Les 5 accessoires iconiques de ''Roland''

 - Elodie Iriart

Passage en revue des accessoires incontournables des courts de tennis. Devenus des icônes.

Parfois désuets, intemporels ou carrément indispensables, certains accessoires de mode nés sur les courts de tennis font aujourd’hui partie intégrante de nos dressings. Comment ont-ils vu le jour ? Quelle pouvait-être leur fonction originelle ? Quel(le) champion(ne) en est le précurseur ? Retour sur les accessoires stars qui ont participé à l’évolution du tennis.

La visière

Cet été à la plage, un drôle de couvre-chef semble vissé sur toutes les têtes … la visière fait son grand comeback depuis quelques saisons. Mais quel est donc son intérêt ? À s’y pencher de plus près, le coup de soleil sur le crâne semble quasi assuré et son look ne fait pas toujours l’unanimité.

Initialement, cet accessoire de mode, reliquat des années 1920, apparait sur les courts de tennis. Sorte de casquette sans calotte, la "visière casquette" apporte confort et légèreté aux joueurs. À la fois simple et pratique, la visière dont le côté quelque peu suranné peut  "calmer", conserve tout de même son charme décalé et revient en force sur les podiums comme dans la plupart de nos gardes-robes. 

Le bandeau

Figurez-vous que le bandeau a près d’un siècle ! D’abord accessoire fétiche des divas et des dandys durant de nombreuses décennies, il fut élégamment porté par la grande Suzanne Lenglen. Ce large bandeau de tulle confectionné par Jean Patou en 1919 avait pour principale fonction, outre le côté esthétique, de retenir et coiffer ses cheveux pendant ses matchs.

Mais comme les chats, cet accessoire emblématique a plusieurs vies, au fil du temps et des styles. Coquet chez les dames de nombreuses années, le bandeau va se décliner et se populariser chez les hommes dès les années 1950. À partir de là, le bandeau "anti-transpiration" fleurit au sein des tournois du monde entier.

Le célèbre joueur Torben Ulrich arborera ce fameux bandeau vissé sur le front et imposera son style hippie jusque sur les courts. Pour l’anecdote, le dandy danois, père du batteur de Metallica, se refusait de jouer un match le matin … se couchant trop tard le soir, occupé à écumer tous les clubs de St Germain-des-Prés.

Mais celui qui a offert ses lettres de noblesse au bandeau est bien Björn Borg dans les années 70. Il fait un symbole de son bandeau blanc, bleu, rouge.

À la fin des années 1980, le bandeau devient un objet de différenciation comme le prouvera Pat Cash en 1987 et son illustre bandeau damier à Wimbledon. (Quelque peu risqué aujourd’hui…).

Comme lui, Guillermo Vilas ou John McEnroe le porteront également. De nos jours, le bandeau fait toujours figure de "petit chouchou" chez les joueurs avec une évolution notable: depuis Andre Agassi, il se noue désormais à l’arrière.

On ne vas pas se mentir, en dehors d’un court de tennis, il parait difficile de le porter ! On lui préfèrera son cousin, le headband.

Björn Borg Roland-Garros 1978.©FFT
Le serre-poignet

Ah, le serre-poignet ! Un accessoire clé de la tenue des pros de la petite balle jaune. Il personnalise un look en un clin d’oeil, éponge la sueur et se balance avec gloire et désinvolture dans le public des tribunes à la fin d’un match. C’est Fred Perry, huit fois vainqueur en Grand Chelem dans les années 1930, qui va être le précurseur et par là même, l’inventeur du célèbre bracelet éponge. Ce dernier avait pour habitude d’enrouler de la gaze autour de son poignet lors d’un match pour empêcher la transpiration de couler sur le manche de sa raquette. À la fin des années 1940, le joueur de foot autrichien Tibby Wegner contacte le champion de tennis pour lui proposer de porter un bandeau anti-transpiration au poignet … Le bracelet-éponge est né !

Le sac à raquettes

D'Hermès à Vuitton, en passant par Lacoste et Babolat, le sac à raquettes a lui aussi connu ses heures de gloire esthétiques et techniques !

À l’ère du " Lawn-Tennis ", dans les années 1870, c’est dans une malle que sont transportés non seulement les raquettes, balles et les tenues de tennis mais aussi le filet ! Sorte de "tennis portatif", hyper pratique à l’heure des garden-party mondaines très en vogue à l’époque.

Au tout début du XXe siècle, les tennismen fortunés n’hésitent plus à commander leur valise de tennis chez les grandes maisons de haute couture françaises.

Dès les années 1980, les équipementiers sportifs vont concevoir des sacs à raquettes innovants et fonctionnels. Grandes contenances, poches multiples et compartiments isothermes sont au rendez-vous, à l’image du thermobag de Babolat et du sac de tennis chez Lacoste.

La basket " tennis "

Au commencement, les bottines lacées et chaussures de ville foulent élégamment le gazon des courts de tennis. Problème, l’élégance atteint rapidement ses limites et le confort devient primordial pour pratiquer ce sport. Les sneakers en toile font leur apparition. Dès les années folles, de nouvelles marques de chaussures s’attaquent à ce marché de produits sportif prometteur et dans l’air du temps en tentant d’améliorer de plus en plus ces chaussures à semelles de caoutchouc. C’est à la fin des années 1960 que l’emblématique chaussure de tennis en cuir voit le jour et installe dès lors une véritable bataille entre les grands fabricants de souliers qui se disputeront sans cesse ce marché florissant. La mode de la sneaker était lancée ! Elle se portera sur le court comme en ville et deviendra l’accessoire incontournable du vestiaire urbain jusqu’à nos jours.

shoes / chaussures tennis babolat Benoit Paire©Pauline Ballet / FFT