. Tu fais les choses de ton côté, tu prends davantage ton temps. Tu sais qu’il ne reste qu’un match, donc on ne pense qu’à ça, pas au tournoi d’après ou à ses vacances. Dans ton esprit, tu veux finir ce que tu as commencé. Ce qui est primordial, c'est de bien gérer son échauffement avant d'entrer sur le court, afin d’être tout de suite dans ton match.

Une question sur vous pour finir. Avec votre science tactique, pourriez-vous devenir coach sur le circuit ?

Plusieurs joueuses du Top 10 me l’ont déjà demandé. Mais pour moi, ça n’est pas le moment car j’ai deux jeunes enfants. Mon job est d’être une mère à plein temps. C’est ma priorité. Mais j’ai été flattée par ces demandes, car cela signifie que ces joueuses pensent que je peux les aider. Donc je laisse la porte ouverte pour le futur. Je pense que j’en serai capable même si je n’ai jamais fait cela à plein temps.